C. Magne, V. Pichenot, L. Bérard, M. Renaudin, O. Jacqmarq, D. Péan, C. Lejus
{"title":"Évaluation de l’I-GelTM chez le nourrisson","authors":"C. Magne, V. Pichenot, L. Bérard, M. Renaudin, O. Jacqmarq, D. Péan, C. Lejus","doi":"10.1016/j.annfar.2014.07.075","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>L’I-gel™ (Intersurgical, Wokingham, UK) est un masque laryngé (ML) en élastomère thermoplastique sans coussinet gonflable avec cale-dent intégré. Le but de l’étude prospective non randomisée a été l’évaluation des tailles 1 (2–5<!--> <!-->kg) et 1,5 (5–12<!--> <!-->kg), par une équipe experte en anesthésie pédiatrique mais utilisant peu de ML.</p></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><p>Après l’avis favorable du comité d’éthique, et l’information des parents, l’insertion d’un I-gel™ 1 et 1,5 a été tentée respectivement chez 31 (1 [1–2]<!--> <!-->mois, 4 [3,2–4]<!--> <!-->kg) et 29 enfants (12 [8–14]<!--> <!-->mois, 9 [8–10]<!--> <!-->kg). Les modalités anesthésiques étaient laissées au choix du médecin. Le critère principal était le taux de succès au premier essai. Les objectifs secondaires étaient d’évaluer la facilité d’insertion, les difficultés techniques et les complications. Données exprimées en médiane (25–75 %). Seuil de signification statistique <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,05.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>L’induction a été inhalatoire (sauf 1<!--> <!-->cas) avec du sévoflurane exclusif à l’insertion pour 63 % des cas puis le plus souvent une ALR (85 %). Pour le groupe 1, la chirurgie (28 [20–36] min, anesthésie 64 [42–72] min) était essentiellement une hernioraphie (61,3 %) ou une ténotomie d’Achille (29 %). Les chirurgies du groupe 1,5 (30 [16–40]<!--> <!-->min, anesthésie 73 [48–94]<!--> <!-->min) étaient plus diversifiées. Le taux succès a été supérieur dans le groupe 1 (83,9 vs. 55,1 %) avec une insertion jugée très facile dans 74,2 % des cas (vs. 44,8 %, ns) avec un score de facilité (0 à 10) de 9 (8,2–10) pour le groupe 1 et 8 (6–10) pour le groupe 1,5 (ns). La lubrification a été utile pour 9,7 (taille 1) et 24,1 (taille 1,5) % des cas. Une manœuvre (rotation, traction mandibulaire, extension cervicale) a été nécessaire pour 71,7 % des cas. La ventilation a été assurée surtout en VS-AI (64,5 %) dans le groupe 1 et en volume contrôlé dans le groupe 1,5 (51,7 %). L’I-gel™ a été retiré encore endormi (Fe sévoflurane 0,8 %) chez 87,1 (groupe 1,5) et 55,2 (groupe 1,5) % des enfants. Aucun incident ou évènement respiratoire n’est survenu pour 76 % (groupe 1) et 24 % (groupe 1,5) des cas (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0018) avec un score de satisfaction globale de médecins de 9 (7,2–10) (groupe 1) et de 8 (6,7–9) (groupe 1,5) (ns). En analyse multivariée par régression logistique, le seul facteur indépendant associé au succès total d’insertion au premier essai (OR 4,22 [1,27–14,09], <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0191) et à l’absence de complication peropératoire (OR 3,1 [1,04–8,74], <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0420) était l’utilisation d’une taille 1. Les difficultés peropératoires ont été capnie<!--> <!-->><!--> <!-->45<!--> <!-->mmHg (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->13), insufflation gastrique (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->8), pressions d’insufflation<!--> <!-->><!--> <!-->25<!--> <!-->mmHg (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->5), tirage ou laryngospasme mineur au réveil (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3), déplacement (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3), nécessité de changer de taille (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1), nécessité de maintenir l’I-gel™ (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->6). Une intubation peropératoire a été nécessaire chez 2 enfants (5 et 9<!--> <!-->kg) pour distension gastrique et déplacement avec désaturation profonde pour le second.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>L’I-gel™ est utilisable chez le jeune nourrisson, y compris en cas d’expérience limitée en dispositif supraglottique. Contrairement à ce qui était attendu, l’insertion est plus aisée et les complications moins fréquentes chez les plus jeunes. Les complications sévères sont rares mais l’incidence élevée des évènements respiratoires impose insertion et surveillance par des professionnels expérimentés.</p></div>","PeriodicalId":7913,"journal":{"name":"Annales Francaises D Anesthesie Et De Reanimation","volume":"33 ","pages":"Page A43"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2014-09-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1016/j.annfar.2014.07.075","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Annales Francaises D Anesthesie Et De Reanimation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0750765814003244","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
L’I-gel™ (Intersurgical, Wokingham, UK) est un masque laryngé (ML) en élastomère thermoplastique sans coussinet gonflable avec cale-dent intégré. Le but de l’étude prospective non randomisée a été l’évaluation des tailles 1 (2–5 kg) et 1,5 (5–12 kg), par une équipe experte en anesthésie pédiatrique mais utilisant peu de ML.
Matériel et méthodes
Après l’avis favorable du comité d’éthique, et l’information des parents, l’insertion d’un I-gel™ 1 et 1,5 a été tentée respectivement chez 31 (1 [1–2] mois, 4 [3,2–4] kg) et 29 enfants (12 [8–14] mois, 9 [8–10] kg). Les modalités anesthésiques étaient laissées au choix du médecin. Le critère principal était le taux de succès au premier essai. Les objectifs secondaires étaient d’évaluer la facilité d’insertion, les difficultés techniques et les complications. Données exprimées en médiane (25–75 %). Seuil de signification statistique p < 0,05.
Résultats
L’induction a été inhalatoire (sauf 1 cas) avec du sévoflurane exclusif à l’insertion pour 63 % des cas puis le plus souvent une ALR (85 %). Pour le groupe 1, la chirurgie (28 [20–36] min, anesthésie 64 [42–72] min) était essentiellement une hernioraphie (61,3 %) ou une ténotomie d’Achille (29 %). Les chirurgies du groupe 1,5 (30 [16–40] min, anesthésie 73 [48–94] min) étaient plus diversifiées. Le taux succès a été supérieur dans le groupe 1 (83,9 vs. 55,1 %) avec une insertion jugée très facile dans 74,2 % des cas (vs. 44,8 %, ns) avec un score de facilité (0 à 10) de 9 (8,2–10) pour le groupe 1 et 8 (6–10) pour le groupe 1,5 (ns). La lubrification a été utile pour 9,7 (taille 1) et 24,1 (taille 1,5) % des cas. Une manœuvre (rotation, traction mandibulaire, extension cervicale) a été nécessaire pour 71,7 % des cas. La ventilation a été assurée surtout en VS-AI (64,5 %) dans le groupe 1 et en volume contrôlé dans le groupe 1,5 (51,7 %). L’I-gel™ a été retiré encore endormi (Fe sévoflurane 0,8 %) chez 87,1 (groupe 1,5) et 55,2 (groupe 1,5) % des enfants. Aucun incident ou évènement respiratoire n’est survenu pour 76 % (groupe 1) et 24 % (groupe 1,5) des cas (p = 0,0018) avec un score de satisfaction globale de médecins de 9 (7,2–10) (groupe 1) et de 8 (6,7–9) (groupe 1,5) (ns). En analyse multivariée par régression logistique, le seul facteur indépendant associé au succès total d’insertion au premier essai (OR 4,22 [1,27–14,09], p = 0,0191) et à l’absence de complication peropératoire (OR 3,1 [1,04–8,74], p = 0,0420) était l’utilisation d’une taille 1. Les difficultés peropératoires ont été capnie > 45 mmHg (n = 13), insufflation gastrique (n = 8), pressions d’insufflation > 25 mmHg (n = 5), tirage ou laryngospasme mineur au réveil (n = 3), déplacement (n = 3), nécessité de changer de taille (n = 1), nécessité de maintenir l’I-gel™ (n = 6). Une intubation peropératoire a été nécessaire chez 2 enfants (5 et 9 kg) pour distension gastrique et déplacement avec désaturation profonde pour le second.
Discussion
L’I-gel™ est utilisable chez le jeune nourrisson, y compris en cas d’expérience limitée en dispositif supraglottique. Contrairement à ce qui était attendu, l’insertion est plus aisée et les complications moins fréquentes chez les plus jeunes. Les complications sévères sont rares mais l’incidence élevée des évènements respiratoires impose insertion et surveillance par des professionnels expérimentés.