{"title":"Le nez du psychiatre ou comment l’odeur est nécessaire à la relation thérapeutique en psychiatrie ?","authors":"C. Hanon","doi":"10.1016/j.fjpsy.2019.10.184","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>Des cinq sens, l’odorat est le plus mal aimé. Relégué au rang du sens le plus animal, le moins développé, il ne serait pas source d’intérêt. Et pourtant, l’odeur est partout. Tout le temps, elle s’impose et fait intrusion. Elle agresse lorsqu’elle est putride, alors implicite de la haine, du dégoût ou des maladies. Elle est aussi subtile et délicate, parfum ou essence, alors véhicule du transport amoureux, du désir et de la sensualité. Dans l’histoire de la médecine, l’odeur a longtemps été tenue comme une source de morbidité avant qu’on ne décide de la neutraliser et de désodoriser les atmosphères pestilentielles. Aujourd’hui, la médecine moderne impose l’aseptisation. C’est dans un univers odorant qu’évolue le médecin. Confronté au monde de la relation, le psychiatre rencontre la sensorialité et par-là, les odeurs. Le corps exhale ce que l’esprit raconte. Quelle connaissance de l’autre le psychiatre peut-il acquérir à partir des odeurs ? Quel est leur impact dans la relation de soin ? Quel est le rôle du « nez du psychiatre », dans l’accès à l’intimité, à l’éprouvé de celui qui souffre et dans le lien thérapeutique qui s’instaure ?</p></div>","PeriodicalId":12420,"journal":{"name":"French Journal of Psychiatry","volume":"1 ","pages":"Pages S16-S17"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"1","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"French Journal of Psychiatry","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2590241519306841","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Des cinq sens, l’odorat est le plus mal aimé. Relégué au rang du sens le plus animal, le moins développé, il ne serait pas source d’intérêt. Et pourtant, l’odeur est partout. Tout le temps, elle s’impose et fait intrusion. Elle agresse lorsqu’elle est putride, alors implicite de la haine, du dégoût ou des maladies. Elle est aussi subtile et délicate, parfum ou essence, alors véhicule du transport amoureux, du désir et de la sensualité. Dans l’histoire de la médecine, l’odeur a longtemps été tenue comme une source de morbidité avant qu’on ne décide de la neutraliser et de désodoriser les atmosphères pestilentielles. Aujourd’hui, la médecine moderne impose l’aseptisation. C’est dans un univers odorant qu’évolue le médecin. Confronté au monde de la relation, le psychiatre rencontre la sensorialité et par-là, les odeurs. Le corps exhale ce que l’esprit raconte. Quelle connaissance de l’autre le psychiatre peut-il acquérir à partir des odeurs ? Quel est leur impact dans la relation de soin ? Quel est le rôle du « nez du psychiatre », dans l’accès à l’intimité, à l’éprouvé de celui qui souffre et dans le lien thérapeutique qui s’instaure ?