A. Benyamina , E. Thouvenot , G. Brousse , N. Authier
{"title":"Cannabis thérapeutique : il ne devra pas faire pSHIT !","authors":"A. Benyamina , E. Thouvenot , G. Brousse , N. Authier","doi":"10.1016/j.fjpsy.2019.10.162","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>En dépit des nombreuses réticences à légaliser le cannabis à travers le monde du fait de son effet psychotrope, l’usage médical de cette plante devient aujourd’hui autorisé dans de nombreux pays. Ceci est largement dû à l’évolution des connaissances scientifiques qui ont permis d’objectiver des propriétés thérapeutiques du cannabis, connues depuis des milliers d’années, en particulier analgésiques, sédatives, antispasmodiques ou antiémétiques. En 2018, l’ANSM a créé un comité scientifique spécialisé temporaire (CSST) chargé d’évaluer la pertinence et la faisabilité de la mise à disposition du cannabis thérapeutique en France. Ce comité s’est réuni afin d’évaluer l’intérêt thérapeutique du cannabis dans le traitement de certaines pathologies ou certains symptômes de pathologies, d’analyser les expériences d’autres pays l’ayant déjà mis en place et de faire un état des lieux de la réglementation nationale et internationale sur le sujet. Le comité a auditionné et recueillis les témoignages et points de vue des représentants de professionnels de santé et des patients sur l’utilisation du cannabis à visée thérapeutique. Les premières conclusions des experts du comité, basées sur l’ensemble des éléments recueillis, ont estimé fin 2018, qu’il est pertinent d’autoriser l’usage du cannabis à visée thérapeutique pour les patients dans certaines situations cliniques en particulier dans les douleurs réfractaires aux thérapies (médicamenteuses ou non), dans certaines formes d’épilepsie sévères et pharmacorésistantes, dans le cadre des soins de support en oncologie et dans les situations palliatives et enfin dans la spasticité douloureuse de la sclérose en plaques. Les experts ont par ailleurs préconisé de soutenir des études dans les domaines où les données sont encore incertaines comme dans le traitement de certaines pathologies mentales (traumatismes psychiques, schizophrénie) ou addictives (sevrage opiacés ou cannabiques). Dans cette session nous souhaitons donner la parole à trois experts du comité afin qu’ils puissent nous éclairer sur les connaissances et données neurologiques (Pr E. Thouvenot, président de la Société francophone de la sclérose en plaques (SFSEP)), psychiatriques (Pr G. Brousse, expert CSST) ou algologiques (Pr N. Autier, président du CSST) qui ont orienté leur décision. Cette session sera également l’occasion de repréciser les enjeux de cette autorisation, les conditions de sa mise en œuvre, ainsi que son implication plus générale sur la question du cannabis en France (Pr A. Benyamina).</p></div>","PeriodicalId":12420,"journal":{"name":"French Journal of Psychiatry","volume":"1 ","pages":"Page S11"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"French Journal of Psychiatry","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2590241519306622","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
En dépit des nombreuses réticences à légaliser le cannabis à travers le monde du fait de son effet psychotrope, l’usage médical de cette plante devient aujourd’hui autorisé dans de nombreux pays. Ceci est largement dû à l’évolution des connaissances scientifiques qui ont permis d’objectiver des propriétés thérapeutiques du cannabis, connues depuis des milliers d’années, en particulier analgésiques, sédatives, antispasmodiques ou antiémétiques. En 2018, l’ANSM a créé un comité scientifique spécialisé temporaire (CSST) chargé d’évaluer la pertinence et la faisabilité de la mise à disposition du cannabis thérapeutique en France. Ce comité s’est réuni afin d’évaluer l’intérêt thérapeutique du cannabis dans le traitement de certaines pathologies ou certains symptômes de pathologies, d’analyser les expériences d’autres pays l’ayant déjà mis en place et de faire un état des lieux de la réglementation nationale et internationale sur le sujet. Le comité a auditionné et recueillis les témoignages et points de vue des représentants de professionnels de santé et des patients sur l’utilisation du cannabis à visée thérapeutique. Les premières conclusions des experts du comité, basées sur l’ensemble des éléments recueillis, ont estimé fin 2018, qu’il est pertinent d’autoriser l’usage du cannabis à visée thérapeutique pour les patients dans certaines situations cliniques en particulier dans les douleurs réfractaires aux thérapies (médicamenteuses ou non), dans certaines formes d’épilepsie sévères et pharmacorésistantes, dans le cadre des soins de support en oncologie et dans les situations palliatives et enfin dans la spasticité douloureuse de la sclérose en plaques. Les experts ont par ailleurs préconisé de soutenir des études dans les domaines où les données sont encore incertaines comme dans le traitement de certaines pathologies mentales (traumatismes psychiques, schizophrénie) ou addictives (sevrage opiacés ou cannabiques). Dans cette session nous souhaitons donner la parole à trois experts du comité afin qu’ils puissent nous éclairer sur les connaissances et données neurologiques (Pr E. Thouvenot, président de la Société francophone de la sclérose en plaques (SFSEP)), psychiatriques (Pr G. Brousse, expert CSST) ou algologiques (Pr N. Autier, président du CSST) qui ont orienté leur décision. Cette session sera également l’occasion de repréciser les enjeux de cette autorisation, les conditions de sa mise en œuvre, ainsi que son implication plus générale sur la question du cannabis en France (Pr A. Benyamina).