{"title":"Comment la prévention remet en cause les monopoles d’assurance : le principe de non-équivalence des obligations d’assurance et d’auto-assurance","authors":"François Pannequin, A. Corcos","doi":"10.3917/reco.745.0739","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Dans un contexte de montée inexorable de la fréquence des risques climatiques et des catastrophes naturelles, les politiques publiques n’ont d’autre choix que de tâcher d’en contenir l’ampleur. Nous étendons le modèle de monopole d’assurance de Stiglitz [1977] pour étudier l’efficacité de trois schémas de couverture : la présence d’opportunités d’auto-assurance, les obligations d’assurance ou d’auto-assurance. Nous mettons en évidence trois résultats fondamentaux. Premièrement, l’existence d’opportunités d’auto-assurance crée un contre-pouvoir au pouvoir de marché d’un monopole d’assurance. Nous montrons en effet que, par rapport à un marché monopolistique avec assurance seule, les opportunités d’auto-assurance constituent, pour l’assureur, une menace qui a pour effet de réduire son pouvoir de marché et d’augmenter le bien-être des assurés. Deuxièmement, dans ce contexte, nous constatons qu’une obligation d’assurance aura des effets délétères sur l’assuré en dégradant sa situation et en rendant son pouvoir à l’assureur. Finalement, la propriété de substituabilité entre assurance et auto-assurance nous conduit à nous interroger sur les effets d’une obligation d’auto-assurance. Il ressort de notre modèle qu’auto-assurance obligatoire et assurance obligatoire ont des effets non équivalents. En effet, bien que l’obligation d’auto-assurance réduise la taille du marché de l’assureur, elle n’a aucun impact sur le bien-être de l’assuré. Les implications de ces politiques publiques sont discutées . Classification JEL : D86, D42, G22.","PeriodicalId":431546,"journal":{"name":"Revue économique","volume":"91 9","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-01-04","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue économique","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3917/reco.745.0739","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Dans un contexte de montée inexorable de la fréquence des risques climatiques et des catastrophes naturelles, les politiques publiques n’ont d’autre choix que de tâcher d’en contenir l’ampleur. Nous étendons le modèle de monopole d’assurance de Stiglitz [1977] pour étudier l’efficacité de trois schémas de couverture : la présence d’opportunités d’auto-assurance, les obligations d’assurance ou d’auto-assurance. Nous mettons en évidence trois résultats fondamentaux. Premièrement, l’existence d’opportunités d’auto-assurance crée un contre-pouvoir au pouvoir de marché d’un monopole d’assurance. Nous montrons en effet que, par rapport à un marché monopolistique avec assurance seule, les opportunités d’auto-assurance constituent, pour l’assureur, une menace qui a pour effet de réduire son pouvoir de marché et d’augmenter le bien-être des assurés. Deuxièmement, dans ce contexte, nous constatons qu’une obligation d’assurance aura des effets délétères sur l’assuré en dégradant sa situation et en rendant son pouvoir à l’assureur. Finalement, la propriété de substituabilité entre assurance et auto-assurance nous conduit à nous interroger sur les effets d’une obligation d’auto-assurance. Il ressort de notre modèle qu’auto-assurance obligatoire et assurance obligatoire ont des effets non équivalents. En effet, bien que l’obligation d’auto-assurance réduise la taille du marché de l’assureur, elle n’a aucun impact sur le bien-être de l’assuré. Les implications de ces politiques publiques sont discutées . Classification JEL : D86, D42, G22.