{"title":"Soleil à coudre de Jean d’Amérique","authors":"Marjorie Jung","doi":"10.4000/etudescaribeennes.28983","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Si la béance initiale, la rature fondatrice peuvent être transcendées à l’aune d’une réappropriation du langage, ne peut-on pas affirmer dès lors que le mouvement dialectique, tragédie et création, ouvre à une possible révolution poétique ? La fulgurance de la prose poétique de Jean d’Amérique dans son roman Soleil à coudre, appelle ainsi à un nouveau corps-texte, où le « cri » permet de s’extraire de la tragédie en se réappropriant non seulement le lieu – une spatialité diffractée qui est celle de la narratrice – et un désir qui jaillit dans des îlots signifiants. La réappropriation du corps souffrant mu en corps désirant illustre ainsi une mutation, celle d’un soulèvement fondateur : une révolution poétique. La littérature, en dessinant la possibilité d’accéder à son propre désir, devient acte de résistance. Acte de résistance face à une réalité mortifère, elle permet d’opposer à « la mort dans la vie », un absolu de la beauté.","PeriodicalId":11790,"journal":{"name":"Études Caribéennes","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-10-15","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Études Caribéennes","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/etudescaribeennes.28983","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
Si la béance initiale, la rature fondatrice peuvent être transcendées à l’aune d’une réappropriation du langage, ne peut-on pas affirmer dès lors que le mouvement dialectique, tragédie et création, ouvre à une possible révolution poétique ? La fulgurance de la prose poétique de Jean d’Amérique dans son roman Soleil à coudre, appelle ainsi à un nouveau corps-texte, où le « cri » permet de s’extraire de la tragédie en se réappropriant non seulement le lieu – une spatialité diffractée qui est celle de la narratrice – et un désir qui jaillit dans des îlots signifiants. La réappropriation du corps souffrant mu en corps désirant illustre ainsi une mutation, celle d’un soulèvement fondateur : une révolution poétique. La littérature, en dessinant la possibilité d’accéder à son propre désir, devient acte de résistance. Acte de résistance face à une réalité mortifère, elle permet d’opposer à « la mort dans la vie », un absolu de la beauté.