{"title":"Amours et politique ; les politiques de l’Amour : à propos de Popi de Teodor Scorțescu","authors":"Victor Ivanovici","doi":"10.4000/ceb.9608","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Dans ces pages, je me propose d’analyser la nouvelle Popi (1930) de Teodor Scorţescu (1893‑1976), auteur injustement oublie dans son pays, dans le but de deceler les lecons de relativisme culturel qui se degagent d’une histoire a sujet grec racontee par un Roumain. L’ouvrage nous propose une intrigue amoureuse se deroulant sur le fond de la grande « Discorde nationale » (Eθνικός Διχασμός), c’est-a-dire de la « haine farouche » qui, depuis la Grande Guerre, s’etait emparee de la Grece, la dechirant entre les partisans du roi Constantin et ceux du dirigeant liberal Eleftherios Venizelos. Un jeune Roumain, en voyage d’affaires dans ce pays humilie par la defaite et secoue par des convulsions revolutionnaires, observe les passions politiques effrenees de ses hotes, d’abord avec un detachement amuse, puis en apprenant a les mettre a profit pour seduire une belle Athenienne et pour eloigner d’elle un rival fâcheux. La double posture du heros narrateur confere a la nouvelle de Scorţescu un double profil de genre. D’un cote, il s’agit d’une « etude de mœurs », susceptible d’enseigner aux Grecs les avantages a contempler les choses de chez eux avec les yeux d’autrui, et, en ce sens, qui ressemble, toutes proportions gardees, a une « lettre persane » a la Montesquieu. De l’autre cote, Popi est aussi une histoire « libertine » qui, avec un petit clin d’œil a Diderot, porte sur l’art de faire parler un « bijou » feminin trop discret.","PeriodicalId":53271,"journal":{"name":"Cahiers Balkaniques","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.4000,"publicationDate":"2016-03-08","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Cahiers Balkaniques","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/ceb.9608","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"0","JCRName":"HUMANITIES, MULTIDISCIPLINARY","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
Dans ces pages, je me propose d’analyser la nouvelle Popi (1930) de Teodor Scorţescu (1893‑1976), auteur injustement oublie dans son pays, dans le but de deceler les lecons de relativisme culturel qui se degagent d’une histoire a sujet grec racontee par un Roumain. L’ouvrage nous propose une intrigue amoureuse se deroulant sur le fond de la grande « Discorde nationale » (Eθνικός Διχασμός), c’est-a-dire de la « haine farouche » qui, depuis la Grande Guerre, s’etait emparee de la Grece, la dechirant entre les partisans du roi Constantin et ceux du dirigeant liberal Eleftherios Venizelos. Un jeune Roumain, en voyage d’affaires dans ce pays humilie par la defaite et secoue par des convulsions revolutionnaires, observe les passions politiques effrenees de ses hotes, d’abord avec un detachement amuse, puis en apprenant a les mettre a profit pour seduire une belle Athenienne et pour eloigner d’elle un rival fâcheux. La double posture du heros narrateur confere a la nouvelle de Scorţescu un double profil de genre. D’un cote, il s’agit d’une « etude de mœurs », susceptible d’enseigner aux Grecs les avantages a contempler les choses de chez eux avec les yeux d’autrui, et, en ce sens, qui ressemble, toutes proportions gardees, a une « lettre persane » a la Montesquieu. De l’autre cote, Popi est aussi une histoire « libertine » qui, avec un petit clin d’œil a Diderot, porte sur l’art de faire parler un « bijou » feminin trop discret.