{"title":"Il était une fois la banlieue ou l’expérience ordinaire du cinéma","authors":"Julie Savelli","doi":"10.4000/RECHERCHESTRAVAUX.1074","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Certains auteurs n’ont de cesse de manifester la realite ordinaire au, et par, le cinema. Dominique Cabrera est de ceux-la. Pionniere d’un certain retour de l’engagement dans le documentaire francais des annees 1990, elle realise, coup sur coup, cinq films consacres a la banlieue. Dans cet essai, nous envisagerons combien le poetique participe du politique dans Chronique d’une banlieue ordinaire (1992), un moyen metrage dont le dispositif emblematique s’appuie tant sur le reel que sur la reverie pour mettre en recit « l’infâme » (M. Foucault). Rien d’abominable ou de sensationnel : la cineaste ne cherche pas a expliquer la crise des quartiers sensibles, mais bien a faire passer une memoire commune en collaboration avec celles et ceux qui en sont les sujets et qui en deviennent les messagers a l’ecran. En nous permettant d’avoir une perception sensible de notre semblable, l’experience de ce cinema peut des lors nous « rendre meilleurs » (S. Cavell), ou tout au moins conscients de notre propre condition ordinaire.","PeriodicalId":429136,"journal":{"name":"Recherches & travaux","volume":"27 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2018-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Recherches & travaux","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/RECHERCHESTRAVAUX.1074","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
Certains auteurs n’ont de cesse de manifester la realite ordinaire au, et par, le cinema. Dominique Cabrera est de ceux-la. Pionniere d’un certain retour de l’engagement dans le documentaire francais des annees 1990, elle realise, coup sur coup, cinq films consacres a la banlieue. Dans cet essai, nous envisagerons combien le poetique participe du politique dans Chronique d’une banlieue ordinaire (1992), un moyen metrage dont le dispositif emblematique s’appuie tant sur le reel que sur la reverie pour mettre en recit « l’infâme » (M. Foucault). Rien d’abominable ou de sensationnel : la cineaste ne cherche pas a expliquer la crise des quartiers sensibles, mais bien a faire passer une memoire commune en collaboration avec celles et ceux qui en sont les sujets et qui en deviennent les messagers a l’ecran. En nous permettant d’avoir une perception sensible de notre semblable, l’experience de ce cinema peut des lors nous « rendre meilleurs » (S. Cavell), ou tout au moins conscients de notre propre condition ordinaire.