{"title":"Une brèche dans le système belge de relations collectives? Les grèves à Citroën-Forest (1969–1970)","authors":"Elie Teicher","doi":"10.3917/lms1.278.0089","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Abstract:La Belgique est souvent présentée comme un pays modèle en matière de concertation sociale, dont le fonctionnement aurait trouvé son équilibre dans les années 1960. L’étude des grèves à l’usine Citroën de Forest (1969–1970) invite à interroger à nouveaux frais le système de relations collectives lorsqu’il est confronté à des conflits qui débordent le cadre qu’il leur assigne : pratiques répressives du patronat, conflits sociaux spontanés des travailleurs, militants autour de l’usine, méfiance envers les représentants syndicaux ou encore forte présence de travailleurs d’origine immigrée. Cette contribution entend questionner ces impensés de la concertation sociale à travers les attitudes des nouveaux acteurs sociaux (travailleurs immigrés, étudiants, militants révolutionnaires), les réactions des acteurs mobilisés pour résoudre le conflit (État, syndicats, patronat) et de ceux appelés à le réprimer (polices). Davantage qu’une exception, le « cas Citroën » révèle les limites de la concertation sociale et invite à questionner ce renouvellement de la combativité ouvrière au regard de la situation de l’après-68 en France.Abstract:Belgium is often presented as a model country in terms of labour consultation, a model that is said to have found its balance in the 1960s. By studying the strikes at the Citroën factory in Forest (1969–1970), we are prompted to take a fresh look at the system of collective bargaining when it is confronted with conflicts that fall outside its framework: repressive practices by management, wildcat strikes by workers, activists around the factory, mistrust of union representatives, or a substantial presence of immigrant workers. This paper aims to investigate these neglected aspects of social dialogue by looking at the attitudes of new labour stakeholders (e.g., immigrant workers, students and revolutionary activists), the reactions of actors mobilised to resolve conflicts (e.g., the state, unions and employers) and those called upon to repress it (police). More than a single exception, the “Citroën case” reveals the limits of social dialogue and leads us to look more closely at this renewal of workers’ combativity in light of the post-68 situation in France.","PeriodicalId":54158,"journal":{"name":"Mouvement Social","volume":"52 17","pages":"113 - 89"},"PeriodicalIF":0.2000,"publicationDate":"2022-05-24","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Mouvement Social","FirstCategoryId":"90","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3917/lms1.278.0089","RegionNum":4,"RegionCategory":"社会学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q2","JCRName":"HISTORY","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Abstract:La Belgique est souvent présentée comme un pays modèle en matière de concertation sociale, dont le fonctionnement aurait trouvé son équilibre dans les années 1960. L’étude des grèves à l’usine Citroën de Forest (1969–1970) invite à interroger à nouveaux frais le système de relations collectives lorsqu’il est confronté à des conflits qui débordent le cadre qu’il leur assigne : pratiques répressives du patronat, conflits sociaux spontanés des travailleurs, militants autour de l’usine, méfiance envers les représentants syndicaux ou encore forte présence de travailleurs d’origine immigrée. Cette contribution entend questionner ces impensés de la concertation sociale à travers les attitudes des nouveaux acteurs sociaux (travailleurs immigrés, étudiants, militants révolutionnaires), les réactions des acteurs mobilisés pour résoudre le conflit (État, syndicats, patronat) et de ceux appelés à le réprimer (polices). Davantage qu’une exception, le « cas Citroën » révèle les limites de la concertation sociale et invite à questionner ce renouvellement de la combativité ouvrière au regard de la situation de l’après-68 en France.Abstract:Belgium is often presented as a model country in terms of labour consultation, a model that is said to have found its balance in the 1960s. By studying the strikes at the Citroën factory in Forest (1969–1970), we are prompted to take a fresh look at the system of collective bargaining when it is confronted with conflicts that fall outside its framework: repressive practices by management, wildcat strikes by workers, activists around the factory, mistrust of union representatives, or a substantial presence of immigrant workers. This paper aims to investigate these neglected aspects of social dialogue by looking at the attitudes of new labour stakeholders (e.g., immigrant workers, students and revolutionary activists), the reactions of actors mobilised to resolve conflicts (e.g., the state, unions and employers) and those called upon to repress it (police). More than a single exception, the “Citroën case” reveals the limits of social dialogue and leads us to look more closely at this renewal of workers’ combativity in light of the post-68 situation in France.
摘要:比利时经常被描述为社会协调的模范国家,其运作在20世纪60年代达到了平衡。雪铁龙工厂罢工的森林研究(1969—1970),请询问新的劳资关系制度费用时面临着冲突的框架,它赋予的社会冲突:雇主的镇压行径,自发的激进工人,工厂周围,或者不信任工会代表工人的大量存在是移民。本文的目的是通过新的社会行动者(移民工人、学生、革命武装分子)的态度,动员起来解决冲突的行动者(国家、工会、雇主)和那些被要求镇压冲突的人(警察)的反应,来质疑社会对话中的这些轻率行为。“雪铁龙案例”不仅仅是一个例外,它揭示了社会对话的局限性,并促使人们对1968年后法国工人斗争能力的复兴提出质疑。摘要:在劳工协商方面,比利时经常被描述为一个模范国家,据说这种模式在1960年代取得了平衡。雪铁龙By the全中插入“at the factory in Forest(1969—1970),we are判决to take a fresh look at the劳资谈判system of when it is that fall confronted with冲突外面its framework: repressive做法By management, wildcat全中By factory、mistrust of workers, activists短片联盟代表、金已存在大量明显的移民工人。本文旨在通过考察新劳工利益攸关方(如移民工人、学生和革命积极分子)的态度、动员起来解决冲突的行动者(如国家、工会和雇主)的反应以及被要求压制冲突的人(警察),调查社会对话中被忽视的方面。“雪铁龙案”不仅仅是一个例外,它揭示了社会对话的局限性,并促使我们根据68年后法国的情况,更仔细地审视工人斗争的复兴。
期刊介绍:
Le Mouvement social a pour vocation de diffuser des travaux qui rendent compte des développements récents de l’histoire sociale des XIXe et XXe siècles. Il embrasse l’époque contemporaine dans toute son ampleur, des toutes premières années du XIXe siècle aux toutes premières du XXIe. Il comprend l’histoire sociale dans tous ses développements.