{"title":"管理的演变","authors":"Jacques Quibel","doi":"10.51257/a-v1-a4000","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Le management de l’entreprise, anglicisme adopte par l’Academie francaise, s’applique a l’ensemble des techniques de gestion et d’organisation, lesquelles evoluent et s’acquierent par la formation et l’experience. La responsabilite du manager vis-a-vis de ceux qui l’ont nomme (conseil d’administration, superieur hierarchique, etc.) ou qui controlent son action (les memes que precedemment et des organismes exterieurs comme l’Etat) s’exerce en orientant l’activite d’entites diverses, en dirigeant des collaborateurs, en resolvant des problemes, en maitrisant des evolutions et en s’attachant a atteindre des objectifs. Comment detecter l’evolution du management ? L’examen d’entreprises selectionnees au hasard n’informe guere sur les evolutions en cours et leurs tendances. En effet, beaucoup de firmes comprennent mal l’importance des problemes, des defis et des enjeux auxquels elles sont soumises. Elles ont des dirigeants qui manquent de vision a long terme a cause de leur formation, de leur passe et des habitudes prises. En revanche, si l’on etudie soigneusement un echantillon d’entreprises performantes comme l’a fait le cabinet A. T. Kearney (type d’analyse qui se developpe surtout dans l’univers anglo-saxon du management) c’est-a-dire celles qui, sur une longue periode, secretent un benefice net superieur au cout des capitaux engages, on detecte des concepts qui, soigneusement appliques, ont permis la reussite. Mais sont-ils permanents, conduisant avec certitude ces entreprises au progres continu ? La prudence incite a definir le management a la fois comme un art et une science, qui ne peut pas se resumer a quelques concepts et experiences vecues. Il faut essayer de decrypter ce qui apparait fondamental pour le futur dans les observations, l’etude des echecs et des succes, les interrogations des dirigeants, des cadres, du personnel en general, les resultats des experimentations faites ici et la. Observons que cette attitude est necessaire pour construire un plan strategique (a long ou moyen terme). On s’appliquera donc a examiner de facon critique, les faits actuels, les tendances observees, les experiences et les previsions le plus souvent formulees. Des mots nouveaux Des mots nouveaux sont apparus dans les annees 1980/1990 s’appliquant a des connaissances et a des methodes que certains employaient deja, parfois sans les formaliser. Downsizing : diminuer le personnel, reduire la taille d’une entite. Externalisation : sous-traiter une partie de l’activite, s’associer pour realiser avec d’autres ce qu’on ne peut plus ou ne veut plus faire seul. Qualite totale : rechercher la qualite non seulement pour les produits, mais aussi dans tous les actes du personnel. Analyse de la valeur economique : determiner ce qui ote de la valeur a un produit (pour celui qui le commercialise) a tous les stades de l’etude, de la fabrication, de la vente, qu’il s’agisse de reduire le nombre de composants, de les simplifier, de les fabriquer autrement, de realiser des economies en recherche, dans les etudes, l’organisation, les tâches, etc. Benchmarking : comparer les performances de la firme avec celles des meilleures du secteur ou les meilleures pour l’ensemble des entreprises. Re-engineering : reorganiser l’entreprise a partir des flux d’information. Ces vocables eclairent des evolutions, la plupart inevitables provoquees par les changements des contraintes externes et internes aux entreprises. Le changement Le changement est permanent. La mentalite, les besoins et les exigences des clients evoluent. Les produits, les services, les technologies, le comportement du personnel, les competences necessaires, la strategie, l’organisation se modifient. Ce sont peut-etre moins les mutations en elles-memes qui traumatisent, provoquant de vives reactions du personnel ou son apathie, que les conditions dans lesquelles elles sont operees, parfois tres brutalement. La direction generale devrait jouer un role cle en recherchant les faits nouveaux, en animant la reflexion du plus grand nombre (groupes de re-engineering, cercles de qualite, etc.) en etudiant tres tot les transformations a provoquer et en decidant de les appliquer avec constance et courage. L’echec resulte souvent d’un manque d’analyse et d’esprit de decision. Air France ou la SNCF aurait pu se preparer il y a longtemps aux exigences futures du transport, a l’evolution de la concurrence et des besoins de la clientele avant de subir des pertes abyssales. A contrario, des groupes comme l’Oreal ou Air Liquide ont su, depuis leur creation, modifier progressivement politique, strategie, organisation, methodes de travail, evitant les situations graves et profitant des opportunites dans un univers en developpement economique.","PeriodicalId":104414,"journal":{"name":"Management industriel","volume":"20 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"1997-07-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Évolution du management\",\"authors\":\"Jacques Quibel\",\"doi\":\"10.51257/a-v1-a4000\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Le management de l’entreprise, anglicisme adopte par l’Academie francaise, s’applique a l’ensemble des techniques de gestion et d’organisation, lesquelles evoluent et s’acquierent par la formation et l’experience. 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