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Abstract
Cet article part du topos de la decouverte par hasard, qui, a la premiere modernite, est souvent attribuee a des « ignorants ». En effet, il est generalement admis alors que la decouverte de l’Amerique, l’invention de la poudre a canon, de la boussole, de l’imprimerie ou encore de la premiere lunette astronomique auraient ete faites par hasard par des hommes qui n’etaient pas formes aux sciences. A partir de ce topos, l’article pose deux questions : d’une part, l’ignorant possede-t-il des qualites specifiques, en tant qu’ignorant, qui le rendent plus susceptible que le savant d’etre a l’origine de decouvertes fortuites ? D’autre part, le mode de connaissance que constitue la decouverte fortuite est-il pris en compte dans les programmes d’avancement du savoir a la premiere modernite ou bien est-il au contraire ecarte car il representerait une forme non methodique et donc non scientifique d’acces au savoir ? Pour repondre a ces questions, l’article montre en particulier le role de la sagacite dans la decouverte par hasard et la maniere dont cette qualite peut etre mise au service d’une methode, notamment dans le cadre de l’experientia literata de Francis Bacon, qui prevoit d’inserer le hasard au sein meme du processus d’experimentation.