Régimes narratifs et modes d’existence des savoirs expérientiels en VAE

Dans le cadre des dispositifs de validation des acquis de l’expérience (VAE), le récit se constitue pour le candidat en tant que moyen au service d’une finalité : la mise en mots et la composition du texte doivent permettre de manifester et de caractériser les savoirs acquis par la pratique, en situation. L’énonciation de cette proposition conduit à postuler un principe de codépendance entre les régimes narratifs mobilisés dans les dossiers de VAE et les modes d’existence des savoirs expérientiels du point de vue du jury. Cette opération bien particulière qui procède d’un passage au langage de l’expérience et d’une catégorisation des savoirs dans le cadre des procédures de validation mérite un examen. L’objet de cet article est d’examiner les apports respectifs et les complémentarités générées par les modes d’expression du récit de soi en première, deuxième et troisième personne. L’enjeu de cet examen est de définir les régimes d’expression du vécu et de caractériser les stratégies narratives afin d’en examiner les effets sur les modes d’existence des savoirs expérientiels en contexte de validation des acquis.