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Abstract
Dans le contexte de la hausse du prix des matieres premieres, cette etude speciale evalue le risque de derive inflationniste. Dans un premier temps, nous revenons sur les facteurs responsables du recent regain d’inflation : l’effet de base et l’acceleration des prix des matieres premieres. Nous nous interrogeons sur le caractere permanent ou transitoire de cette derive des prix et sur l’eventualite d’une bulle sur ces marches. A part le prix du petrole, le risque d’une nouvelle envolee des prix semble limite. De ce point de vue, une baisse de l’inflation est anticipee. Par ailleurs, l’analyse de plusieurs secteurs de l’industrie alimentaire francaise fait apparaitre que la these, selon laquelle cette industrie aurait profite des hausses du prix des matieres premieres pour augmenter ses marges, ne semble pas verifiee. Reste cependant a savoir si l’accumulation des hausses passees ne pourrait pas a terme se traduire par une hausse de l’inflation via un effet dit de « second tour ». Pour compenser la perte de leur pouvoir d’achat, il est possible que les salaries demandent des hausses de salaire que les entreprises repercuteraient a leur tour dans leur prix afin de maintenir leur marge. Ces nouvelles hausses de prix entraineraient celles des salaires et ainsi de suite. Pour evaluer la probabilite d’enclenchement d’un tel mecanisme, nous revenons sur les processus d’indexation des salaires en vigueur dans les principaux pays de la zone euro (Allemagne, France, Italie) et aux Etats-Unis. Des courbes de Phillips reduites pour ces pays ainsi que pour la zone euro agregee sont estimees afin de tester les niveaux et les delais d’indexation. Le rejet de l’hypothese d’indexation unitaire dans tous ces pays semble ecarter le risque de second tour. Comme il est possible que l’econometrie sous estime les niveaux d’indexation, nous avons evalue le cout d’un choc petrolier en termes de taux de chomage dans le cas d’une indexation unitaire.