{"title":"La lutte oubliée du mouvement syndical pour une réduction du temps de travail en Europe à l'heure du tournant néolibéral","authors":"A. Andry","doi":"10.3917/lms1.275.0137","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Abstract:This paper explores the forgotten history of the European labour movement's struggle for a \"workers' Europe\" during the 1970s and early 1980s, and in particular its efforts to build a European-wide trade unionism capable of supporting its proposals on employment and working time reduction. The paper first traces the emergence of the alternative project of European unity that the trade unions formulated in the 1970s, and the movement to build a unitary and combative trade unionism on a European scale. Secondly, the article reveals the struggle of the European trade union movement for a generalised reduction in working time in western Europe, through a twofold effort consisting of institutional lobbying and building a transnational mobilisation of workers–admittedly, on a fragile and limited basis. Thirdly, the paper sets out to examine the failure of this unprecedented struggle and to assess the main reasons for it in order to better understand the affirmation of another kind of Europe, that is, an increasingly neoliberal Europe in which full employment, economic solidarity, and the improvement in working and living conditions for the masses became, at best, a secondary objective.Abstract:Cet article explore l'histoire oubliée de la lutte du mouvement syndical européen pour une « Europe des travailleurs » au cours des années 1970 et au début des années 1980, et en particulier ses efforts pour construire, à l'échelle européenne, un syndicalisme à même de soutenir ses propositions en matière d'emploi et de réduction du temps de travail. Il retrace tout d'abord l'émergence du projet alternatif d'Europe unie que les syndicats formulèrent au cours des années 1970, ainsi que le mouvement de construction d'un syndicalisme unitaire et combatif à l'échelle européenne. Dans un deuxième temps, il révèle la lutte du mouvement syndical européen pour une réduction généralisée du temps de travail en Europe occidentale, à travers un double effort de lobbying et de construction, bien que fragile et limitée, d'une mobilisation transnationale des travailleurs et des travailleuses. Enfin, il s'applique à examiner la mise en échec de cette lutte inédite et à en évaluer les principales raisons afin de mieux comprendre l'affirmation d'une autre Europe : une Europe de plus en plus néolibérale dans laquelle le plein-emploi, la solidarité économique et l'amélioration des conditions de travail et de vie du plus grand nombre devinrent, au mieux, un objectif secondaire.","PeriodicalId":54158,"journal":{"name":"Mouvement Social","volume":"275 1","pages":"137 - 152"},"PeriodicalIF":0.2000,"publicationDate":"2021-07-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Mouvement Social","FirstCategoryId":"90","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3917/lms1.275.0137","RegionNum":4,"RegionCategory":"社会学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q2","JCRName":"HISTORY","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Abstract:This paper explores the forgotten history of the European labour movement's struggle for a "workers' Europe" during the 1970s and early 1980s, and in particular its efforts to build a European-wide trade unionism capable of supporting its proposals on employment and working time reduction. The paper first traces the emergence of the alternative project of European unity that the trade unions formulated in the 1970s, and the movement to build a unitary and combative trade unionism on a European scale. Secondly, the article reveals the struggle of the European trade union movement for a generalised reduction in working time in western Europe, through a twofold effort consisting of institutional lobbying and building a transnational mobilisation of workers–admittedly, on a fragile and limited basis. Thirdly, the paper sets out to examine the failure of this unprecedented struggle and to assess the main reasons for it in order to better understand the affirmation of another kind of Europe, that is, an increasingly neoliberal Europe in which full employment, economic solidarity, and the improvement in working and living conditions for the masses became, at best, a secondary objective.Abstract:Cet article explore l'histoire oubliée de la lutte du mouvement syndical européen pour une « Europe des travailleurs » au cours des années 1970 et au début des années 1980, et en particulier ses efforts pour construire, à l'échelle européenne, un syndicalisme à même de soutenir ses propositions en matière d'emploi et de réduction du temps de travail. Il retrace tout d'abord l'émergence du projet alternatif d'Europe unie que les syndicats formulèrent au cours des années 1970, ainsi que le mouvement de construction d'un syndicalisme unitaire et combatif à l'échelle européenne. Dans un deuxième temps, il révèle la lutte du mouvement syndical européen pour une réduction généralisée du temps de travail en Europe occidentale, à travers un double effort de lobbying et de construction, bien que fragile et limitée, d'une mobilisation transnationale des travailleurs et des travailleuses. Enfin, il s'applique à examiner la mise en échec de cette lutte inédite et à en évaluer les principales raisons afin de mieux comprendre l'affirmation d'une autre Europe : une Europe de plus en plus néolibérale dans laquelle le plein-emploi, la solidarité économique et l'amélioration des conditions de travail et de vie du plus grand nombre devinrent, au mieux, un objectif secondaire.
期刊介绍:
Le Mouvement social a pour vocation de diffuser des travaux qui rendent compte des développements récents de l’histoire sociale des XIXe et XXe siècles. Il embrasse l’époque contemporaine dans toute son ampleur, des toutes premières années du XIXe siècle aux toutes premières du XXIe. Il comprend l’histoire sociale dans tous ses développements.