Manifestations post-vaccinales indésirables dans le cadre de la vaccination contre la COVID-19 à Abidjan, Côte d'Ivoire, 2022

Abstract

Introduction

La Côte d'Ivoire a débuté la vaccination contre la COVID-19 le 1^er mars 2021. Dans l'optique d'améliorer la gestion des manifestations post-vaccinales indésirables (MAPI) nous avons conduit une étude pilote de surveillance active des MAPI. Cette étude avait pour objectif d'analyser le profil épidémiologique des MAPI chez les personnes vaccinées contre la COVID-19 à Abidjan en Côte d'Ivoire en 2022.

Méthodes

Il s'agissait d'une étude longitudinale à visée analytique pour évaluer le risque de survenue des MAPI chez les sujets vaccinés contre la COVID-19 à Abidjan. Elle a été menée sur deux sites de vaccination de la ville d'Abidjan à savoir le Parc des sports de Treichville et le siège du district sanitaire de Cocody-Bingerville. Elle a concerné l'ensemble des personnes ayant reçu au moins une dose de l'un des vaccins contre la COVID-19 durant la période du 18 janvier au 28 février 2022.

Résultats

Un total de 961 sujets consentants ont participé à cette étude avec un taux de participation de 96,6 %. Parmi ceux-ci, 552 sujets soit 57,4 % avaient présenté une MAPI non grave, survenue pour la plupart (88 %) dans les deux premiers jours après la vaccination. Il s'agissait de douleur au point d'injection (47 %), de céphalées (16,3 %), d'asthénie (15,7 %) et de fièvre (14,9 %). Les céphalées et la fièvre étaient plus fréquemment observées chez les femmes que chez les hommes (p=0,01). La densité d'incidence moyenne des MAPI était de 4,8 cas pour 100 personnes jour avec des extrêmes de 1,8 et 6,5. Elle ne différait pas selon le site de vaccination, le type de vaccin et le rang de la dose. Le seul facteur associé à la survenue de MAPI était le sexe car on notait que les femmes avaient 1,5 fois plus de risque de faire une MAPI après la vaccination contre la COVID-19 par rapport aux hommes.

Conclusion

Dans cette étude, les MAPI de la vaccination contre la COVID-19 étaient fréquentes, non graves et leur survenue était associée uniquement au sexe féminin. Elle appelle à une plus grande vigilance dans la surveillance des MAPI après la vaccination contre la COVID-19.