{"title":"Prunelle Deleville, Métamorphose des Métamorphoses, édition critique et étude littéraire des manuscrits Z de l’Ovide moralisé","authors":"Prunelle Deleville","doi":"10.4000/peme.41779","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Parmi les copies tardives de l’Ovide moralise, un groupe specifique, appele Z, fournit une veritable reecriture de l’œuvre initiale. Il est forme des codices : Berne, Burgerbibliothek, 10 (Z1) ecrit apres 1456 ; Paris, BnF, francais 874 (Z2) copie en 1456 ; Paris, BnF, francais 870 (Z3) compose autour de 1400 pour le texte et 1450 pour le decor ; Paris, BnF, francais 19121 (Z4) probablement realise entre 1390 et 1410. Le remanieur modifie le recit de la fable, ajoute des expositions historiques inedites dans la tradition de l’Ovide moralise. Telles sont les modifications communes que presentent les copies Z. Cependant, des divergences se manifestent dans cette famille. Les temoins Z3 et Z4 sont depourvus d’allegories religieuses, alors que ces dernieres ont ete reintroduites dans Z1 et Z2. Ces quatre manuscrits presentent donc un moment riche dans la vie de l’Ovide moralise. L’edition de ce texte, selon le manuscrit Z3, rend compte des specificites linguistiques de cette reprise de l’Ovide moralise un siecle apres sa creation, mais aussi des aspects litteraires de cette reecriture. Le remaniement Z, qui correspond au texte du sous-ensemble Z34, est coherent et reflechi. Les traces du dogme chretien sont minutieusement effacees. L’esthetique du texte converge avec celle des mises en proses, qui se multiplient a partir de la fin du xive siecle mais surtout avec les debats litteraires de l’epoque, comme celui autour du Roman de la Rose. Le reviseur exprime aussi le fait que son rejet des allegories repose sur une adequation plus stricte avec Ovide, qui ne pouvait pas concevoir d’interpretations christianisantes de son propre texte.","PeriodicalId":40086,"journal":{"name":"Perspectives Medievales-Revue d''epistemologie des Langues et Litteratures du Moyen Age","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.1000,"publicationDate":"2021-01-18","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Perspectives Medievales-Revue d''epistemologie des Langues et Litteratures du Moyen Age","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/peme.41779","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"0","JCRName":"MEDIEVAL & RENAISSANCE STUDIES","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Parmi les copies tardives de l’Ovide moralise, un groupe specifique, appele Z, fournit une veritable reecriture de l’œuvre initiale. Il est forme des codices : Berne, Burgerbibliothek, 10 (Z1) ecrit apres 1456 ; Paris, BnF, francais 874 (Z2) copie en 1456 ; Paris, BnF, francais 870 (Z3) compose autour de 1400 pour le texte et 1450 pour le decor ; Paris, BnF, francais 19121 (Z4) probablement realise entre 1390 et 1410. Le remanieur modifie le recit de la fable, ajoute des expositions historiques inedites dans la tradition de l’Ovide moralise. Telles sont les modifications communes que presentent les copies Z. Cependant, des divergences se manifestent dans cette famille. Les temoins Z3 et Z4 sont depourvus d’allegories religieuses, alors que ces dernieres ont ete reintroduites dans Z1 et Z2. Ces quatre manuscrits presentent donc un moment riche dans la vie de l’Ovide moralise. L’edition de ce texte, selon le manuscrit Z3, rend compte des specificites linguistiques de cette reprise de l’Ovide moralise un siecle apres sa creation, mais aussi des aspects litteraires de cette reecriture. Le remaniement Z, qui correspond au texte du sous-ensemble Z34, est coherent et reflechi. Les traces du dogme chretien sont minutieusement effacees. L’esthetique du texte converge avec celle des mises en proses, qui se multiplient a partir de la fin du xive siecle mais surtout avec les debats litteraires de l’epoque, comme celui autour du Roman de la Rose. Le reviseur exprime aussi le fait que son rejet des allegories repose sur une adequation plus stricte avec Ovide, qui ne pouvait pas concevoir d’interpretations christianisantes de son propre texte.