Directive clinique no 452 : Diagnostic et prise en charge de la cholestase intrahépatique de la grossesse

IF 2 Q2 OBSTETRICS & GYNECOLOGY Journal of obstetrics and gynaecology Canada Pub Date : 2024-08-01 DOI:10.1016/j.jogc.2024.102619
Sebastian R. Hobson M.D., Ph. D., Elissa R. Cohen M.D., M.A., Shital Gandhi M.D., M. Sc. (santé publique), Venu Jain M.D., Ph. D., Kirsten M. Niles M.D., Ph. D., Marie-Ève Roy-Lacroix M.D., Bi Lan Wo M.D.
{"title":"Directive clinique no 452 : Diagnostic et prise en charge de la cholestase intrahépatique de la grossesse","authors":"Sebastian R. Hobson M.D., Ph. D.,&nbsp;Elissa R. Cohen M.D., M.A.,&nbsp;Shital Gandhi M.D., M. Sc. (santé publique),&nbsp;Venu Jain M.D., Ph. D.,&nbsp;Kirsten M. Niles M.D., Ph. D.,&nbsp;Marie-Ève Roy-Lacroix M.D.,&nbsp;Bi Lan Wo M.D.","doi":"10.1016/j.jogc.2024.102619","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>Résumer les données probantes actuelles et formuler des recommandations pour le diagnostic et la prise en charge de la cholestase intrahépatique de la grossesse.</p></div><div><h3>Population cible</h3><p>Personnes enceintes atteintes de cholestase intrahépatique de la grossesse.</p></div><div><h3>Options</h3><p>Diagnostiquer la cholestase par le dosage des acides biliaires à jeun ou non, classer la gravité de l’atteinte, déterminer le traitement à offrir, établir la méthode de surveillance du bien-être fœtal, déterminer quand procéder à un accouchement planifié.</p></div><div><h3>Bénéfices, risques et coûts</h3><p>Les personnes atteintes de cholestase intrahépatique de la grossesse présentent un risque accru d’issues périnatales défavorables (naissance prématurée, détresse respiratoire néonatale et hospitalisation en unité de soins intensifs néonatale), et de mortinaissance lorsque le taux d’acides biliaires est de 100 μmol/L ou plus. Il existe une inégalité dans la disponibilité des bilans d’acides biliaires et l’accès rapide aux résultats. Une incertitude règne quant à la manière de traiter et surveiller ces grossesses et de procéder à l’accouchement. L’optimisation des protocoles de diagnostic et de prise en charge peut améliorer les issues maternelles, fœtales et postnatales.</p></div><div><h3>Données probantes</h3><p>Des recherches ont été effectuées dans les bases de données Medline, PubMed, Embase et Cochrane Library, de leur création jusqu’à mars 2023, à partir de termes MeSH et de mots clés liés à la grossesse, à la cholestase intrahépatique de la grossesse, aux acides biliaires, au prurit, à l’acide ursodésoxycholique et à la mortinaissance. Le présent document est un résumé des données probantes et non pas une revue méthodologique.</p></div><div><h3>Méthodes de validation</h3><p>Les auteurs ont évalué la qualité des données probantes et la force des recommandations en utilisant le cadre méthodologique GRADE (Grading of Recommendations, Assessment, Development, and Evaluation). Voir l’<span><span>annexe A</span></span> (<span><span>tableau A1</span></span> pour les définitions et <span><span>tableau A2</span></span> pour l’interprétation des recommandations fortes et faibles).</p></div><div><h3>Professionnels concernés</h3><p>Professionnels de soins obstétricaux, y compris obstétriciens, médecins de famille, infirmières, sages-femmes, spécialistes en médecine fœto-maternelle et radiologistes.</p></div><div><h3>Résumé des médias sociaux</h3><p>La cholestase intrahépatique de la grossesse nécessite un bon diagnostic par dosage des acides biliaires non à jeun pour déterminer la prise en charge optimale et le moment de l’accouchement.</p></div><div><h3>DÉCLARATIONS SOMMAIRES</h3><p></p><ul><li><span>1.</span><span><p>La cholestase intrahépatique de la grossesse est un trouble gravidique fréquent qui se manifeste à la fin du deuxième trimestre ou au troisième trimestre (<em>moyenne</em>).</p></span></li><li><span>2.</span><span><p>L’étiologie de la cholestase intrahépatique est complexe et implique une combinaison de facteurs hormonaux, de prédispositions génétiques et d’influences environnementales (<em>faible</em>).</p></span></li><li><span>3.</span><span><p>La cholestase intrahépatique reste un diagnostic d’exclusion qui repose sur la présence d’un prurit maternel (principalement des paumes et de la plante des pieds) et d’une élévation des acides biliaires non à jeun (&gt;19 μmol/L) (<em>moyenne</em>).</p></span></li><li><span>4.</span><span><p>La cholestase intrahépatique de la grossesse est associée à différentes issues périnatales défavorables, à savoir une augmentation des risques de pré-éclampsie, de diabète gestationnel, de naissance prématurée, de détresse respiratoire néonatale et d’hospitalisation en unité de soins intensifs néonatale (<em>moyenne</em>). Les patientes atteintes de cholestase intrahépatique qui ont un taux d’acides biliaires de 100 μmol/L ou plus présentent un risque de mortinaissance significativement plus élevé comparativement à la population générale (<em>moyenne</em>).</p></span></li><li><span>5.</span><span><p>L’acide ursodésoxycholique (10–15 mg/kg/j), administré quotidiennement en 2 ou 3 doses fractionnées, est le traitement symptomatique de première intention du prurit et peut également réduire le risque d’accouchement prématuré, mais pas celui de mortinaissance (<em>élevée</em>).</p></span></li><li><span>6.</span><span><p>Il n’a pas été démontré que la surveillance fœtale améliorait les issues périnatales (<em>moyenne</em>).</p></span></li><li><span>7.</span><span><p>Les symptômes et les anomalies biochimiques associées à la cholestase intrahépatique devraient se résorber dans les 1 à 2 semaines suivant l’accouchement, bien qu’ils puissent persister jusqu’à 4 semaines dans certains cas (<em>moyenne</em>).</p></span></li><li><span>8.</span><span><p>Les personnes atteintes de cholestase intrahépatique présentent un risque accru de cholécystite, de cholélithiase, de maladie du pancréas, de goitre et d’hypothyroïdie (<em>faible</em>).</p></span></li><li><span>9.</span><span><p>Le taux de récurrence de la cholestase intrahépatique lors des grossesses suivantes se situe entre 70 et 90 % (<em>faible</em>).</p></span></li><li><span>10.</span><span><p>En cas d’antécédents de cholestase intrahépatique de la grossesse, le contraceptif à progestatif seul est le mode de contraception hormonale associée au plus faible risque de cholestase non gravidique (<em>moyenne</em>).</p></span></li></ul></div><div><h3>RECOMMANDATIONS</h3><p></p><ul><li><span>1.</span><span><p>Les cliniciens doivent inclure la cholestase intrahépatique de la grossesse dans le diagnostic différentiel de toute personne enceinte présentant un prurit, en particulier des paumes ou de la plante des pieds, à la fin du deuxième trimestre ou au troisième trimestre (<em>forte, moyenne</em>).</p></span></li><li><span>2.</span><span><p>Les analyses de laboratoire pour la cholestase intrahépatique doivent inclure le dosage des acides biliaires non à jeun, de l’alanine aminotransférase, de l’aspartate aminotransférase, de la gamma-glutamyl transférase et de la bilirubine. Les évaluations ou examens d’imagerie complémentaires doivent être guidés par les observations cliniques et le diagnostic différentiel (<em>forte, moyenne</em>).</p></span></li><li><span>3.</span><span><p>Les cliniciens et les autorités sanitaires devraient plaider en faveur de l’accès universel au dosage des acides biliaires sériques et de l’obtention rapide des résultats (<em>forte, faible</em>).</p></span></li><li><span>4.</span><span><p>Les cliniciens doivent adopter la définition contemporaine de la cholestase intrahépatique correspondant à l’élévation des acides biliaires non à jeun au-delà de 19 μmol/L (<em>forte, moyenne</em>).</p></span></li><li><span>5.</span><span><p>Le dosage non à jeun des acides biliaires toutes les 2 à 4 semaines est recommandé pour suivre l’évolution de la maladie et déterminer le taux le plus élevé (<em>forte, faible</em>).</p></span></li><li><span>6.</span><span><p>En cas de présentation atypique de cholestase intrahépatique, il y a lieu d’orienter la patiente vers un médecin spécialiste en médecine fœto-maternelle ou un interniste (<em>forte, faible</em>).</p></span></li><li><span>7.</span><span><p>Les cliniciens doivent informer les patientes qui reçoivent un diagnostic de cholestase intrahépatique de l’augmentation des risques de pré-éclampsie, de diabète gestationnel, de naissance prématurée, de détresse respiratoire néonatale et d’hospitalisation en unité de soins intensifs néonatale. De plus, le risque de mortinaissance augmente significativement lorsque le taux d’acides biliaires est de 100 μmol/L ou plus, et certaines études démontrent une augmentation modeste du risque de mortinaissance en présence d’un taux d’acides biliaires supérieur à 40 μmol/L à compter de 38 semaines d’aménorrhée (<em>forte, faible</em>).</p></span></li><li><span>8.</span><span><p>Bien qu’il soit possible de prescrire des émollients topiques et des antihistaminiques, les cliniciens doivent proposer le traitement du prurit par acide ursodésoxycholique aux patientes atteintes de cholestase de la grossesse (<em>forte, moyenne</em>).</p></span></li><li><span>9.</span><span><p>Les cliniciens ne doivent pas prescrire les traitements suivants en raison de leur inefficacité avérée en contexte de cholestase intrahépatique : dexaméthasone, cholestyramine, phénobarbital, S-adénosylméthionine, charbon actif et épomédiol (<em>forte, moyenne</em>).</p></span></li><li><span>10.</span><span><p>Il faut conseiller à toutes les personnes enceintes de surveiller les mouvements fœtaux comme principale méthode de surveillance du bien-être fœtal et de consulter rapidement en cas d’inquiétude (<em>forte, moyenne</em>).</p></span></li><li><span>11.</span><span><p>Bien qu’il ne soit pas obligatoire d’utiliser une méthode de surveillance fœtale supplémentaire en cas de cholestase intrahépatique, les unités locales peuvent l’offrir après une discussion et prise de décision partagée (<em>conditionnelle, faible</em>); la surveillance peut se faire par échographie obstétricale pour évaluer le profil biophysique ou par monitorage électronique de la fréquence cardiaque fœtale toutes les 1 à 2 semaines lorsque le taux d’acides biliaires est de 40 à 99 μmol/L et une ou deux fois par semaine lorsque le taux d’acides biliaires atteint 100 μmol/L ou plus.</p></span></li><li><span>12.</span><span><p>D’après l’avis des experts, il y a lieu de conseiller la patiente sur le moment optimal de l’accouchement en se basant sur le taux d’acide biliaire le plus élevé à avoir été mesuré non à jeun : entre 39 SA + 0 j et 39 SA + 6 j pour un taux de 20 à 39 μmol/L (<em>conditionnelle, faible</em>); entre 38 SA + 0 j et 38 SA + 6 j pour un taux de 40 à 69 μmol/L (<em>conditionnelle, faible</em>); entre 36 SA + 0 j et 37 SA + 6 j pour un taux de 70 à 99 μmol/L (<em>conditionnelle, moyenne</em>); et à 36 SA ou plus tôt encore en présence de comorbidités ou d’autres facteurs de risque (grossesse multiple, pré-éclampsie, diabète gestationnel, antécédent de mortinaissance secondaire à une cholestase intrahépatique et/ou prurit maternel persistant sévère) pour un taux de 100 μmol/L ou plus (forte, élevée).</p></span></li><li><span>13.</span><span><p>Il y a lieu d’offrir la surveillance électronique continue de la fréquence cardiaque fœtale pendant le travail aux patientes atteintes de cholestase intrahépatique (<em>conditionnelle, faible</em>).</p></span></li><li><span>14.</span><span><p>Le clinicien doit confirmer la résolution du prurit associé à la cholestase intrahépatique pendant la consultation de suivi à 6 semaines post-partum et procéder au dosage des acides biliaires et des transaminases hépatiques si les symptômes persistent (<em>conditionnelle, faible</em>).</p></span></li><li><span>15.</span><span><p>En présence de symptômes persistants de cholestase intrahépatique ou d’anomalies biochimiques au-delà de la période post-partum, le clinicien doit poursuivre les analyses ou consulter un spécialiste (<em>conditionnelle, faible</em>).</p></span></li><li><span>16.</span><span><p>Le clinicien doit informer les patientes atteintes de cholestase intrahépatique qu’elles-mêmes et les membres de leur famille sont particulièrement à risque de développer une cholestase intrahépatique lors de futures grossesses (<em>conditionnelle, faible</em>).</p></span></li></ul></div>","PeriodicalId":16688,"journal":{"name":"Journal of obstetrics and gynaecology Canada","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":2.0000,"publicationDate":"2024-08-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Journal of obstetrics and gynaecology Canada","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1701216324004420","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q2","JCRName":"OBSTETRICS & GYNECOLOGY","Score":null,"Total":0}
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Abstract

Objectif

Résumer les données probantes actuelles et formuler des recommandations pour le diagnostic et la prise en charge de la cholestase intrahépatique de la grossesse.

Population cible

Personnes enceintes atteintes de cholestase intrahépatique de la grossesse.

Options

Diagnostiquer la cholestase par le dosage des acides biliaires à jeun ou non, classer la gravité de l’atteinte, déterminer le traitement à offrir, établir la méthode de surveillance du bien-être fœtal, déterminer quand procéder à un accouchement planifié.

Bénéfices, risques et coûts

Les personnes atteintes de cholestase intrahépatique de la grossesse présentent un risque accru d’issues périnatales défavorables (naissance prématurée, détresse respiratoire néonatale et hospitalisation en unité de soins intensifs néonatale), et de mortinaissance lorsque le taux d’acides biliaires est de 100 μmol/L ou plus. Il existe une inégalité dans la disponibilité des bilans d’acides biliaires et l’accès rapide aux résultats. Une incertitude règne quant à la manière de traiter et surveiller ces grossesses et de procéder à l’accouchement. L’optimisation des protocoles de diagnostic et de prise en charge peut améliorer les issues maternelles, fœtales et postnatales.

Données probantes

Des recherches ont été effectuées dans les bases de données Medline, PubMed, Embase et Cochrane Library, de leur création jusqu’à mars 2023, à partir de termes MeSH et de mots clés liés à la grossesse, à la cholestase intrahépatique de la grossesse, aux acides biliaires, au prurit, à l’acide ursodésoxycholique et à la mortinaissance. Le présent document est un résumé des données probantes et non pas une revue méthodologique.

Méthodes de validation

Les auteurs ont évalué la qualité des données probantes et la force des recommandations en utilisant le cadre méthodologique GRADE (Grading of Recommendations, Assessment, Development, and Evaluation). Voir l’annexe A (tableau A1 pour les définitions et tableau A2 pour l’interprétation des recommandations fortes et faibles).

Professionnels concernés

Professionnels de soins obstétricaux, y compris obstétriciens, médecins de famille, infirmières, sages-femmes, spécialistes en médecine fœto-maternelle et radiologistes.

Résumé des médias sociaux

La cholestase intrahépatique de la grossesse nécessite un bon diagnostic par dosage des acides biliaires non à jeun pour déterminer la prise en charge optimale et le moment de l’accouchement.

DÉCLARATIONS SOMMAIRES

  • 1.

    La cholestase intrahépatique de la grossesse est un trouble gravidique fréquent qui se manifeste à la fin du deuxième trimestre ou au troisième trimestre (moyenne).

  • 2.

    L’étiologie de la cholestase intrahépatique est complexe et implique une combinaison de facteurs hormonaux, de prédispositions génétiques et d’influences environnementales (faible).

  • 3.

    La cholestase intrahépatique reste un diagnostic d’exclusion qui repose sur la présence d’un prurit maternel (principalement des paumes et de la plante des pieds) et d’une élévation des acides biliaires non à jeun (>19 μmol/L) (moyenne).

  • 4.

    La cholestase intrahépatique de la grossesse est associée à différentes issues périnatales défavorables, à savoir une augmentation des risques de pré-éclampsie, de diabète gestationnel, de naissance prématurée, de détresse respiratoire néonatale et d’hospitalisation en unité de soins intensifs néonatale (moyenne). Les patientes atteintes de cholestase intrahépatique qui ont un taux d’acides biliaires de 100 μmol/L ou plus présentent un risque de mortinaissance significativement plus élevé comparativement à la population générale (moyenne).

  • 5.

    L’acide ursodésoxycholique (10–15 mg/kg/j), administré quotidiennement en 2 ou 3 doses fractionnées, est le traitement symptomatique de première intention du prurit et peut également réduire le risque d’accouchement prématuré, mais pas celui de mortinaissance (élevée).

  • 6.

    Il n’a pas été démontré que la surveillance fœtale améliorait les issues périnatales (moyenne).

  • 7.

    Les symptômes et les anomalies biochimiques associées à la cholestase intrahépatique devraient se résorber dans les 1 à 2 semaines suivant l’accouchement, bien qu’ils puissent persister jusqu’à 4 semaines dans certains cas (moyenne).

  • 8.

    Les personnes atteintes de cholestase intrahépatique présentent un risque accru de cholécystite, de cholélithiase, de maladie du pancréas, de goitre et d’hypothyroïdie (faible).

  • 9.

    Le taux de récurrence de la cholestase intrahépatique lors des grossesses suivantes se situe entre 70 et 90 % (faible).

  • 10.

    En cas d’antécédents de cholestase intrahépatique de la grossesse, le contraceptif à progestatif seul est le mode de contraception hormonale associée au plus faible risque de cholestase non gravidique (moyenne).

RECOMMANDATIONS

  • 1.

    Les cliniciens doivent inclure la cholestase intrahépatique de la grossesse dans le diagnostic différentiel de toute personne enceinte présentant un prurit, en particulier des paumes ou de la plante des pieds, à la fin du deuxième trimestre ou au troisième trimestre (forte, moyenne).

  • 2.

    Les analyses de laboratoire pour la cholestase intrahépatique doivent inclure le dosage des acides biliaires non à jeun, de l’alanine aminotransférase, de l’aspartate aminotransférase, de la gamma-glutamyl transférase et de la bilirubine. Les évaluations ou examens d’imagerie complémentaires doivent être guidés par les observations cliniques et le diagnostic différentiel (forte, moyenne).

  • 3.

    Les cliniciens et les autorités sanitaires devraient plaider en faveur de l’accès universel au dosage des acides biliaires sériques et de l’obtention rapide des résultats (forte, faible).

  • 4.

    Les cliniciens doivent adopter la définition contemporaine de la cholestase intrahépatique correspondant à l’élévation des acides biliaires non à jeun au-delà de 19 μmol/L (forte, moyenne).

  • 5.

    Le dosage non à jeun des acides biliaires toutes les 2 à 4 semaines est recommandé pour suivre l’évolution de la maladie et déterminer le taux le plus élevé (forte, faible).

  • 6.

    En cas de présentation atypique de cholestase intrahépatique, il y a lieu d’orienter la patiente vers un médecin spécialiste en médecine fœto-maternelle ou un interniste (forte, faible).

  • 7.

    Les cliniciens doivent informer les patientes qui reçoivent un diagnostic de cholestase intrahépatique de l’augmentation des risques de pré-éclampsie, de diabète gestationnel, de naissance prématurée, de détresse respiratoire néonatale et d’hospitalisation en unité de soins intensifs néonatale. De plus, le risque de mortinaissance augmente significativement lorsque le taux d’acides biliaires est de 100 μmol/L ou plus, et certaines études démontrent une augmentation modeste du risque de mortinaissance en présence d’un taux d’acides biliaires supérieur à 40 μmol/L à compter de 38 semaines d’aménorrhée (forte, faible).

  • 8.

    Bien qu’il soit possible de prescrire des émollients topiques et des antihistaminiques, les cliniciens doivent proposer le traitement du prurit par acide ursodésoxycholique aux patientes atteintes de cholestase de la grossesse (forte, moyenne).

  • 9.

    Les cliniciens ne doivent pas prescrire les traitements suivants en raison de leur inefficacité avérée en contexte de cholestase intrahépatique : dexaméthasone, cholestyramine, phénobarbital, S-adénosylméthionine, charbon actif et épomédiol (forte, moyenne).

  • 10.

    Il faut conseiller à toutes les personnes enceintes de surveiller les mouvements fœtaux comme principale méthode de surveillance du bien-être fœtal et de consulter rapidement en cas d’inquiétude (forte, moyenne).

  • 11.

    Bien qu’il ne soit pas obligatoire d’utiliser une méthode de surveillance fœtale supplémentaire en cas de cholestase intrahépatique, les unités locales peuvent l’offrir après une discussion et prise de décision partagée (conditionnelle, faible); la surveillance peut se faire par échographie obstétricale pour évaluer le profil biophysique ou par monitorage électronique de la fréquence cardiaque fœtale toutes les 1 à 2 semaines lorsque le taux d’acides biliaires est de 40 à 99 μmol/L et une ou deux fois par semaine lorsque le taux d’acides biliaires atteint 100 μmol/L ou plus.

  • 12.

    D’après l’avis des experts, il y a lieu de conseiller la patiente sur le moment optimal de l’accouchement en se basant sur le taux d’acide biliaire le plus élevé à avoir été mesuré non à jeun : entre 39 SA + 0 j et 39 SA + 6 j pour un taux de 20 à 39 μmol/L (conditionnelle, faible); entre 38 SA + 0 j et 38 SA + 6 j pour un taux de 40 à 69 μmol/L (conditionnelle, faible); entre 36 SA + 0 j et 37 SA + 6 j pour un taux de 70 à 99 μmol/L (conditionnelle, moyenne); et à 36 SA ou plus tôt encore en présence de comorbidités ou d’autres facteurs de risque (grossesse multiple, pré-éclampsie, diabète gestationnel, antécédent de mortinaissance secondaire à une cholestase intrahépatique et/ou prurit maternel persistant sévère) pour un taux de 100 μmol/L ou plus (forte, élevée).

  • 13.

    Il y a lieu d’offrir la surveillance électronique continue de la fréquence cardiaque fœtale pendant le travail aux patientes atteintes de cholestase intrahépatique (conditionnelle, faible).

  • 14.

    Le clinicien doit confirmer la résolution du prurit associé à la cholestase intrahépatique pendant la consultation de suivi à 6 semaines post-partum et procéder au dosage des acides biliaires et des transaminases hépatiques si les symptômes persistent (conditionnelle, faible).

  • 15.

    En présence de symptômes persistants de cholestase intrahépatique ou d’anomalies biochimiques au-delà de la période post-partum, le clinicien doit poursuivre les analyses ou consulter un spécialiste (conditionnelle, faible).

  • 16.

    Le clinicien doit informer les patientes atteintes de cholestase intrahépatique qu’elles-mêmes et les membres de leur famille sont particulièrement à risque de développer une cholestase intrahépatique lors de futures grossesses (conditionnelle, faible).

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临床指南第 452 号:妊娠期肝内胆汁淤积症的诊断和管理。
方案:通过空腹和非空腹胆汁酸试验诊断胆汁淤积症,对病情严重程度进行分级,确定应提供的治疗,建立监测胎儿健康的方法,确定何时进行计划分娩。益处、风险和成本:当胆汁酸水平达到或超过 100 μmol/L 时,妊娠肝内胆汁淤积症患者围产期不良结局(早产、新生儿呼吸窘迫和新生儿重症监护室住院)和死胎的风险会增加。在提供胆汁酸检测和快速获取结果方面存在不平等。如何治疗和监测这些妊娠以及如何分娩这些妊娠都存在不确定性。优化诊断和管理方案可改善孕产妇、胎儿和产后结果。筛选数据:使用与妊娠、妊娠肝内胆汁淤积症、胆汁酸、瘙痒、熊去氧胆酸和死胎相关的 MeSH 术语和关键词,对 Medline、PubMed、Embase 和 Cochrane 图书馆数据库进行了检索,检索期从开始到 2023 年 3 月。本文件为证据摘要,并非方法学综述。验证方法:作者采用 GRADE(建议、评估、发展和评价分级)框架评估了证据的质量和建议的力度。参见附录 A(表 A1 为定义,表 A2 为强建议和弱建议的解释)。相关专业人员:产科护理专业人员,包括产科医生、家庭医生、护士、助产士、母胎医学专家和放射科医生。社会媒体总结:妊娠肝内胆汁淤积症需要通过非空腹胆汁酸测定进行正确诊断,以确定最佳治疗方法和分娩时机。
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期刊介绍: Journal of Obstetrics and Gynaecology Canada (JOGC) is Canada"s peer-reviewed journal of obstetrics, gynaecology, and women"s health. Each monthly issue contains original research articles, reviews, case reports, commentaries, and editorials on all aspects of reproductive health. JOGC is the original publication source of evidence-based clinical guidelines, committee opinions, and policy statements that derive from standing or ad hoc committees of the Society of Obstetricians and Gynaecologists of Canada. JOGC is included in the National Library of Medicine"s MEDLINE database, and abstracts from JOGC are accessible on PubMed.
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