{"title":"Droit de la famille originairement africain : une analyse critique du pluralisme successoral en République Démocratique du Congo","authors":"Robert Nkumisongo, Matthiesen Kalala Ilunga","doi":"10.5771/2363-6262-2020-1-172","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Le Droit de la famille en Afrique renferme une particularité qui fait de lui un Droit à part entiers malgré l’apport de l’influence du Droit moderne. L’Afrique a été l’une des terres fertiles d’exportation du Droit et même des juristes oc‐ cidentaux, autant par l’invasion physique que par l’invasion intellectuelle, et il n’est pas in‐ opportun de se demander si, à l’heure actuelle, les systèmes juridiques du «continent noir» sont encore liés par le nombril à ceux des anciennes puissances coloniales. Depuis « l’arrivée des Blancs» en Afrique, le continent noir a été marqué par un phéno‐ mène original de pluralisme juridique où se mêlent Droits authentiquement locaux et Droits importés de gré ou de force, qu’il s’agisse des Droits religieux ou du Droit dit moderne. Dans un tel contexte de constante cohabitation ou de confrontation continue entre coutumes ancestrales et règles occidentales, il ne semble pas superflu de consacrer de nouvelles ré‐ flexions sur l’état et le devenir des Droits négro-africains à travers leurs diverses sources d’influence1. Malgré les normes imposées par les législateurs en Afrique, il se manifeste une certaine résistance des pratiques coutumières qui font que ces normes ne semblent pas s’adapter aux réalités vécues dans les sociétés traditionnelles. Tel est le cas du Droit successoral, qui, à un certain niveau ne s’adapte pas aux prescrits légaux au regard de la conception qui ressort de la particularité du partage héréditaire. Nous citons par exemple la vocation successorale du conjoint survivant qui pose pro‐ blème surtout lorsque celui-ci est la veuve. Notre réflexion présente le rapport de la tradition et la modernité dans les Droits de la famille africains ensuite ressort l’existence d’un système juridique africain en matière suc‐ cessorale et enfin nous retenons le pluralisme juridique comme solution pour la compréhen‐ sion du Droit de la famille en Afrique.","PeriodicalId":194676,"journal":{"name":"KAS African Law Study Library - Librairie Africaine d’Etudes Juridiques","volume":"16 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"1900-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"KAS African Law Study Library - Librairie Africaine d’Etudes Juridiques","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.5771/2363-6262-2020-1-172","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Le Droit de la famille en Afrique renferme une particularité qui fait de lui un Droit à part entiers malgré l’apport de l’influence du Droit moderne. L’Afrique a été l’une des terres fertiles d’exportation du Droit et même des juristes oc‐ cidentaux, autant par l’invasion physique que par l’invasion intellectuelle, et il n’est pas in‐ opportun de se demander si, à l’heure actuelle, les systèmes juridiques du «continent noir» sont encore liés par le nombril à ceux des anciennes puissances coloniales. Depuis « l’arrivée des Blancs» en Afrique, le continent noir a été marqué par un phéno‐ mène original de pluralisme juridique où se mêlent Droits authentiquement locaux et Droits importés de gré ou de force, qu’il s’agisse des Droits religieux ou du Droit dit moderne. Dans un tel contexte de constante cohabitation ou de confrontation continue entre coutumes ancestrales et règles occidentales, il ne semble pas superflu de consacrer de nouvelles ré‐ flexions sur l’état et le devenir des Droits négro-africains à travers leurs diverses sources d’influence1. Malgré les normes imposées par les législateurs en Afrique, il se manifeste une certaine résistance des pratiques coutumières qui font que ces normes ne semblent pas s’adapter aux réalités vécues dans les sociétés traditionnelles. Tel est le cas du Droit successoral, qui, à un certain niveau ne s’adapte pas aux prescrits légaux au regard de la conception qui ressort de la particularité du partage héréditaire. Nous citons par exemple la vocation successorale du conjoint survivant qui pose pro‐ blème surtout lorsque celui-ci est la veuve. Notre réflexion présente le rapport de la tradition et la modernité dans les Droits de la famille africains ensuite ressort l’existence d’un système juridique africain en matière suc‐ cessorale et enfin nous retenons le pluralisme juridique comme solution pour la compréhen‐ sion du Droit de la famille en Afrique.