Réponses immunitaires associées à la voie de signalisation JAK/STAT dans les dermatoses inflammatoires: comparaison de l’expression moléculaire et transcriptomique cutanée dans l’hidradénite suppurée, le psoriasis et la dermatite atopique
L. Klepfisch , I. Chircop , V. Bourdenet , A. Dumas , M. Chastagner , J. Kanitakis , V. Lenief , J. Lopez , B. Nazim , J. Brocard , O. Harou , J.F. Nicolas , D. Jullien , A. Nosbaum , M. Vocanson , A. Villani
{"title":"Réponses immunitaires associées à la voie de signalisation JAK/STAT dans les dermatoses inflammatoires: comparaison de l’expression moléculaire et transcriptomique cutanée dans l’hidradénite suppurée, le psoriasis et la dermatite atopique","authors":"L. Klepfisch , I. Chircop , V. Bourdenet , A. Dumas , M. Chastagner , J. Kanitakis , V. Lenief , J. Lopez , B. Nazim , J. Brocard , O. Harou , J.F. Nicolas , D. Jullien , A. Nosbaum , M. Vocanson , A. Villani","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.483","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La voie de signalisation JAK-STAT transduit l’activité biologique de multiples cytokines et constitue donc une cible thérapeutique de choix pour les maladies inflammatoires cutanées. Notre but était de déterminer la spécificité d’activation des différentes voies JAK/STATs et cytokiniques associées dans 3 dermatoses inflammatoires: l’hidradénite suppurée (HS), le psoriasis (PSO) et la dermatite atopique (DA).</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Nous avons étudié le niveau d’expression des protéines phospho-JAK (pJAK) 1 à 3, pTYK2 et phosho-STAT (pSTAT) 1 à 6 en immunohistochimie ainsi que l’expression de 102 transcrits ARNm (technologie Nanostring®) associés à l’inflammation cutanée et systémique dans des coupes sériées de biopsies cutanées provenant de 32 patients atteints d’HS, 10 patients atteints de PSO, 29 patients atteints de DA et 8 contrôles sains.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les lésions d’HS ont montré le niveau le plus élevé de cellules positives pSTAT3, et à un moindre degré pJAK1/pJAK2/pTYK2. Les lésions de PSO ont montré un niveau élevé de pTYK2, alors que la DA a montré des niveaux d’activation similaires à la peau saine. Une analyse en composantes principales de l’expression de l’ensemble des composants pJAK-pSTAT a permis de distinguer les échantillons d’HS, de DA et de PSO, suggérant qu’une signature JAK-STAT unique caractérisait chaque maladie. L’analyse transcriptomique concordait avec la littérature, avec une surexpression des transcrits de la réponse innée, de type 1, type 17 et liée aux cellules B dans l’HS, de type 17 dans le PSO et de type 2 dans la DA. Les analyses de corrélation de l’expression des pJAK-pSTAT avec les transcrits ARNm ont montré que la réponse innée et la réponse B étaient significativement corrélées respectivement à pSTAT3/pSTAT5 et pJAK2/pTYK2 dans l’HS. Dans le groupe PSO, la réponse cytokinique de type 17 était corrélée à pSTAT3; dans le groupe DA, la réponse de type 2 était corrélée à pSTAT3/pTYK2.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>L’étude de la phosphorylation des protéines JAKs et STATs a permis d’identifier des profils d’activation spécifique pour chaque maladie en fonction de leur niveau d’expression. Certaines voies JAK/STATs sont activées au cours des 3 maladies, mais leurs niveaux d’activation diffèrent et sont corrélés aux différentes réponses cytokiniques (réponse innée, type 17 et type 2). Ces éléments suggèrent que la polarisation de la réponse immunitaire est liée à la nature des voies JAK/STAT activées mais également à leur niveau d’activation dans le tissu.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Cette étude met en évidence l’importance des composants de la voie JAK-STAT dans la physiopathologie de l’HS, du PSO et de la DA. La spécificité des signatures de chaque pathologie pourrait constituer des biomarqueurs prédictifs d’efficacité des différents inhibiteurs de JAKs et de STATs disponibles en thérapeutique.</div></div>","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Page A66"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2667062324007438","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
La voie de signalisation JAK-STAT transduit l’activité biologique de multiples cytokines et constitue donc une cible thérapeutique de choix pour les maladies inflammatoires cutanées. Notre but était de déterminer la spécificité d’activation des différentes voies JAK/STATs et cytokiniques associées dans 3 dermatoses inflammatoires: l’hidradénite suppurée (HS), le psoriasis (PSO) et la dermatite atopique (DA).
Matériel et méthodes
Nous avons étudié le niveau d’expression des protéines phospho-JAK (pJAK) 1 à 3, pTYK2 et phosho-STAT (pSTAT) 1 à 6 en immunohistochimie ainsi que l’expression de 102 transcrits ARNm (technologie Nanostring®) associés à l’inflammation cutanée et systémique dans des coupes sériées de biopsies cutanées provenant de 32 patients atteints d’HS, 10 patients atteints de PSO, 29 patients atteints de DA et 8 contrôles sains.
Résultats
Les lésions d’HS ont montré le niveau le plus élevé de cellules positives pSTAT3, et à un moindre degré pJAK1/pJAK2/pTYK2. Les lésions de PSO ont montré un niveau élevé de pTYK2, alors que la DA a montré des niveaux d’activation similaires à la peau saine. Une analyse en composantes principales de l’expression de l’ensemble des composants pJAK-pSTAT a permis de distinguer les échantillons d’HS, de DA et de PSO, suggérant qu’une signature JAK-STAT unique caractérisait chaque maladie. L’analyse transcriptomique concordait avec la littérature, avec une surexpression des transcrits de la réponse innée, de type 1, type 17 et liée aux cellules B dans l’HS, de type 17 dans le PSO et de type 2 dans la DA. Les analyses de corrélation de l’expression des pJAK-pSTAT avec les transcrits ARNm ont montré que la réponse innée et la réponse B étaient significativement corrélées respectivement à pSTAT3/pSTAT5 et pJAK2/pTYK2 dans l’HS. Dans le groupe PSO, la réponse cytokinique de type 17 était corrélée à pSTAT3; dans le groupe DA, la réponse de type 2 était corrélée à pSTAT3/pTYK2.
Discussion
L’étude de la phosphorylation des protéines JAKs et STATs a permis d’identifier des profils d’activation spécifique pour chaque maladie en fonction de leur niveau d’expression. Certaines voies JAK/STATs sont activées au cours des 3 maladies, mais leurs niveaux d’activation diffèrent et sont corrélés aux différentes réponses cytokiniques (réponse innée, type 17 et type 2). Ces éléments suggèrent que la polarisation de la réponse immunitaire est liée à la nature des voies JAK/STAT activées mais également à leur niveau d’activation dans le tissu.
Conclusion
Cette étude met en évidence l’importance des composants de la voie JAK-STAT dans la physiopathologie de l’HS, du PSO et de la DA. La spécificité des signatures de chaque pathologie pourrait constituer des biomarqueurs prédictifs d’efficacité des différents inhibiteurs de JAKs et de STATs disponibles en thérapeutique.