L’ingénieur, les capitaines et les planteurs. Le recensement de la Siempre Fiel Isla de Cuba (1825-1842) : entre savoirs locaux et préoccupations impériales
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Abstract
Le cas des Antilles espagnoles a l’heure de la redefinition du pacte colonial entre metropole et outre-mer permet d’envisager les formes coloniales de la statistique demographique. Bien avant la tenue d’un recensement general de population en Peninsule en 1857 par l’Etat liberal espagnol, les colonies antillaises ont fait l’objet d’une mise en carte et en chiffres precoce. Deux operations de denombrement des habitants de la Siempre Fiel Isla de Cuba sont realisees en 1827 et en 1841. L’article analyse les pratiques d’enquete et de categorisation mobilisees par les autorites coloniales sous le controle de l’armee pour produire une information de nature demographique, en relation avec les reformes territoriales successives de l’administration coloniale, et la consolidation du district (partido). L’enjeu qui pese sur la production et le controle des « chiffres de la couleur » officiels est grand a l’apogee de la traite clandestine, et alors que plane encore le « spectre d’Haiti », largement instrumentalise par les autorites peninsulaires pour justifier leur domination aupres de l’elite creole.