{"title":"Les médecins et les maladies sanguines héréditaires à la fin du XVIIIe siècle","authors":"J. Gélis","doi":"10.3917/adh.137.0101","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"En 1788 et 1790, dans un contexte populationniste, la Societe royale de medecine met au concours la question des maladies hereditaires en demandant aux auteurs de memoires de les caracteriser et de proposer des solutions pour les eradiquer. Le sang est souvent evoque dans les textes, en particulier a propos de la relation mere-fœtus, puisque c’est par le sang de la mere que le fœtus peut etre contamine. L’idee d’un virus dormant dans le sang est frequente, principalement le « virus verolique » qui est d’autant plus redoutable qu’on pense qu’il peut rester longtemps cache au sein d’une meme famille, sauter plusieurs generations et reapparaitre. Pour remedier aux maladies sanguines hereditaires, les medecins preconisent de surveiller les alliances, en privilegiant des dispositions de corps opposees mais complementaires, en evitant la diffusion du mauvais sang par des mesures eugenistes de selection et par le recours a des alliances croisees entre ressortissants de regions, voire de pays opposes mais complementaires. Le brassage des sangs permettrait alors de faire emerger « un enfant du juste milieu », entre « exces paternels » et « exces maternels ». Ces textes ont contribue a l’emergence de l’hereditarisme francais et europeen au xixe siecle.","PeriodicalId":52444,"journal":{"name":"Annales de Demographie Historique","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"1","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Annales de Demographie Historique","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3917/adh.137.0101","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Social Sciences","Score":null,"Total":0}
引用次数: 1
Abstract
En 1788 et 1790, dans un contexte populationniste, la Societe royale de medecine met au concours la question des maladies hereditaires en demandant aux auteurs de memoires de les caracteriser et de proposer des solutions pour les eradiquer. Le sang est souvent evoque dans les textes, en particulier a propos de la relation mere-fœtus, puisque c’est par le sang de la mere que le fœtus peut etre contamine. L’idee d’un virus dormant dans le sang est frequente, principalement le « virus verolique » qui est d’autant plus redoutable qu’on pense qu’il peut rester longtemps cache au sein d’une meme famille, sauter plusieurs generations et reapparaitre. Pour remedier aux maladies sanguines hereditaires, les medecins preconisent de surveiller les alliances, en privilegiant des dispositions de corps opposees mais complementaires, en evitant la diffusion du mauvais sang par des mesures eugenistes de selection et par le recours a des alliances croisees entre ressortissants de regions, voire de pays opposes mais complementaires. Le brassage des sangs permettrait alors de faire emerger « un enfant du juste milieu », entre « exces paternels » et « exces maternels ». Ces textes ont contribue a l’emergence de l’hereditarisme francais et europeen au xixe siecle.
期刊介绍:
Fondées en 1964 par la Société de Démographie Historique, les Annales de démographie historique, seule revue francophone du domaine, publient des recherches internationales en français et en anglais sur l"histoire, ou plutôt les histoires, de la population et de la famille telles qu"elles se présentent aujourd’hui : des travaux soucieux de leurs méthodes et de leurs catégories da"nalyse, des approches largement ouvertes sur l"histoire sociale et l"histoire de la santé, attentives aux apports de l’anthropologie comme de l"économie. Les Annales de démographie historique sont publiées avec le soutien du CNRS.