{"title":"La notion de maltraitance en période périnatale : cadre législatif et actions de prévention","authors":"A.-L. Sutter-Dallay","doi":"10.1016/j.fjpsy.2019.10.277","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>La notion de droits de l’enfant est récente : fin du 19<sup>e</sup> siècle avec la première description clinique par A. Tardieu. Le législateur a établi la notion de protection des enfants maltraités en 1874 pour les “enfants du premier âge, en particulier des nourrissons”, puis en 1889 pour les “enfants maltraités ou moralement abandonnés”. Depuis la loi de protection de l’enfance continue d’évoluer, avec une dernière modification en 2016 qui propose une nouvelle définition du sens donné à la protection de l’enfant, en plaçant ce dernier au centre de l’intervention et un renforcement de la prise en compte de l’enfant et de ses besoins dans un parcours de protection (sécuriser le parcours de l’enfant, assurer une stabilité de vie..) (ONPE <span>https://www.onpe.gouv.fr/</span><svg><path></path></svg>). La HAS a proposé une fiche mémo sur le repérage et la conduite à tenir devant un cas de maltraitance. Cependant, le corps de soignants reste cependant en difficultés pour repérer et mettre en place les démarches nécessaires à cette protection, et ce tout particulièrement en période périnatale, durant laquelle la maltraitance flirte souvent avec la négligence, et ou les fœtus ou les nouveau-nés n’ont que peu de possibilités d’exprimer leur “détresse”. Pourtant, la période critique des 1001 premiers jours du développement est fondamentale pour le développement ultérieur, notamment en termes de santé mentale, pour des pathologies comme les troubles borderline ou certains troubles bipolaires de type 2. La prise en compte anténatale voire antéconceptionelle des vulnérabilités parentales, qu’elles concernent la santé mentale (pathologie, psychotropes.), les conduites addictives (consommations actives ou substitution.) ou l’environnement social, facilité par les nombreux contacts des femmes avec les professionnels de la santé durant cette période, permet une action de prévention extrêmement efficace sur la sécurité développementale des enfants. Cette rencontre proposera une synthèse des connaissances actuelles dans ce champ, notamment des spécificités périnatales de l’expression de la maltraitance et/ou de la négligence parentale et de la symptomatologie infantile précoce souvent difficile à repérer.</p></div>","PeriodicalId":12420,"journal":{"name":"French Journal of Psychiatry","volume":"1 ","pages":"Page S7"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"French Journal of Psychiatry","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2590241519307779","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
La notion de droits de l’enfant est récente : fin du 19e siècle avec la première description clinique par A. Tardieu. Le législateur a établi la notion de protection des enfants maltraités en 1874 pour les “enfants du premier âge, en particulier des nourrissons”, puis en 1889 pour les “enfants maltraités ou moralement abandonnés”. Depuis la loi de protection de l’enfance continue d’évoluer, avec une dernière modification en 2016 qui propose une nouvelle définition du sens donné à la protection de l’enfant, en plaçant ce dernier au centre de l’intervention et un renforcement de la prise en compte de l’enfant et de ses besoins dans un parcours de protection (sécuriser le parcours de l’enfant, assurer une stabilité de vie..) (ONPE https://www.onpe.gouv.fr/). La HAS a proposé une fiche mémo sur le repérage et la conduite à tenir devant un cas de maltraitance. Cependant, le corps de soignants reste cependant en difficultés pour repérer et mettre en place les démarches nécessaires à cette protection, et ce tout particulièrement en période périnatale, durant laquelle la maltraitance flirte souvent avec la négligence, et ou les fœtus ou les nouveau-nés n’ont que peu de possibilités d’exprimer leur “détresse”. Pourtant, la période critique des 1001 premiers jours du développement est fondamentale pour le développement ultérieur, notamment en termes de santé mentale, pour des pathologies comme les troubles borderline ou certains troubles bipolaires de type 2. La prise en compte anténatale voire antéconceptionelle des vulnérabilités parentales, qu’elles concernent la santé mentale (pathologie, psychotropes.), les conduites addictives (consommations actives ou substitution.) ou l’environnement social, facilité par les nombreux contacts des femmes avec les professionnels de la santé durant cette période, permet une action de prévention extrêmement efficace sur la sécurité développementale des enfants. Cette rencontre proposera une synthèse des connaissances actuelles dans ce champ, notamment des spécificités périnatales de l’expression de la maltraitance et/ou de la négligence parentale et de la symptomatologie infantile précoce souvent difficile à repérer.