{"title":"\"Celestial Hieroglyphs\" : Exegetical Authority in Thomas Carlyle’s Sartor Resartus","authors":"L. Lawton","doi":"10.3406/CALIB.2005.1562","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Selon David Riede, Carlyle \"est dans le cours du XIXe siecle la personnalite la plus importante illustrant le changement en termes d’autorite litteraire qui a fait succeder a la figure du barde-prophete romantique celle du critique ou de l’homme de lettres\". Destine au ministere par ses pieux parents presbyteriens, Carlyle a cesse de croire en l’autorite doctrinale de la Bible, mais pas en son sens religieux. Dans ses premieres œuvres il a tendance a emprunter certaines de ses procedures narratives a la tradition protestante, singulierement la maniere dont il lit la Bible, le Pilgrim’s Progress et Grace Abounding de Bunyan, mais il leur donne une inflexion caracteristique de la sensibilite du XIXe. Sartor Resartus constitue a maints egards le point de rencontre du calvinisme et du romantisme. Y est presentee ostensiblement au benefice du public anglais la philosophie du vetement du philosophe transcendantal allemand Diogenes Teufelsdrock ; mais les strategies narratives complexes, dans lesquelles les deux voix coexistent, servent de temps a autre a mettre en question l’autorite du texte en le rendant plus timidement ironique. Pour decrire les efforts considerables qu’il deploie pour traiter un materiau qui lui resiste, l’editeur a recours a la figure de l’ordre surgissant du chaos, ce qui souligne la difficulte de donner forme aux idees. La maniere dont il organise sa narration de la vie de Teufelsdrockh (necessaire preliminaire a l’etude de sa philosophie) est une combinaison d’un recit de conversion protestante et de Bildungsroman. En associant ainsi des formes romantiques et puritaines, Carlyle attire l’attention de son lecteur sur le fait que son langage n’est plus au service de certitudes sans equivoque, a la difference du langage allegorique de Bunyan, mais qu’il peut seulement exposer la verite de facon symbolique. L’univers est un systeme semiotique qui peut reveler le divin, mais il lui faut etre interprete par l’exegete. Cependant, Carlyle fait preuve d’un grand respect pour la surface des symboles ainsi que pour leur signification, car il a une conscience tres vive du fait que la perception et l’entendement humains sont conditionnes par les termes dans lesquels lesdits symboles sont presentes.","PeriodicalId":31138,"journal":{"name":"Anglophonia","volume":"346 1","pages":"381-390"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2005-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"1","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Anglophonia","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3406/CALIB.2005.1562","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Selon David Riede, Carlyle "est dans le cours du XIXe siecle la personnalite la plus importante illustrant le changement en termes d’autorite litteraire qui a fait succeder a la figure du barde-prophete romantique celle du critique ou de l’homme de lettres". Destine au ministere par ses pieux parents presbyteriens, Carlyle a cesse de croire en l’autorite doctrinale de la Bible, mais pas en son sens religieux. Dans ses premieres œuvres il a tendance a emprunter certaines de ses procedures narratives a la tradition protestante, singulierement la maniere dont il lit la Bible, le Pilgrim’s Progress et Grace Abounding de Bunyan, mais il leur donne une inflexion caracteristique de la sensibilite du XIXe. Sartor Resartus constitue a maints egards le point de rencontre du calvinisme et du romantisme. Y est presentee ostensiblement au benefice du public anglais la philosophie du vetement du philosophe transcendantal allemand Diogenes Teufelsdrock ; mais les strategies narratives complexes, dans lesquelles les deux voix coexistent, servent de temps a autre a mettre en question l’autorite du texte en le rendant plus timidement ironique. Pour decrire les efforts considerables qu’il deploie pour traiter un materiau qui lui resiste, l’editeur a recours a la figure de l’ordre surgissant du chaos, ce qui souligne la difficulte de donner forme aux idees. La maniere dont il organise sa narration de la vie de Teufelsdrockh (necessaire preliminaire a l’etude de sa philosophie) est une combinaison d’un recit de conversion protestante et de Bildungsroman. En associant ainsi des formes romantiques et puritaines, Carlyle attire l’attention de son lecteur sur le fait que son langage n’est plus au service de certitudes sans equivoque, a la difference du langage allegorique de Bunyan, mais qu’il peut seulement exposer la verite de facon symbolique. L’univers est un systeme semiotique qui peut reveler le divin, mais il lui faut etre interprete par l’exegete. Cependant, Carlyle fait preuve d’un grand respect pour la surface des symboles ainsi que pour leur signification, car il a une conscience tres vive du fait que la perception et l’entendement humains sont conditionnes par les termes dans lesquels lesdits symboles sont presentes.