{"title":"1. Regards maliens et guinéens sur la culture et la religion face à la colonisation française","authors":"B. Salvaing","doi":"10.3917/kart.gemd.2005.01.0031","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Cet article explore, a partir d’un corpus de recits de vie, l’importance des aspects religieux et culturels dans l’interface entre colonisateur et colonise : Almamy Yattara, qui n’a pas vu « les Blancs » pendant la colonisation, a commence a les frequenter apres l’independance. El Hadj Mouhammadou Balde a travaille avec et pour les « Blancs » aux cotes de son pere chef de canton en Guinee. Bocar Cisse, a ete par ses fonctions d’instituteur au service de la France mais l’a combattu comme militant du RDA. Amadou Hampâte Bâ fut le serviteur du systeme colonial mais aussi le chantre de la culture africaine.\n Face a la venue des colons, les Africains se demandent comment expliquer la conquete d’une terre appartenant au dar-al islâm par des kuffâr et quelles strategies adopter par rapport a cette domination. Ces interrogations seront explicitees par un exemple central, celui du refus ou de l’acceptation de l’ecole dite francaise.\n La resignation forcee devant une occupation inevitable conduit a la formulation d’un partage entre deux spheres : le monde ici-bas, livre a la puissance temporelle des kuffâr, et le monde de l’au-dela ou le croyant garde une totale independance.\n Chacun des acteurs valorise sa double identite islamique et africaine au contact de l’Occident. Amadou Hampâte Bâ et Bocar Cisse utilisent leur instruction francaise pour recueillir des donnees sur la civilisation africaine.\n Almamy Yattara met ses connaissances arabisantes au service de la meme entreprise, et el-hadj Huammadou Balde s’engage d’abord dans l’etude des sciences religieuses, puis dans la redaction en arabe d’une somme de ses connaissances.\n Aujourd’hui, la connaissance scientifique du monde physique apparait comme legitime aux yeux des quatre auteurs. Mais cette idee s’accompagne chez les uns de considerations desabusees sur l’evolution actuelle de l’afrique, chez d’autres d’une valorisation enthousiaste du temps present.","PeriodicalId":112341,"journal":{"name":"Hommes et sociétés","volume":"122 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2005-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Hommes et sociétés","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3917/kart.gemd.2005.01.0031","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Cet article explore, a partir d’un corpus de recits de vie, l’importance des aspects religieux et culturels dans l’interface entre colonisateur et colonise : Almamy Yattara, qui n’a pas vu « les Blancs » pendant la colonisation, a commence a les frequenter apres l’independance. El Hadj Mouhammadou Balde a travaille avec et pour les « Blancs » aux cotes de son pere chef de canton en Guinee. Bocar Cisse, a ete par ses fonctions d’instituteur au service de la France mais l’a combattu comme militant du RDA. Amadou Hampâte Bâ fut le serviteur du systeme colonial mais aussi le chantre de la culture africaine.
Face a la venue des colons, les Africains se demandent comment expliquer la conquete d’une terre appartenant au dar-al islâm par des kuffâr et quelles strategies adopter par rapport a cette domination. Ces interrogations seront explicitees par un exemple central, celui du refus ou de l’acceptation de l’ecole dite francaise.
La resignation forcee devant une occupation inevitable conduit a la formulation d’un partage entre deux spheres : le monde ici-bas, livre a la puissance temporelle des kuffâr, et le monde de l’au-dela ou le croyant garde une totale independance.
Chacun des acteurs valorise sa double identite islamique et africaine au contact de l’Occident. Amadou Hampâte Bâ et Bocar Cisse utilisent leur instruction francaise pour recueillir des donnees sur la civilisation africaine.
Almamy Yattara met ses connaissances arabisantes au service de la meme entreprise, et el-hadj Huammadou Balde s’engage d’abord dans l’etude des sciences religieuses, puis dans la redaction en arabe d’une somme de ses connaissances.
Aujourd’hui, la connaissance scientifique du monde physique apparait comme legitime aux yeux des quatre auteurs. Mais cette idee s’accompagne chez les uns de considerations desabusees sur l’evolution actuelle de l’afrique, chez d’autres d’une valorisation enthousiaste du temps present.