J. Guillet , A. Gillibert , J. Grosjean , P. Joly , V. Hebert
{"title":"Incidence d’un nouveau mélanome primitif chez les patients traités par anti-PD1. Comparaison aux données de la littérature chez les patients naïfs","authors":"J. Guillet , A. Gillibert , J. Grosjean , P. Joly , V. Hebert","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.506","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’immunothérapie (IT) par Ac monoclonaux anti-PD1 est désormais le traitement de référence du mélanome des stades IIb à IV, sans restriction mutationnelle. Dans les mélanomes avancés, l’IT permet parfois d’obtenir une réponse antitumorale pérenne, même après son arrêt. Par ailleurs, le risque de développer un nouveau mélanome chez un patient ayant déjà eu un mélanome est largement supérieur à celui de la population générale. Notre objectif était de comparer l’incidence d’un nouveau mélanome primitif (MP) chez les patients ayant reçu une IT anti-PD1 par rapport au taux d’incidence de nouveau mélanome issu de la littérature (contrôle historique).</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Étude rétrospective monocentrique utilisant un entrepôt de données anonymisées. Les patients avaient reçu au moins 3 cures d’IT pour un mélanome avancé. Les ratios de taux d’incidence (IRR) étaient calculés comme le nombre de nouveaux MP observés divisé par le nombre de mélanomes attendus, à l’aide de l’intervalle de confiance de Garwood, basé sur la distribution de Poisson exacte. Le nombre de mélanomes attendus tenait compte de la durée de suivi de chaque patient selon les courbes de Kaplan-Meier extraites de la littérature. Deux contrôles historiques et ont été choisis de par leur qualité de données, grande taille et longue durée de suivi: l’étude de Helgadottir et al (J Natl Cancer Inst, PMID: 32577730) était considérée comme optimiste par rapport à l’étude de Cust et al (Br<!--> <!-->J Dermatol, PMID: 31520533).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Trois cent seize patients (147F, 169H) d’âge moyen 66,1<!--> <!-->±<!--> <!-->15,2 ans étaient inclus (41,5% stade IIIC et 58,5% stade IV) de janvier 2011 à avril 2022. Parmi eux, 23 (7,3%) patients avaient eu au moins un autre MP avant le début de l’IT avec en moyenne 1,6<!--> <!-->±<!--> <!-->1,8 MP. La durée moyenne de suivi après IT était 39,4<!--> <!-->±<!--> <!-->25,8 mois. Le nombre moyen de cures reçues était de 21,0<!--> <!-->±<!--> <!-->17,2. Le nombre observé de nouveaux MP après IT était de 5 pour un nombre attendu de 10,5 nouveaux MP selon Helgadottir et al, soit un IRR de 0,48 (IC95: 0,15–1,11; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,11) et de 18,7 selon Cust et al soit un IRR de 0,27 (IC95: 0,09–0,62; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0004). Parmi les 23 sujets ayant déjà fait au moins 2 mélanomes avant l’IT, le nombre de mélanomes attendus selon Cust et al était de 4,56, et 1 seul patient (muté CDKN2A) a développé un nouveau MP, correspondant à un IRR de 0,12 (IC95: 0,00–0,67; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,005).</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Ce travail suggère qu’une IT anti-PD1 pourrait limiter la survenue d’un nouveau MP. Ce travail prend d’autant plus d’intérêt que l’IT est maintenant accessible aux stades précoces IIB, IIC non métastatiques avec une espérance de vie bien plus longue que les stades métastatiques. Le faible nombre de nouveaux MP recensés ne permettait pas d’obtenir de résultats significatifs par rapport à l’étude la plus optimiste publiée. La réalisation d’une étude cas/témoins de grande échelle permettrait de répondre à cette question.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>L’IT anti-PD1 utilisée pour un mélanome pourrait limiter la survenue d’un nouveau mélanome primitif.</div></div>","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Page A79"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2667062324007669","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
L’immunothérapie (IT) par Ac monoclonaux anti-PD1 est désormais le traitement de référence du mélanome des stades IIb à IV, sans restriction mutationnelle. Dans les mélanomes avancés, l’IT permet parfois d’obtenir une réponse antitumorale pérenne, même après son arrêt. Par ailleurs, le risque de développer un nouveau mélanome chez un patient ayant déjà eu un mélanome est largement supérieur à celui de la population générale. Notre objectif était de comparer l’incidence d’un nouveau mélanome primitif (MP) chez les patients ayant reçu une IT anti-PD1 par rapport au taux d’incidence de nouveau mélanome issu de la littérature (contrôle historique).
Matériel et méthodes
Étude rétrospective monocentrique utilisant un entrepôt de données anonymisées. Les patients avaient reçu au moins 3 cures d’IT pour un mélanome avancé. Les ratios de taux d’incidence (IRR) étaient calculés comme le nombre de nouveaux MP observés divisé par le nombre de mélanomes attendus, à l’aide de l’intervalle de confiance de Garwood, basé sur la distribution de Poisson exacte. Le nombre de mélanomes attendus tenait compte de la durée de suivi de chaque patient selon les courbes de Kaplan-Meier extraites de la littérature. Deux contrôles historiques et ont été choisis de par leur qualité de données, grande taille et longue durée de suivi: l’étude de Helgadottir et al (J Natl Cancer Inst, PMID: 32577730) était considérée comme optimiste par rapport à l’étude de Cust et al (Br J Dermatol, PMID: 31520533).
Résultats
Trois cent seize patients (147F, 169H) d’âge moyen 66,1 ± 15,2 ans étaient inclus (41,5% stade IIIC et 58,5% stade IV) de janvier 2011 à avril 2022. Parmi eux, 23 (7,3%) patients avaient eu au moins un autre MP avant le début de l’IT avec en moyenne 1,6 ± 1,8 MP. La durée moyenne de suivi après IT était 39,4 ± 25,8 mois. Le nombre moyen de cures reçues était de 21,0 ± 17,2. Le nombre observé de nouveaux MP après IT était de 5 pour un nombre attendu de 10,5 nouveaux MP selon Helgadottir et al, soit un IRR de 0,48 (IC95: 0,15–1,11; p = 0,11) et de 18,7 selon Cust et al soit un IRR de 0,27 (IC95: 0,09–0,62; p = 0,0004). Parmi les 23 sujets ayant déjà fait au moins 2 mélanomes avant l’IT, le nombre de mélanomes attendus selon Cust et al était de 4,56, et 1 seul patient (muté CDKN2A) a développé un nouveau MP, correspondant à un IRR de 0,12 (IC95: 0,00–0,67; p = 0,005).
Discussion
Ce travail suggère qu’une IT anti-PD1 pourrait limiter la survenue d’un nouveau MP. Ce travail prend d’autant plus d’intérêt que l’IT est maintenant accessible aux stades précoces IIB, IIC non métastatiques avec une espérance de vie bien plus longue que les stades métastatiques. Le faible nombre de nouveaux MP recensés ne permettait pas d’obtenir de résultats significatifs par rapport à l’étude la plus optimiste publiée. La réalisation d’une étude cas/témoins de grande échelle permettrait de répondre à cette question.
Conclusion
L’IT anti-PD1 utilisée pour un mélanome pourrait limiter la survenue d’un nouveau mélanome primitif.