M. Camoin, A. Carlier, F. Loukil, S. Metghalchi, L. Potier
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Abstract
Le Posaconazole (PSO) est un azolé utilisé pour traiter les infections fungiques invasives. L’insuffisance surrénalienne primaire (ISP) induite par le PSO est rare. Il existe 4 cas décrits dans la littérature. Une femme de 50 ans, suivie pour une aspergillose bronchopulmonaire allergique dans un contexte de déficit en alpha1antitrypsine était traitée depuis 1 mois par PSO 300 mg par jour. Elle présentait une asthénie, des douleurs abdominales, une tension artérielle normale avec hyponatrémie et hyperkaliémie. La cortisolémie à 8H était effondrée (19 nmol/L) avec une ACTH élevée, un SDHEA bas, une rénine plasmatique élevée et une aldostérone normale basse. Le test au synacthène montrait une réponse insuffisante, les anticorps anti21hydroxylase étaient négatifs. Le scanner abdominal révélait des surrénales d’aspect normal. Devant cette ISP induite par le PSO une supplémentation en glucocorticoïdes a été initiée avec amélioration rapide des symptômes et des troubles hydroélectrolytiques. La fonction surrénalienne s’est restaurée en deux mois sous PSO à posologie abaissée. Contrairement aux autres cas décrits, l’ISP est survenue précocement après instauration du PSO, au lieu des quelques mois attendus. Par ailleurs, la fonction surrénalienne s’est restaurée spontanément sans nécessité d’arrêt du PSO. A l’instar des autres triazolés, le PSO peut bloquer la stéroïdogenèse par inhibition de la 11βhydroxylase, diminuant la production de cortisol et d’aldostérone et entraînant une accumulation de la 11deoxycorticosterone expliquant la tension artérielle normale. La rareté des cas décrits suggère que l’ISP induite par PSO pourrait être sous-estimée. Ce cas sensibilise à cet effet secondaire rare mais grave du PSO.