{"title":"« Une voix en moi, pas la mienne »","authors":"A. Cliché","doi":"10.7202/1030447AR","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Cet article propose de passer par l’indecidable de la voix du point de vue « prophetique », qui ne concerne pas tant l’identite que le lieu de surgissement du dire, pour penser les enjeux de cette transcendance dans l’ecriture romanesque contemporaine. Les prophetes bibliques ont eux-memes interroge cette vocation qui leur tombe dessus comme une charge, un fardeau, et les destine a « parler une parole » dont la provenance, le lieu, reste eminemment enigmatique et dialogique. Ce qui nous interesse plus precisement ici, ce sont les ecrivains pour qui la voix d’ecriture — voix narrative — fait question, ne passe pas directement, ne se donne pas comme pure et simple extension (expression) d’un moi, meme fictif. On se tournera donc volontiers vers ceux chez qui la voix frappe l’obstacle qu’elle doit pourtant traverser, et de la, revele que la source — source de la voix — n’est pas adequate au corps (celui du narrateur par exemple) qui apparemment la profere. Cette mise en jeu de l’inadequation entre la voix et le corps parlant permet d’eclairer certaines « narrations indecidables ». De la, on pourra revoir l’enonciation de deux romans (Comment c’est de Samuel Beckett et Des anges mineurs d’Antoine Volodine) dans ce qu’elle suscite de revelation qui lui permet de soutenir que la narration ne saurait etre une simple mise en recit. Elle serait surtout, cette narration, la creation d’un reel inedit qui n’est pas l’histoire racontee mais l’evenement d’une voix.","PeriodicalId":54435,"journal":{"name":"Tce","volume":"168 1","pages":"69-90"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2015-05-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Tce","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.7202/1030447AR","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Chemical Engineering","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Cet article propose de passer par l’indecidable de la voix du point de vue « prophetique », qui ne concerne pas tant l’identite que le lieu de surgissement du dire, pour penser les enjeux de cette transcendance dans l’ecriture romanesque contemporaine. Les prophetes bibliques ont eux-memes interroge cette vocation qui leur tombe dessus comme une charge, un fardeau, et les destine a « parler une parole » dont la provenance, le lieu, reste eminemment enigmatique et dialogique. Ce qui nous interesse plus precisement ici, ce sont les ecrivains pour qui la voix d’ecriture — voix narrative — fait question, ne passe pas directement, ne se donne pas comme pure et simple extension (expression) d’un moi, meme fictif. On se tournera donc volontiers vers ceux chez qui la voix frappe l’obstacle qu’elle doit pourtant traverser, et de la, revele que la source — source de la voix — n’est pas adequate au corps (celui du narrateur par exemple) qui apparemment la profere. Cette mise en jeu de l’inadequation entre la voix et le corps parlant permet d’eclairer certaines « narrations indecidables ». De la, on pourra revoir l’enonciation de deux romans (Comment c’est de Samuel Beckett et Des anges mineurs d’Antoine Volodine) dans ce qu’elle suscite de revelation qui lui permet de soutenir que la narration ne saurait etre une simple mise en recit. Elle serait surtout, cette narration, la creation d’un reel inedit qui n’est pas l’histoire racontee mais l’evenement d’une voix.