Évolution des patients atteints de dermatite atopique modérée à sévère traités par tralokinumab ou inhibiteur de JAK en relai du dupilumab arrêté pour conjonctivite ou érythème facial : données de vraie vie
A. Beyrouti , J. Deuzé , A. Foureau , D. Staumont-Sallé , T. Hubiche , FRADEN, GREAT
{"title":"Évolution des patients atteints de dermatite atopique modérée à sévère traités par tralokinumab ou inhibiteur de JAK en relai du dupilumab arrêté pour conjonctivite ou érythème facial : données de vraie vie","authors":"A. Beyrouti , J. Deuzé , A. Foureau , D. Staumont-Sallé , T. Hubiche , FRADEN, GREAT","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.450","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le dupilumab est l’un des traitements de référence de la dermatite atopique (DA) modérée à sévère. Cependant, 10 à 20 % des patients sont amenés à arrêter le dupilumab principalement pour des effets indésirables (EI) à type de (blépharo-) conjonctivite ou d’érythème facial. Lorsqu’un relai thérapeutique est nécessaire, le tralokinumab ou les inhibiteurs de jak (jaki) sont des alternatives. Notre objectif était d’évaluer l’évolution des EI oculaires et faciaux et l’efficacité sur la DA de l’introduction du tralokinumab ou d’un jaki après arrêt du dupilumab pour ces EI.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Cette étude rétrospective multicentrique a inclus des patients atteints de DA âgés de ≥<!--> <!-->12<!--> <!-->ans ayant arrêté le dupilumab en raison d’EI oculaires ou faciaux et ayant reçu du tralokinumab ou un jaki (baricitinib, upadacitinib ou abrocitinib). Le critère principal de jugement comparait la proportion de résolution ou d’amélioration des EI d’intérêt entre les patients sous tralokinumab ou jaki. Le critère secondaire comparait le pourcentage de patients atteignant un IGA (Évaluation Globale de l’Investigateur) à 0/1 entre M0 (arrêt du dupilumab) et M3-6 (3 à 6 mois après l’introduction du nouveau traitement).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>L’étude a inclus 106 patients dans 18 centres. À M3-6, la proportion de patients avec une résolution/amélioration des EI oculaires (92,2% versus 72,4% ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0244) ou des EI faciaux (85,2% contre 33,3%, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0006) était plus élevée avec les jaki par rapport au tralokinumab. La proportion de patients atteignant un IGA0/1 augmentait entre M0 et M3-6 (21,9% contre 42,2%, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0067) dans le groupe jaki mais pas dans le groupe tralokinumab (32,3% contre 35,5%, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->1,00). Au cours du suivi, le traitement était interrompu chez 44,4% des patients sous tralokinumab et 64,7% sous jaki, principalement en raison du manque d’efficacité sur la DA.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Il existe peu de données sur l’intérêt d’un relais par tralokinumab ou jaki chez les patients ayant arrêté le dupilumab pour EI oculaires ou faciaux. Cette étude a pour points forts d’avoir été conduite en vraie vie avec un nombre relativement important de patients évalués par un réseau de dermatologues expérimentés. Ses limites sont le caractère rétrospectif, l’absence de groupe témoin, le suivi relativement court (moyenne de 7,8 mois) après le passage au tralokinumab ou aux jaki. Enfin, il est possible que l’évolution des EI d’intérêt puisse être partiellement attribuée à l’histoire naturelle de la DA.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Le relais par tralokinumab ou jaki est efficace pour la gestion des EI induits par le dupilumab, avec une supériorité des jaki. Le tralokinumab est une option intéressante en cas de contre-indication aux jaki. Le contrôle de la DA reste cependant difficile, quel que soit le choix thérapeutique, dans cette population particulière.</div></div>","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Page A46"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2667062324007104","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
Introduction
Le dupilumab est l’un des traitements de référence de la dermatite atopique (DA) modérée à sévère. Cependant, 10 à 20 % des patients sont amenés à arrêter le dupilumab principalement pour des effets indésirables (EI) à type de (blépharo-) conjonctivite ou d’érythème facial. Lorsqu’un relai thérapeutique est nécessaire, le tralokinumab ou les inhibiteurs de jak (jaki) sont des alternatives. Notre objectif était d’évaluer l’évolution des EI oculaires et faciaux et l’efficacité sur la DA de l’introduction du tralokinumab ou d’un jaki après arrêt du dupilumab pour ces EI.
Matériel et méthodes
Cette étude rétrospective multicentrique a inclus des patients atteints de DA âgés de ≥ 12 ans ayant arrêté le dupilumab en raison d’EI oculaires ou faciaux et ayant reçu du tralokinumab ou un jaki (baricitinib, upadacitinib ou abrocitinib). Le critère principal de jugement comparait la proportion de résolution ou d’amélioration des EI d’intérêt entre les patients sous tralokinumab ou jaki. Le critère secondaire comparait le pourcentage de patients atteignant un IGA (Évaluation Globale de l’Investigateur) à 0/1 entre M0 (arrêt du dupilumab) et M3-6 (3 à 6 mois après l’introduction du nouveau traitement).
Résultats
L’étude a inclus 106 patients dans 18 centres. À M3-6, la proportion de patients avec une résolution/amélioration des EI oculaires (92,2% versus 72,4% ; p = 0,0244) ou des EI faciaux (85,2% contre 33,3%, p = 0,0006) était plus élevée avec les jaki par rapport au tralokinumab. La proportion de patients atteignant un IGA0/1 augmentait entre M0 et M3-6 (21,9% contre 42,2%, p = 0,0067) dans le groupe jaki mais pas dans le groupe tralokinumab (32,3% contre 35,5%, p = 1,00). Au cours du suivi, le traitement était interrompu chez 44,4% des patients sous tralokinumab et 64,7% sous jaki, principalement en raison du manque d’efficacité sur la DA.
Discussion
Il existe peu de données sur l’intérêt d’un relais par tralokinumab ou jaki chez les patients ayant arrêté le dupilumab pour EI oculaires ou faciaux. Cette étude a pour points forts d’avoir été conduite en vraie vie avec un nombre relativement important de patients évalués par un réseau de dermatologues expérimentés. Ses limites sont le caractère rétrospectif, l’absence de groupe témoin, le suivi relativement court (moyenne de 7,8 mois) après le passage au tralokinumab ou aux jaki. Enfin, il est possible que l’évolution des EI d’intérêt puisse être partiellement attribuée à l’histoire naturelle de la DA.
Conclusion
Le relais par tralokinumab ou jaki est efficace pour la gestion des EI induits par le dupilumab, avec une supériorité des jaki. Le tralokinumab est une option intéressante en cas de contre-indication aux jaki. Le contrôle de la DA reste cependant difficile, quel que soit le choix thérapeutique, dans cette population particulière.