{"title":"Elle dépense, il(s) consomme(nt), il place, qui possède ?","authors":"A. Jannot","doi":"10.3917/soco.122.0155","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"EnglishGender inequalities in wealth are now well documented thanks to research that has focused on the moments when household members count what has been pooled (or not), at the time of separation or inheritance. Despite a stronger pooling of resources when there is at least one child, mothers are the big losers in these moments of accounting for household goods. This is becoming increasingly the case, particularly with the development of matrimonial regimes which tend to individualize the assets of spouses. Economic arrangements aimed at preserving and passing on an estate to children are unfavorable to mothers and their strong participation in domestic work, unlike paid work, is difficult to value as an asset. This paper attempts to understand the processes that lead to these increasing inequalities: how do income disparities generate inequalities in property ownership and wealth inequalities within parental couples? To understand these mechanisms at the bottom and top of the social ladder, this article proposes a multiple correspondence analysis on nationally representative data, which questions the influence of absolute and relative levels of income, education and wealth. The ethnography of a dozen couples of different sexes belonging to the stable working classes and the middle classes attempts to better understand what happens in families situated relatively low in the social space whose resources are poorly captured by the categories of public statistics. The often very low investment equality in these families masks other types of appropriation of domestic production that do not involve monetary capital. francaisLes inegalites patrimoniales de genre sont desormais solidement documentees grâce a des travaux qui se sont centres sur les moments ou les membres des menages comptent ce qui avait ete mis (ou non) en commun, lors des separations ou lors des heritages. Malgre une mise en commun plus forte des ressources lorsqu’il y a au moins un enfant, les meres sont les grandes perdantes de ces moments de comptabilite des biens domestiques. Elles le seraient de plus en plus, notamment avec le developpement des regimes matrimoniaux qui tendent a individualiser les patrimoines des conjoints. Les arrangements economiques qui visent a conserver et transmettre un patrimoine a un enfant leur sont defavorables et leur prise en charge du travail domestique gratuit est moins valorisable sous la forme d’un patrimoine que du travail remunere. Face au constat d’un renforcement de ces inegalites, cette contribution tente de saisir les processus qui y aboutissent : comment des inegalites de revenus engendrent-elles des inegalites de possession de biens et des inegalites de patrimoine au sein des couples parentaux ? Pour comprendre ces mecanismes au bas et en haut de l’echelle sociale, cet article propose une analyse des correspondances multiples sur des donnees representatives au niveau national, qui questionne l’influence des niveaux absolus et relatifs de revenus, de diplome et de patrimoine. L’ethnographie d’une dizaine de couples de parents de sexe different appartenant aux classes populaires stables et aux classes moyennes tente de mieux comprendre ce qui se passe dans les familles situees relativement bas dans l’espace social dont les ressources en jeu sont mal saisies par les categories de la statistique publique. Les egalites de placements souvent tres faibles dans ces familles, masquent d’autres types d’appropriation de la production domestique qui ne concernent pas des capitaux monetaires.","PeriodicalId":35270,"journal":{"name":"Societes Contemporaines","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2021-10-07","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"1","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Societes Contemporaines","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3917/soco.122.0155","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q3","JCRName":"Social Sciences","Score":null,"Total":0}
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Abstract
EnglishGender inequalities in wealth are now well documented thanks to research that has focused on the moments when household members count what has been pooled (or not), at the time of separation or inheritance. Despite a stronger pooling of resources when there is at least one child, mothers are the big losers in these moments of accounting for household goods. This is becoming increasingly the case, particularly with the development of matrimonial regimes which tend to individualize the assets of spouses. Economic arrangements aimed at preserving and passing on an estate to children are unfavorable to mothers and their strong participation in domestic work, unlike paid work, is difficult to value as an asset. This paper attempts to understand the processes that lead to these increasing inequalities: how do income disparities generate inequalities in property ownership and wealth inequalities within parental couples? To understand these mechanisms at the bottom and top of the social ladder, this article proposes a multiple correspondence analysis on nationally representative data, which questions the influence of absolute and relative levels of income, education and wealth. The ethnography of a dozen couples of different sexes belonging to the stable working classes and the middle classes attempts to better understand what happens in families situated relatively low in the social space whose resources are poorly captured by the categories of public statistics. The often very low investment equality in these families masks other types of appropriation of domestic production that do not involve monetary capital. francaisLes inegalites patrimoniales de genre sont desormais solidement documentees grâce a des travaux qui se sont centres sur les moments ou les membres des menages comptent ce qui avait ete mis (ou non) en commun, lors des separations ou lors des heritages. Malgre une mise en commun plus forte des ressources lorsqu’il y a au moins un enfant, les meres sont les grandes perdantes de ces moments de comptabilite des biens domestiques. Elles le seraient de plus en plus, notamment avec le developpement des regimes matrimoniaux qui tendent a individualiser les patrimoines des conjoints. Les arrangements economiques qui visent a conserver et transmettre un patrimoine a un enfant leur sont defavorables et leur prise en charge du travail domestique gratuit est moins valorisable sous la forme d’un patrimoine que du travail remunere. Face au constat d’un renforcement de ces inegalites, cette contribution tente de saisir les processus qui y aboutissent : comment des inegalites de revenus engendrent-elles des inegalites de possession de biens et des inegalites de patrimoine au sein des couples parentaux ? Pour comprendre ces mecanismes au bas et en haut de l’echelle sociale, cet article propose une analyse des correspondances multiples sur des donnees representatives au niveau national, qui questionne l’influence des niveaux absolus et relatifs de revenus, de diplome et de patrimoine. L’ethnographie d’une dizaine de couples de parents de sexe different appartenant aux classes populaires stables et aux classes moyennes tente de mieux comprendre ce qui se passe dans les familles situees relativement bas dans l’espace social dont les ressources en jeu sont mal saisies par les categories de la statistique publique. Les egalites de placements souvent tres faibles dans ces familles, masquent d’autres types d’appropriation de la production domestique qui ne concernent pas des capitaux monetaires.
期刊介绍:
Sociétés Contemporaines est une revue de sciences sociales, pluridisciplinaire, lancée en 1990. Elle est publiée avec le concours du CNRS. La revue publie quatre numéros par an. Chaque numéro comprend un dossier thématique, des articles hors-dossier et dans la rubrique “Sciences sociales : métier et vocation”. Le comité de rédaction est attentif à ce que les dossiers présentent une pluralité d’approches théoriques. Sociétés Contemporaines est un instrument de diffusion des résultats de recherche en sciences sociales ; les articles sont originaux et s’appuient sur des travaux récents.