R. Deshayes , Y. Nguyen , J. Stirnemann , B.D.V. Thierry , K. Yousfi , S. Zebiche , D. Hamroun , A. Brassier , L. Swiader , F. Dalbies , B. Cador , A.S. Guemann , F. Gaches , V. Leguy-Seguin , Y.M. Pers , S. Pichard , M. Szymanowski , L. Astudillo , Y. Nadjar , C. Serratrice , A. Masseau
{"title":"Causes de décès dans la maladie de Gaucher de type 1","authors":"R. Deshayes , Y. Nguyen , J. Stirnemann , B.D.V. Thierry , K. Yousfi , S. Zebiche , D. Hamroun , A. Brassier , L. Swiader , F. Dalbies , B. Cador , A.S. Guemann , F. Gaches , V. Leguy-Seguin , Y.M. Pers , S. Pichard , M. Szymanowski , L. Astudillo , Y. Nadjar , C. Serratrice , A. Masseau","doi":"10.1016/j.revmed.2024.04.385","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>La maladie de Gaucher (MG) est une pathologie héréditaire du métabolisme touchant la glucocérébrosidase par mutation du gène <em>GBA1</em>. Cette mutation entraîne une accumulation de glucosylcéramide dans les lysosomes provoquant une dysfonction cellulaire, une infiltration tissulaire, et ainsi les différentes manifestations de la maladie : hépatosplénique, troubles osseux (ostéonécrose, douleur osseuse, ostéoporose, etc.), cytopénies, atteinte neurologique, etc. Il existe trois types de MG, le type 2 et 3 touchant les enfants avec des pronostics neurologiques sévères. En revanche, le type 1 atteint à des degrés variables les individus pouvant donner des tableaux symptomatiques à tout âge <span>[1]</span>. Les comorbidités de la pathologie sont connus et ces patients auraient une espérance de vie diminuée <span>[2]</span>. Cependant peu d’études s’intéressent spécifiquement aux causes de décès de ces patients, et notamment depuis l’avènement des thérapies spécifiques de la pathologie <span>[3]</span>.</p><p>Le but de cette étude est d’étudier les causes de décès au sein des patients enregistrés dans le registre français du Centre d’évaluation du traitement de la maladie de Gaucher (CETG).</p></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><p>Tout patient enregistré dans le registre national français comme décédé jusqu’au 1er mai 2022 et atteint d’une MG de type 1 était inclus dans l’étude. En cas de données manquantes dans le dossier numérisé du registre, les spécialistes référents du patient étaient contactés afin de les récupérer si possible. Les données disponibles au diagnostic (dont génétique) et lors du suivi (complications, thérapeutiques, etc) ont été recueillies.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Sur 670 patients inclus dans le registre national, 512 avaient une MG de type I de la maladie et 63 patients étaient inscrits comme décédés. Après consultation des dossiers et réception des réponses des différents médecins référents, nous avons pu collecter 40 causes de décès. Tout d’abord, il y a 11 (27,5 %) décès en lien avec une néoplasie : 2 lymphomes, dont 1 lymphome T angio-immunoblastique, 1 carcinome hépatocellulaire évoluant sur une cirrhose, 1 cancer de l’ovaire, 4 cancers pulmonaires, 1 cancer colique, 1 ostéosarcome et 1 glioblastome. Ensuite, 10 (25 %) décès sont liés à des troubles neurocognitifs du spectre parkinsonien ou mal étiquetés. Puis, 7 (17,5 %) patients sont décédés de causes infectieuses, dont 1 pneumopathie COVID, et 5 (12,5 %) en lien avec une hémorragie. Enfin, 7 (17,5 %) patients sont morts de causes diverses : 3 d’insuffisance hépatique, 1 surdosage médicamenteux, 1 embolie pulmonaire, 1 arrêt cardio-respiratoire, 1 d’altération de l’état général inexpliqué.</p><p>Chaque patient a été comparé à l’espérance de vie à un an et à la naissance calculée par l’INED et INSEE lui correspondant. Dans ce modèle on ne retrouve pas de diminution de l’espérance de vie des patients atteints de maladie de Gaucher par rapport à la population générale. En revanche, il existe une différence sur l’âge de décès en fonction de la réalisation ou non d’une splénectomie (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0315) soit 71,3<!--> <!-->ans (± 11) pour les non splénectomisés et 60<!--> <!-->ans (± 17,1) pour les splénectomisés, sans sur-risque de décès par cause infectieuse.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Les patients atteints d’une MG de type I n’ont pas de diminution de leur espérance de vie dans notre étude. Ces patients décèdent essentiellement de cause néoplasique mais sans sur-représentation par rapport à la population générale. La splénectomie est associée une diminution de l’espérance de vie dans notre étude et les causes cardiovasculaires ne sont quasiment pas représentés. Cependant, les causes neurologiques sont sur-représentées par rapport à la population générale, possiblement en lien avec des atteintes spécifiques de la maladie.</p></div>","PeriodicalId":0,"journal":{"name":"","volume":"45 ","pages":"Page A91"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"","FirstCategoryId":"3","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0248866324004788","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
La maladie de Gaucher (MG) est une pathologie héréditaire du métabolisme touchant la glucocérébrosidase par mutation du gène GBA1. Cette mutation entraîne une accumulation de glucosylcéramide dans les lysosomes provoquant une dysfonction cellulaire, une infiltration tissulaire, et ainsi les différentes manifestations de la maladie : hépatosplénique, troubles osseux (ostéonécrose, douleur osseuse, ostéoporose, etc.), cytopénies, atteinte neurologique, etc. Il existe trois types de MG, le type 2 et 3 touchant les enfants avec des pronostics neurologiques sévères. En revanche, le type 1 atteint à des degrés variables les individus pouvant donner des tableaux symptomatiques à tout âge [1]. Les comorbidités de la pathologie sont connus et ces patients auraient une espérance de vie diminuée [2]. Cependant peu d’études s’intéressent spécifiquement aux causes de décès de ces patients, et notamment depuis l’avènement des thérapies spécifiques de la pathologie [3].
Le but de cette étude est d’étudier les causes de décès au sein des patients enregistrés dans le registre français du Centre d’évaluation du traitement de la maladie de Gaucher (CETG).
Patients et méthodes
Tout patient enregistré dans le registre national français comme décédé jusqu’au 1er mai 2022 et atteint d’une MG de type 1 était inclus dans l’étude. En cas de données manquantes dans le dossier numérisé du registre, les spécialistes référents du patient étaient contactés afin de les récupérer si possible. Les données disponibles au diagnostic (dont génétique) et lors du suivi (complications, thérapeutiques, etc) ont été recueillies.
Résultats
Sur 670 patients inclus dans le registre national, 512 avaient une MG de type I de la maladie et 63 patients étaient inscrits comme décédés. Après consultation des dossiers et réception des réponses des différents médecins référents, nous avons pu collecter 40 causes de décès. Tout d’abord, il y a 11 (27,5 %) décès en lien avec une néoplasie : 2 lymphomes, dont 1 lymphome T angio-immunoblastique, 1 carcinome hépatocellulaire évoluant sur une cirrhose, 1 cancer de l’ovaire, 4 cancers pulmonaires, 1 cancer colique, 1 ostéosarcome et 1 glioblastome. Ensuite, 10 (25 %) décès sont liés à des troubles neurocognitifs du spectre parkinsonien ou mal étiquetés. Puis, 7 (17,5 %) patients sont décédés de causes infectieuses, dont 1 pneumopathie COVID, et 5 (12,5 %) en lien avec une hémorragie. Enfin, 7 (17,5 %) patients sont morts de causes diverses : 3 d’insuffisance hépatique, 1 surdosage médicamenteux, 1 embolie pulmonaire, 1 arrêt cardio-respiratoire, 1 d’altération de l’état général inexpliqué.
Chaque patient a été comparé à l’espérance de vie à un an et à la naissance calculée par l’INED et INSEE lui correspondant. Dans ce modèle on ne retrouve pas de diminution de l’espérance de vie des patients atteints de maladie de Gaucher par rapport à la population générale. En revanche, il existe une différence sur l’âge de décès en fonction de la réalisation ou non d’une splénectomie (p = 0,0315) soit 71,3 ans (± 11) pour les non splénectomisés et 60 ans (± 17,1) pour les splénectomisés, sans sur-risque de décès par cause infectieuse.
Conclusion
Les patients atteints d’une MG de type I n’ont pas de diminution de leur espérance de vie dans notre étude. Ces patients décèdent essentiellement de cause néoplasique mais sans sur-représentation par rapport à la population générale. La splénectomie est associée une diminution de l’espérance de vie dans notre étude et les causes cardiovasculaires ne sont quasiment pas représentés. Cependant, les causes neurologiques sont sur-représentées par rapport à la population générale, possiblement en lien avec des atteintes spécifiques de la maladie.