{"title":"Devoir d'obéissance, obligation de résistance: lorsqu'une ursuline s'oppose à l'autorité masculine au dix-septième siècle","authors":"V. Grégoire","doi":"10.1179/026510610X12713438444837","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Abstract Marie Guyart dite de l'Incarnation, une religieuse tourangelle à l'origine de la fondation du couvent des ursulines de Québec en 1639, s'oppose, peu après son arrivée, à des pères jésuites missionnaires responsables de la bonne marche du couvent. En effet, elle a appris que deux d'entre eux avaient essayé de modifier, sans consultation aucune, les règlements de l'établissement reposant sur un amalgame des statuts des deux maisons d'origine (Paris et Bordeaux). Un peu plus d'une quinzaine d'années plus tard, c'est le vicaire apostolique nouvellement nommé, Mgr de Montmorency-Laval, qui va chercher à effectuer une même modification des statuts du couvent. Nous allons, dans cette étude, analyser la difficulté pour la supérieure ursuline de s'opposer à l'autorité religieuse masculine, et le déchirement intérieur que cette opposition fait naître en elle. Ce déchirement intérieur fait cependant rapidement place, chez la religieuse, à une obligation de résister, ainsi qu'elle décrit son attitude dans sa correspondance. En quoi consiste cette obligation de résister et, une fois mise en pratique, à quels résultats va-t-elle aboutir? Cet esprit d'opposition ne trouve-t-il pas en partie son origine dans le fait que la sæur soit une ursuline, dont la vocation est de prier et aussi d'enseigner, mais encore dans le fait qu'elle ait été veuve et indépendante très jeune, et qu'elle ait assumé des responsabilités importantes dans l'entreprise de son beau-frère avant d'entrer en religion?","PeriodicalId":88312,"journal":{"name":"Seventeenth-century French studies","volume":"32 1","pages":"102 - 117"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2010-07-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1179/026510610X12713438444837","citationCount":"1","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Seventeenth-century French studies","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1179/026510610X12713438444837","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Abstract Marie Guyart dite de l'Incarnation, une religieuse tourangelle à l'origine de la fondation du couvent des ursulines de Québec en 1639, s'oppose, peu après son arrivée, à des pères jésuites missionnaires responsables de la bonne marche du couvent. En effet, elle a appris que deux d'entre eux avaient essayé de modifier, sans consultation aucune, les règlements de l'établissement reposant sur un amalgame des statuts des deux maisons d'origine (Paris et Bordeaux). Un peu plus d'une quinzaine d'années plus tard, c'est le vicaire apostolique nouvellement nommé, Mgr de Montmorency-Laval, qui va chercher à effectuer une même modification des statuts du couvent. Nous allons, dans cette étude, analyser la difficulté pour la supérieure ursuline de s'opposer à l'autorité religieuse masculine, et le déchirement intérieur que cette opposition fait naître en elle. Ce déchirement intérieur fait cependant rapidement place, chez la religieuse, à une obligation de résister, ainsi qu'elle décrit son attitude dans sa correspondance. En quoi consiste cette obligation de résister et, une fois mise en pratique, à quels résultats va-t-elle aboutir? Cet esprit d'opposition ne trouve-t-il pas en partie son origine dans le fait que la sæur soit une ursuline, dont la vocation est de prier et aussi d'enseigner, mais encore dans le fait qu'elle ait été veuve et indépendante très jeune, et qu'elle ait assumé des responsabilités importantes dans l'entreprise de son beau-frère avant d'entrer en religion?