{"title":"Transcription de Garin de Monglane à partir du manuscrit du XIVe siècle royal 20 DXI de la British Library","authors":"L. Balon","doi":"10.3406/IGRAM.2010.4082","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"L’objectif de cette etude est double : faire connaitre un texte encore non edite a partir de la transcription la plus fidele possible d’un manuscrit selectionne comme un temoin historique authentique au plan de l’histoire litteraire mais aussi d’un etat de langue donne. La transcription methodique du texte sert donc a mettre au jour certaines pratiques linguistiques du copiste. On y observe des usages graphiques qui depassent la fonction phonogrammique, reconnue comme primordiale a l’origine, pour atteindre a un usage morphogrammique mis en valeur par des graphies specifiques faisant apparaitre la recurrence de morphemes grammaticaux et lexicaux ; d’autre part, des micro-systemes apparaissent a travers l’emploi original des sequences et des segmentations graphiques qui, dans ce manuscrit, procedent bien souvent d’un geste reflexif. Ces observations conduisent a penser qu’une « grammaire » du francais remonte au-dela du XVe siecle. On decelerait ainsi chez ce copiste une amorce de reflexion grammaticale sur la procedure de « mise en texte » de son manuscrit qui annoncerait la « mise en theorie » du francais, caracteristique du XVe et surtout du XVIe siecles. Alors qu’il se situe bien anterieurement a toute forme de norme prescriptive, ce manuscrit, qui a cote d’usages linguistiques plus traditionnels (XIIe-XIIIe siecles) met en place un certain nombre de micro-systemes tant dans le fonctionnement des graphies que dans celui des sequences graphiques, n’en annonce pas moins quelques uns des principes qui conduiront a la codification standardisee du francais. De ce point de vue, il permet de deceler l’existence d’un continuum dans l’histoire des pratiques manuscrites du francais, inscrivant cette etude dans les perspectives de la recherche contemporaine sur la Diachronie du francais.","PeriodicalId":38986,"journal":{"name":"Information Grammaticale","volume":"124 1","pages":"47-49"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2010-01-31","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Information Grammaticale","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3406/IGRAM.2010.4082","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Arts and Humanities","Score":null,"Total":0}
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Abstract
L’objectif de cette etude est double : faire connaitre un texte encore non edite a partir de la transcription la plus fidele possible d’un manuscrit selectionne comme un temoin historique authentique au plan de l’histoire litteraire mais aussi d’un etat de langue donne. La transcription methodique du texte sert donc a mettre au jour certaines pratiques linguistiques du copiste. On y observe des usages graphiques qui depassent la fonction phonogrammique, reconnue comme primordiale a l’origine, pour atteindre a un usage morphogrammique mis en valeur par des graphies specifiques faisant apparaitre la recurrence de morphemes grammaticaux et lexicaux ; d’autre part, des micro-systemes apparaissent a travers l’emploi original des sequences et des segmentations graphiques qui, dans ce manuscrit, procedent bien souvent d’un geste reflexif. Ces observations conduisent a penser qu’une « grammaire » du francais remonte au-dela du XVe siecle. On decelerait ainsi chez ce copiste une amorce de reflexion grammaticale sur la procedure de « mise en texte » de son manuscrit qui annoncerait la « mise en theorie » du francais, caracteristique du XVe et surtout du XVIe siecles. Alors qu’il se situe bien anterieurement a toute forme de norme prescriptive, ce manuscrit, qui a cote d’usages linguistiques plus traditionnels (XIIe-XIIIe siecles) met en place un certain nombre de micro-systemes tant dans le fonctionnement des graphies que dans celui des sequences graphiques, n’en annonce pas moins quelques uns des principes qui conduiront a la codification standardisee du francais. De ce point de vue, il permet de deceler l’existence d’un continuum dans l’histoire des pratiques manuscrites du francais, inscrivant cette etude dans les perspectives de la recherche contemporaine sur la Diachronie du francais.