La dette de l’œuvre de Vénus Khoury-Ghata aux ténèbres

IF 0.1 4区 文学 0 LITERATURE LITTERATURES Pub Date : 2019-06-01 DOI:10.4000/litteratures.2221
M. Finck
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Pas de grande œuvre sans dette aux ténèbres. La dette de l’œuvre de Vénus Khoury-Gatha aux ténèbres est considérable. Cette dette s’enracine dans l’enfance libanaise de la poète de langue française, comme le suggère aussitôt l’admirable roman d’inspiration autobiographique Une maison au bord des larmes : « Plongées brutales dans les ténèbres, descentes quotidiennes en enfer »1. Cette dette est la nervure centrale tant de la prose (au premier plan Une maison au bord des larmes, livre fondateur daté de 1998, et La Maison aux orties, 20062) que de la poésie : en particulier dans Orties, première section de Quelle est la nuit parmi les nuits (2004), mais aussi dans Les Obscurcis (2008), Où vont les arbres ? (2011), et Le Livre des suppliques (2015). La réunion de « poèmes choisis », extraits de ces quatre livres de poésie, grâce à la publication des Mots étaient des loups3 (2016), permet de prendre la mesure de l’œuvre poétique. Impossible pour qui étudie ces livres, de séparer la prose de la poésie : elles sont l’envers et l’endroit d’un même acte créateur dont ce corpus central, volontairement restreint à quelques livres essentiels, permet de rendre compte exemplairement. L’expérience des ténèbres dans l’œuvre s’articule autour de deux pôles indissociables l’un de l’autre : le silence et le cri. La titrologie suggère déjà la primauté de ces deux centres axiaux : Au sud du silence4 et Les Ombres et leurs cris5. Pour approfondir la dette de l’œuvre aux ténèbres, il faut prendre acte de la logique pendulaire du silence et du cri qui est, de livres en livres, l’une des matrices de l’écriture. Cette oscillation, qui livre l’œuvre aux ténèbres, désigne aussi la force de nécessité de la vocation poétique : l’écriture s’impose à Vénus Khoury-Ghata comme la seule issue aux ténèbres de l’enfance libanaise.
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维纳斯·库里·加塔作品的黑暗债务
没有欠黑暗的债,就没有伟大的工作。维纳斯·库里·加塔(Venus Khoury Gatha)的作品欠黑暗的债是巨大的。这种债务植根于这位讲法语的诗人的黎巴嫩童年,正如令人钦佩的自传体小说《眼泪边缘的房子》所暗示的那样:“残酷地沉浸在黑暗中,每天下地狱”。这种债务是散文(前景是眼泪边缘的房子,1998年的创始书,以及荨麻屋,20062)和诗歌的中心肋骨:特别是在荨麻中,第一部分是《夜中之夜》(2004年),但也在《黑暗》(2008年),树去了哪里?(2011年)和《祈祷书》(2015年)。这四本诗集中的“精选诗歌”的结合,得益于《文字是狼》(2016年)的出版,使我们能够衡量诗歌作品。研究这些书的人不可能将散文与诗歌分开:它们是同一创作行为的反面和位置,这一中心语料库自愿限制在一些基本书籍上,可以举例说明。作品中黑暗的体验围绕着两个不可分割的两极:沉默和哭泣。滴定学已经表明这两个轴向中心的首要地位:沉默南部4和阴影及其危机5。为了加深作品对黑暗的债务,我们必须注意沉默和哭泣的钟摆逻辑,这是一本又一本书,是写作的矩阵之一。这种将作品带到黑暗中的振荡也表明了诗歌职业的必要力量:写作将自己强加给维纳斯·库里·加塔,作为通往黎巴嫩童年黑暗的唯一出路。
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