{"title":"Souffrance","authors":"Marie-André Vigil-Ripoche","doi":"10.3917/arsi.forma.2012.01.0283","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"1. Les souffrances de l'individu. Souffrance et douleur: Y a-t-il une distinction essentielle entre les deux termes? Évidemment, il serait facile de dire que la douleur est physique et que la souffrance est morale. Si je me donne un coup de marteau sur un doigt, je ressens une douleur physique. Si un être qui m'est cher vient de mourir, je ressens une grande souffrance, qui pourra m'accompagner longtemps. Ainsi, on peut souffrir sans avoir mal, on peut être mal sans avoir mal. Mais une telle distinction est simpliste, car elle suppose une vision dualiste de l'être humain. Elle suppose une séparation entre le corps, d'une part, et l'esprit (ou l'âme ou le psychisme) d'autre part. Il y a aussi la souffrance de celui qui se meurt d'un cancer et qui peut être une souffrance physique très vive que les analgésiques n'arrivent plus à calmer mais qui s'accompagne de la souffrance plus aiguë de voir s'approcher la mort avec la séparation définitive de tous les êtres chers","PeriodicalId":237893,"journal":{"name":"Les concepts en sciences infirmières","volume":"6 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2012-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"2","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Les concepts en sciences infirmières","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3917/arsi.forma.2012.01.0283","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
1. Les souffrances de l'individu. Souffrance et douleur: Y a-t-il une distinction essentielle entre les deux termes? Évidemment, il serait facile de dire que la douleur est physique et que la souffrance est morale. Si je me donne un coup de marteau sur un doigt, je ressens une douleur physique. Si un être qui m'est cher vient de mourir, je ressens une grande souffrance, qui pourra m'accompagner longtemps. Ainsi, on peut souffrir sans avoir mal, on peut être mal sans avoir mal. Mais une telle distinction est simpliste, car elle suppose une vision dualiste de l'être humain. Elle suppose une séparation entre le corps, d'une part, et l'esprit (ou l'âme ou le psychisme) d'autre part. Il y a aussi la souffrance de celui qui se meurt d'un cancer et qui peut être une souffrance physique très vive que les analgésiques n'arrivent plus à calmer mais qui s'accompagne de la souffrance plus aiguë de voir s'approcher la mort avec la séparation définitive de tous les êtres chers