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Les écrivains de science-fiction ont trouvé plusieurs manières de monétiser des aspects de la nature qui ne l’avaient pas encore été, comme le climat, en tant que ressources pour l’économie de marché ; l’accès aux ressources, par la suite, est devenu une part de l’équilibre économique et politique du pouvoir entre les entités étatiques. Des intrigues visant à perturber, contrôler, et monopoliser le climat ont été conceptualisées comme des plans capitalistes grandioses capables de provoquer des dégâts collatéraux considérables ; pourtant beaucoup de ces romans présentent la géo-ingénierie comme une entreprise louable opérant dans le cadre d’un intérêt économique légitime. Par ailleurs, plusieurs récits transforment carrément le temps météorologique en arme et convertissent le changement climatique en une puissance militaire, présentant le même genre de stratégie de fuite technologique qui définit une course à l’armement. 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A Climate of Competition : Climate Change as Political Economy in Speculative Fiction, 1889-1915
Cet article démontre de quelle manière le premier foyer d’importance de la fiction sur le changement climatique à la fin du xixe et au début du xxe siècles intègre déjà le climat dans une rhétorique économique qui considère la politique climatique comme une compétition à somme nulle entre des nations rivales. Dans la fiction spéculative de cette période, le changement climatique est principalement la conséquence de projets de géo-ingénierie humaine à grande échelle visant à transformer le monde. Des exemples de ce changement climatique anthropique délibéré se trouvent dans des textes de Jules Verne, Mark Twain et George Griffith. Les écrivains de science-fiction ont trouvé plusieurs manières de monétiser des aspects de la nature qui ne l’avaient pas encore été, comme le climat, en tant que ressources pour l’économie de marché ; l’accès aux ressources, par la suite, est devenu une part de l’équilibre économique et politique du pouvoir entre les entités étatiques. Des intrigues visant à perturber, contrôler, et monopoliser le climat ont été conceptualisées comme des plans capitalistes grandioses capables de provoquer des dégâts collatéraux considérables ; pourtant beaucoup de ces romans présentent la géo-ingénierie comme une entreprise louable opérant dans le cadre d’un intérêt économique légitime. Par ailleurs, plusieurs récits transforment carrément le temps météorologique en arme et convertissent le changement climatique en une puissance militaire, présentant le même genre de stratégie de fuite technologique qui définit une course à l’armement. L’économie des premières fictions du changement climatique présage, et nous conditionne potentiellement, à voir le climat comme une ressource pour laquelle il faut se battre.