Analyses physico-chimiques et bactériologiques des eaux domestiques pendant une épidémie de Choléra à Lubumbashi, République Démocratique du Congo

Abstract

Introduction : L’insuffisance en eau potable impose la population à s’approvisionner dans les sources d’eaux disponibles. Cette situation prédispose cette population aux maladies d’origine hydrique. Objectif : Déterminer les paramètres physico-chimiques et évaluer les contaminations des eaux domestiques par le Vibrio cholerae et d’autres bactéries. Matériels et méthode : Il s’agit d’une étude transversale à visée descriptive et analytique, menée à Lubumbashi, en République Démocratique du Congo, de mars en octobre 2023. Quatre-cents échantillons d’eaux des puits aménagés, non aménagés, artisanaux (Bishimpo) et de la Régie de distribution d’eau (Regideso) étaient collectés. L’étude a déterminé la température, le potentiel hydrogène, la conductivité électrique et le taux de solides dissous des échantillons d’eau collectés. L’analyse bactériologique a recherché des bactéries dans les milieux de culture sélectifs. Résultats : Les eaux sont alcalines, le taux des solides dissous inférieur à 575mg/ml, la température médiane (min-max) de 25°C (23-29°C) et la conductivité supérieure à 1000 μs/cm. La contamination a été estimée à 52%. Salmonella typhi, Clostridium perfringens et Escherichia coli sont des germes prédominants. Les puits artisanaux et ceux non aménagés sont plus contaminés. Aucun Vibrio cholerae n’a été identifié. Conclusion : Une variété des bactéries autres que le Vibrio cholerae ont été retrouvées dans les eaux domestiques analysées au cours de l’épidémie de choléra qui a sévi à Lubumbashi en 2023. L'absence du Vibrio cholerae serait une preuve que la propagation de l’épidémie n’était pas due à la contamination d’eaux des sources domestiques. La promotion de l’utilisation de l’eau des puits aménagés et de la Regideso ainsi que la décontamination systématique préalable de l’eau des autres sources sont fortement recommandées. Une étude concomitante des souches cliniques et environnementales du Vibrio cholerae pourrait apporter d’autres évidences à l’adaptation des stratégies de contrôle.