{"title":"Battling Terrorism in the Horn of Africa (review)","authors":"P. Woodward","doi":"10.1353/AFR.2007.0084","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"les images des éternels conflits Noirs/Blancs et sédentaires/nomades mis au goût du jour sous la colonisation française, seraient l’expression de clivages ataviques. Un des objectifs des auteurs face à cette idée sera d’emblée de faire ressortir la conviction qu’au contraire, cet espace frontière permet la construction d’une intégration régionale vécue tant dans la longue durée qu’au quotidien en adéquation avec une construction identitaire. Le discours tenu tout le long de cet ouvrage se déroule à deux niveaux : au niveau de l’État frontière et à celui des espaces frontières en marge de la centralité. L’agencement y suit une démarche géographique où la première partie est consacrée à la géo-histoire au sens braudélien du terme et la seconde aux dynamiques frontalières interdépendantes. C’est ainsi que les auteurs de cet ouvrage se penchent tant sur le découpage et la conception de l’espace que sur les composantes humaines, ethniques, religieuses et culturelles de la Mauritanie en remettant des idées reçues en question notamment sur la période coloniale et leurs interactions. Les articles qui composent cette publication participent à un agencement spatial qui suit une ligne sud–nord et un schéma chronologique: à partir de l’espace sud, vallée du fleuve Sénégal et période coloniale et indépendance avec des références constantes à un passé lointain et aux structures de la société depuis le 10e siècle et les échanges caravaniers. De l’argumentation dans un contexte géographico-spatial, on passe aux formes sociales qui organisent cet espace et qui sont liées a l’urbanisation/non urbanisation, au climat, à la religion et à ses normes, aux langues mais aussi à l’aménagement linguistique, au système éducatif, à la formation des élites et aux stratifications sociales. Cette approche résolument historique privilégie un éclairage sur la longue durée en réinstallant la Mauritanie dans la sous-région, en analysant l’évolution de ses relations avec ses voisins et entre les différentes composantes de sa population pour déboucher sur la période actuelle et ses complexités. S’il faut louer l’attention particulière mise sur la frontière sud et la remise en question des préjugés coloniaux et post indépendance, on peut regretter que cela se fasse au détriment des espaces est et nord malgré un bref tour d’horizon de la question sahraouie. Cet ouvrage, cependant, s’il ne livre pas bien sûr toutes les clés pour comprendre et analyser la Mauritanie moderne, a le mérite de faire un état des lieux critique, de revisiter certains préjugés et de poser les questions fondamentales qui en font un outil indispensable pour rebondir sur la période actuelle et aborder le présent avec un regard plus nuancé certes mais même parfois résolument nouveau.","PeriodicalId":337749,"journal":{"name":"Africa: The Journal of the International African Institute","volume":"18 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2007-11-21","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Africa: The Journal of the International African Institute","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1353/AFR.2007.0084","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
les images des éternels conflits Noirs/Blancs et sédentaires/nomades mis au goût du jour sous la colonisation française, seraient l’expression de clivages ataviques. Un des objectifs des auteurs face à cette idée sera d’emblée de faire ressortir la conviction qu’au contraire, cet espace frontière permet la construction d’une intégration régionale vécue tant dans la longue durée qu’au quotidien en adéquation avec une construction identitaire. Le discours tenu tout le long de cet ouvrage se déroule à deux niveaux : au niveau de l’État frontière et à celui des espaces frontières en marge de la centralité. L’agencement y suit une démarche géographique où la première partie est consacrée à la géo-histoire au sens braudélien du terme et la seconde aux dynamiques frontalières interdépendantes. C’est ainsi que les auteurs de cet ouvrage se penchent tant sur le découpage et la conception de l’espace que sur les composantes humaines, ethniques, religieuses et culturelles de la Mauritanie en remettant des idées reçues en question notamment sur la période coloniale et leurs interactions. Les articles qui composent cette publication participent à un agencement spatial qui suit une ligne sud–nord et un schéma chronologique: à partir de l’espace sud, vallée du fleuve Sénégal et période coloniale et indépendance avec des références constantes à un passé lointain et aux structures de la société depuis le 10e siècle et les échanges caravaniers. De l’argumentation dans un contexte géographico-spatial, on passe aux formes sociales qui organisent cet espace et qui sont liées a l’urbanisation/non urbanisation, au climat, à la religion et à ses normes, aux langues mais aussi à l’aménagement linguistique, au système éducatif, à la formation des élites et aux stratifications sociales. Cette approche résolument historique privilégie un éclairage sur la longue durée en réinstallant la Mauritanie dans la sous-région, en analysant l’évolution de ses relations avec ses voisins et entre les différentes composantes de sa population pour déboucher sur la période actuelle et ses complexités. S’il faut louer l’attention particulière mise sur la frontière sud et la remise en question des préjugés coloniaux et post indépendance, on peut regretter que cela se fasse au détriment des espaces est et nord malgré un bref tour d’horizon de la question sahraouie. Cet ouvrage, cependant, s’il ne livre pas bien sûr toutes les clés pour comprendre et analyser la Mauritanie moderne, a le mérite de faire un état des lieux critique, de revisiter certains préjugés et de poser les questions fondamentales qui en font un outil indispensable pour rebondir sur la période actuelle et aborder le présent avec un regard plus nuancé certes mais même parfois résolument nouveau.