V. Beaulieu , A. Mosnier , A.C. Garreau , C. Jaulent , L. Jaulent , F.R. Gammoudi , F. Bérard , F. Hacard , A. Nosbaum , M. Vocanson , M.A. Lefevre , M. Tauber
{"title":"Intérêt des signatures moléculaires dans la prise en charge de dermatoses inflammatoires complexes : série de 14 cas","authors":"V. Beaulieu , A. Mosnier , A.C. Garreau , C. Jaulent , L. Jaulent , F.R. Gammoudi , F. Bérard , F. Hacard , A. Nosbaum , M. Vocanson , M.A. Lefevre , M. Tauber","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.484","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>En pratique clinique, il n’est pas rare d’être confronté à des dermatoses difficiles à classer, réfractaires ou induites par certains traitements (biothérapies, immunothérapies, chimiothérapies). Nous rapportons l’expérience d’utilisation en vie réelle d’une méthode simple d’analyse transcriptomique cutanée.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Une analyse par PCR quantitative après transcription inverse (RT-qPCR) a été réalisée sur l’ARNm extrait de biopsies cutanées. Quatorze gènes ont été analysés: TNFa, INFG, GZMB, GNLY (signature immunitaire de type 1), IL4, IL5, IL13 (type 2), IL17a, IL17c, IL22, IL23 (type 3/17/22), IL1B (immunité innée), CD4 et CD8. Leur expression était jugée significativement augmentée lorsque le ratio entre la peau lésionnelle et non lésionnelle (ou, à défaut, en comparaison avec une moyenne de peaux saines) était supérieur à 2. La prise en charge des patients était personnalisée en fonction de la signature moléculaire identifiée. Le consentement écrit de tous les patients était recueilli avant analyse.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Quatorze patients ayant bénéficié de cette analyse moléculaire complémentaire sont rapportés, 1 femme et 13 hommes, d’âge moyen 68,4 ans. Huit patients présentaient des dermatoses induites de type éruption eczématiforme, psoriasiforme ou de type pityriasis rubra pilaire survenue sous nivolumab (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1), adalimumab (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2), tralokinumab (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1), dupilumab (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3) et docétaxel (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1). Six patients souffraient de dermatoses difficiles à classer ou à traiter: dermatite atopique ou eczéma du sujet âgé (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2), dermatite actinique chronique (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1), prurit sine materia avec éosinophilie non atopique (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2) et dermatose frontière psoriasis/eczéma (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1). Les résultats des analyses moléculaires pour chaque patient et les décisions thérapeutiques associées sont présentés. La proposition thérapeutique était associée à une rémission chez 71,4% des patients (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->10/14, complète <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->5, partielle <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->5). Trois patients sont en attente de suivi et un s’est amélioré après arrêt du médicament inducteur.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Cette série de cas montre l’intérêt de l’analyse transcriptomique cutanée pour guider le choix thérapeutique en complément de l’évaluation clinique et histologique. La méthode utilisée est simple et relativement peu coûteuse, mais nécessite du temps et du personnel formé.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>La recherche d’une signature moléculaire spécifique par RT-qPCR constitue un outil prometteur d’aide à la prise en charge de patients complexes à l’ère de la médecine personnalisée en dermatologie.</div></div>","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Pages A66-A67"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S266706232400744X","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
Introduction
En pratique clinique, il n’est pas rare d’être confronté à des dermatoses difficiles à classer, réfractaires ou induites par certains traitements (biothérapies, immunothérapies, chimiothérapies). Nous rapportons l’expérience d’utilisation en vie réelle d’une méthode simple d’analyse transcriptomique cutanée.
Matériel et méthodes
Une analyse par PCR quantitative après transcription inverse (RT-qPCR) a été réalisée sur l’ARNm extrait de biopsies cutanées. Quatorze gènes ont été analysés: TNFa, INFG, GZMB, GNLY (signature immunitaire de type 1), IL4, IL5, IL13 (type 2), IL17a, IL17c, IL22, IL23 (type 3/17/22), IL1B (immunité innée), CD4 et CD8. Leur expression était jugée significativement augmentée lorsque le ratio entre la peau lésionnelle et non lésionnelle (ou, à défaut, en comparaison avec une moyenne de peaux saines) était supérieur à 2. La prise en charge des patients était personnalisée en fonction de la signature moléculaire identifiée. Le consentement écrit de tous les patients était recueilli avant analyse.
Résultats
Quatorze patients ayant bénéficié de cette analyse moléculaire complémentaire sont rapportés, 1 femme et 13 hommes, d’âge moyen 68,4 ans. Huit patients présentaient des dermatoses induites de type éruption eczématiforme, psoriasiforme ou de type pityriasis rubra pilaire survenue sous nivolumab (n = 1), adalimumab (n = 2), tralokinumab (n = 1), dupilumab (n = 3) et docétaxel (n = 1). Six patients souffraient de dermatoses difficiles à classer ou à traiter: dermatite atopique ou eczéma du sujet âgé (n = 2), dermatite actinique chronique (n = 1), prurit sine materia avec éosinophilie non atopique (n = 2) et dermatose frontière psoriasis/eczéma (n = 1). Les résultats des analyses moléculaires pour chaque patient et les décisions thérapeutiques associées sont présentés. La proposition thérapeutique était associée à une rémission chez 71,4% des patients (n = 10/14, complète n = 5, partielle n = 5). Trois patients sont en attente de suivi et un s’est amélioré après arrêt du médicament inducteur.
Discussion
Cette série de cas montre l’intérêt de l’analyse transcriptomique cutanée pour guider le choix thérapeutique en complément de l’évaluation clinique et histologique. La méthode utilisée est simple et relativement peu coûteuse, mais nécessite du temps et du personnel formé.
Conclusion
La recherche d’une signature moléculaire spécifique par RT-qPCR constitue un outil prometteur d’aide à la prise en charge de patients complexes à l’ère de la médecine personnalisée en dermatologie.