Trajectoire du trouble bipolaire en fonction de sa séquence d’installation avec les troubles liés à l’usage d’alcool dans la cohorte des centres experts du réseau fondamental : identifier des cibles thérapeutiques
V. Aubin , R. Belzeaux , I. Biseul , G. Brousse , S. Gard , O. Godin , S. Guillaume , R. Icick , J. Loftus , L. Samalin , Groupe d’étude BIPolaire-ADDiction (BIPADD) des centres experts du trouble bipolaire de la fondation Fondamental (FACE-BD)
{"title":"Trajectoire du trouble bipolaire en fonction de sa séquence d’installation avec les troubles liés à l’usage d’alcool dans la cohorte des centres experts du réseau fondamental : identifier des cibles thérapeutiques","authors":"V. Aubin , R. Belzeaux , I. Biseul , G. Brousse , S. Gard , O. Godin , S. Guillaume , R. Icick , J. Loftus , L. Samalin , Groupe d’étude BIPolaire-ADDiction (BIPADD) des centres experts du trouble bipolaire de la fondation Fondamental (FACE-BD)","doi":"10.1016/j.fjpsy.2019.10.210","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>L’usage et les troubles liés à l’usage de substances (TUS) sont la règle dans le trouble bipolaire (TB). Ils péjorent le pronostic du TB en aggravant les décompensations thymiques, en diminuant la réponse au traitement usuel et, surtout, en augmentant la mortalité toutes causes. L’épidémiologie descriptive des comorbidités addictives du TB est désormais mieux connue <span>[1]</span>, <span>[2]</span>, mais on connaît mal l’influence de l’apparition ou de la rémission des TUS sur l’évolution du TB, qui présente de probables spécificités pronostiques par substance et selon la séquence d’installation <span>[3]</span>. Nous nous focaliserons sur la comorbidité entre TB et troubles liés à l’usage d’alcool (TUA), qui aggravent la polarité dépressive du TB, le risque de cancer et, probablement, de suicide. Ces TUA concernent 20 % des 2945 participants de la cohorte du réseau national des centres experts du trouble bipolaire de la fondation Fondamental dont les données anonymisées sont disponibles. Les participants, diagnostiqués TB1 (52 %) ou TB2 (48 %) (nous avons exclu les TB-NOS pour notre projet), sont à 61 % des femmes et leur âge moyen est de 41<!--> <!-->±<!--> <!-->13 ans. Les âges de début des TUA, contrairement à tabac et cannabis, ont une distribution multimodale très étalée permettant l’étude de trois sous-groupes d’intérêt par des modèles multivariés stratifiés sur le genre TUA précédant largement le TB, TUA et TB relativement concomitants, et TUA débutant largement après le TB. Notre hypothèse est que ces groupes ne montrent pas (1) la même évolution du TB évaluée rétrospectivement par le taux annuel d’épisodes thymiques, le nombre de comorbidités addictives et le fonctionnement à l’inclusion (Romain ICICK) et (2) influencent différemment les symptômes anxieux et thymiques ainsi que le traitement médicamenteux du TB évalués prospectivement à un an (Ludovic SAMALIN). Pour conclure, Isabelle Biseul présentera une lecture critique des données de la littérature concernant les possibilités thérapeutiques pour les patients avec TB<!--> <!-->+<!--> <!-->TUA, en interrogeant notamment leurs bénéfices sur l’usage d’alcool, l’humeur, ou les deux. Puis elle décrira les résultats encourageants d’un programme de thérapie cognitive de groupe spécifique développé dans un centre expert parisien <span>[4]</span>. Ces présentations fourniront à l’auditoire une base solide pour discuter la prise en charge intégrée et personnalisée des individus souffrant d’une comorbidité TB<!--> <!-->+<!--> <!-->TUA, situation délétère et particulièrement fréquente.</p></div>","PeriodicalId":12420,"journal":{"name":"French Journal of Psychiatry","volume":"1 ","pages":"Pages S25-S26"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"French Journal of Psychiatry","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S259024151930710X","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
L’usage et les troubles liés à l’usage de substances (TUS) sont la règle dans le trouble bipolaire (TB). Ils péjorent le pronostic du TB en aggravant les décompensations thymiques, en diminuant la réponse au traitement usuel et, surtout, en augmentant la mortalité toutes causes. L’épidémiologie descriptive des comorbidités addictives du TB est désormais mieux connue [1], [2], mais on connaît mal l’influence de l’apparition ou de la rémission des TUS sur l’évolution du TB, qui présente de probables spécificités pronostiques par substance et selon la séquence d’installation [3]. Nous nous focaliserons sur la comorbidité entre TB et troubles liés à l’usage d’alcool (TUA), qui aggravent la polarité dépressive du TB, le risque de cancer et, probablement, de suicide. Ces TUA concernent 20 % des 2945 participants de la cohorte du réseau national des centres experts du trouble bipolaire de la fondation Fondamental dont les données anonymisées sont disponibles. Les participants, diagnostiqués TB1 (52 %) ou TB2 (48 %) (nous avons exclu les TB-NOS pour notre projet), sont à 61 % des femmes et leur âge moyen est de 41 ± 13 ans. Les âges de début des TUA, contrairement à tabac et cannabis, ont une distribution multimodale très étalée permettant l’étude de trois sous-groupes d’intérêt par des modèles multivariés stratifiés sur le genre TUA précédant largement le TB, TUA et TB relativement concomitants, et TUA débutant largement après le TB. Notre hypothèse est que ces groupes ne montrent pas (1) la même évolution du TB évaluée rétrospectivement par le taux annuel d’épisodes thymiques, le nombre de comorbidités addictives et le fonctionnement à l’inclusion (Romain ICICK) et (2) influencent différemment les symptômes anxieux et thymiques ainsi que le traitement médicamenteux du TB évalués prospectivement à un an (Ludovic SAMALIN). Pour conclure, Isabelle Biseul présentera une lecture critique des données de la littérature concernant les possibilités thérapeutiques pour les patients avec TB + TUA, en interrogeant notamment leurs bénéfices sur l’usage d’alcool, l’humeur, ou les deux. Puis elle décrira les résultats encourageants d’un programme de thérapie cognitive de groupe spécifique développé dans un centre expert parisien [4]. Ces présentations fourniront à l’auditoire une base solide pour discuter la prise en charge intégrée et personnalisée des individus souffrant d’une comorbidité TB + TUA, situation délétère et particulièrement fréquente.