S. Tzoumpa , S. Oro , A. De Masson , A. Pham-Ledard , T. El Aarbaoui , O. Dereure , G. Quéreux , S. Faiz , M. De Vicq De Cumptich , C. Ram-Wolff , R. Janela-Lapert , E. Guenova , C. Lheure , Y. Le Core , H. Adamski , M. Blanchard , N. Bonnet , F. Amatore , F. Grange , L. Troin , M. Beylot-Barry
{"title":"Étude « Moga-Stop » : évolution des patients atteints de syndrome de Sézary traités par mogamulizumab après arrêt du traitement (hors progression)","authors":"S. Tzoumpa , S. Oro , A. De Masson , A. Pham-Ledard , T. El Aarbaoui , O. Dereure , G. Quéreux , S. Faiz , M. De Vicq De Cumptich , C. Ram-Wolff , R. Janela-Lapert , E. Guenova , C. Lheure , Y. Le Core , H. Adamski , M. Blanchard , N. Bonnet , F. Amatore , F. Grange , L. Troin , M. Beylot-Barry","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.515","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le mogamulizumab (moga), anticorps monoclonal anti-CCR4, a montré une augmentation de la survie sans progression (SSP) dans le mycosis fongoïde (MF) et le syndrome de Sézary (SS) où il est approuvé en 2e ligne. Des rémissions de longue durée ont été décrites, mais les données sur les stratégies d’arrêt et l’évolution après arrêt manquent. Nous avons conduit une étude pour évaluer l’évolution des patients atteints de SS ayant arrêté le moga pour tout autre motif qu’une progression de la maladie.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Cette étude rétrospective multicentrique a inclus les patients avec SS ayant débuté le moga entre juin 2019 et mars 2023 et l’ayant arrêté hors progression après rémission ou pour un effet indésirable. L’objectif principal était de décrire la SSP post-arrêt du moga (SSPpm, méthode de Kaplan-Meier). Les objectifs secondaires incluaient la tolérance du moga (« rashs au moga », RAM), la durée du traitement (≤ ou<!--> <!-->><!--> <!-->6 mois), les modalités d’arrêt (espacement des perfusions ou arrêt brutal), le délai jusqu’au prochain traitement (TTNT), la SSP globale (SSPg, ie depuis début du moga) et le statut de la maladie au dernier suivi. L’influence des RAM, de la durée du moga et de la stratégie d’arrêt sur la SSPpm a été étudiée par modèle de Cox univarié.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Nous avons inclus 52 patients dont 29 femmes (56 %), d’âge médian de 73 ans. La durée médiane du traitement était de 12 mois (2–42) et le délai médian de suivi de 57 mois (21–213). Vingt-et-un patients ont présenté un RAM. À l’arrêt du moga, 32 patients (62 %) étaient en rémission complète (RC), 18 (34 %) en rémission partielle (RP) et 2 (4 %) en état stable. L’arrêt du moga était progressif dans 20 cas (38 %, espacement jusqu’à 1 perfusion toutes les 7 semaines), brutal dans 32 (62 %). La SSPpm médiane était de 16 mois et la SSPg médiane de 30 mois. Vingt-cinq patients ont rechuté (48 %) après un délai médian de 7 mois (1-38), avec pour tous une atteinte cutanée et sanguine pour 10. Le TTNT était de 6 mois (2–21). Le moga a été repris chez 10 patients en rechute permettant d’obtenir une RC ou RP chez 8. La SSPpm n’était influencée ni par la survenue de RAM (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,537) ni par la durée du moga (≤/><!--> <!-->6 mois, <u>p</u> <!-->=<!--> <!-->0,196), mais était plus courte en cas d’arrêt brutal (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,045). Cinq patients sont décédés, dont 2 du SS.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Nos résultats, avec une SSPpm médiane de 16 mois, suggèrent de proposer l’arrêt progressif du moga une fois la réponse obtenue, même après un traitement court. Cela pourrait minimiser les coûts du traitement, le risque d’effets indésirables et de résistance par sélection de cellules de Sézary ayant perdu de l’expression de CCR4. Sa reprise devrait être encouragée comme premier choix en cas de rechute ou de progression.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Ces données de vraie vie ouvrent de nouvelles stratégies d’utilisation du moga au cours du SS, avec des traitements courts, arrêt progressif et possibilité de retraitement en première intention.</div></div>","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Pages A86-A87"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S266706232400775X","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
Introduction
Le mogamulizumab (moga), anticorps monoclonal anti-CCR4, a montré une augmentation de la survie sans progression (SSP) dans le mycosis fongoïde (MF) et le syndrome de Sézary (SS) où il est approuvé en 2e ligne. Des rémissions de longue durée ont été décrites, mais les données sur les stratégies d’arrêt et l’évolution après arrêt manquent. Nous avons conduit une étude pour évaluer l’évolution des patients atteints de SS ayant arrêté le moga pour tout autre motif qu’une progression de la maladie.
Matériel et méthodes
Cette étude rétrospective multicentrique a inclus les patients avec SS ayant débuté le moga entre juin 2019 et mars 2023 et l’ayant arrêté hors progression après rémission ou pour un effet indésirable. L’objectif principal était de décrire la SSP post-arrêt du moga (SSPpm, méthode de Kaplan-Meier). Les objectifs secondaires incluaient la tolérance du moga (« rashs au moga », RAM), la durée du traitement (≤ ou > 6 mois), les modalités d’arrêt (espacement des perfusions ou arrêt brutal), le délai jusqu’au prochain traitement (TTNT), la SSP globale (SSPg, ie depuis début du moga) et le statut de la maladie au dernier suivi. L’influence des RAM, de la durée du moga et de la stratégie d’arrêt sur la SSPpm a été étudiée par modèle de Cox univarié.
Résultats
Nous avons inclus 52 patients dont 29 femmes (56 %), d’âge médian de 73 ans. La durée médiane du traitement était de 12 mois (2–42) et le délai médian de suivi de 57 mois (21–213). Vingt-et-un patients ont présenté un RAM. À l’arrêt du moga, 32 patients (62 %) étaient en rémission complète (RC), 18 (34 %) en rémission partielle (RP) et 2 (4 %) en état stable. L’arrêt du moga était progressif dans 20 cas (38 %, espacement jusqu’à 1 perfusion toutes les 7 semaines), brutal dans 32 (62 %). La SSPpm médiane était de 16 mois et la SSPg médiane de 30 mois. Vingt-cinq patients ont rechuté (48 %) après un délai médian de 7 mois (1-38), avec pour tous une atteinte cutanée et sanguine pour 10. Le TTNT était de 6 mois (2–21). Le moga a été repris chez 10 patients en rechute permettant d’obtenir une RC ou RP chez 8. La SSPpm n’était influencée ni par la survenue de RAM (p = 0,537) ni par la durée du moga (≤/> 6 mois, p = 0,196), mais était plus courte en cas d’arrêt brutal (p = 0,045). Cinq patients sont décédés, dont 2 du SS.
Discussion
Nos résultats, avec une SSPpm médiane de 16 mois, suggèrent de proposer l’arrêt progressif du moga une fois la réponse obtenue, même après un traitement court. Cela pourrait minimiser les coûts du traitement, le risque d’effets indésirables et de résistance par sélection de cellules de Sézary ayant perdu de l’expression de CCR4. Sa reprise devrait être encouragée comme premier choix en cas de rechute ou de progression.
Conclusion
Ces données de vraie vie ouvrent de nouvelles stratégies d’utilisation du moga au cours du SS, avec des traitements courts, arrêt progressif et possibilité de retraitement en première intention.