{"title":"21世纪的噬菌体疗法。第一部分:它今天能带来什么?","authors":"A. Dublanchet","doi":"10.1016/j.antib.2008.08.002","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Objectifs</h3><p>près un rappel historique, et l’exposé de quelques notions concernant le bactériophage, faire le point des connaissances modernes sur son utilisation dans une perspective thérapeutique (phagothérapie).</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Quelques rappels sur les bactériophages et leur utilisation en thérapeutique anti-infectieuse seront faits. À partir d’articles et livres récents, mais aussi d’expériences personnelles, les arguments justifiant un nouvel intérêt pour cette discipline seront présentés.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Les bactériophages (ou phages) sont des virus particuliers, capables de tuer les bactéries. Découverts pendant la Première Guerre mondiale, ils ont été rapidement et mondialement utilisés pour traiter de nombreuses maladies bactériennes sous le nom de phagothérapie. Avec l’apparition de la pénicilline et le déploiement prodigieux de l’antibiothérapie, le traitement par les phages a été abandonné par les pays occidentaux, tandis que les pays de l’ex-URSS continuaient à le développer. L’extension des résistances bactériennes et le faible renouvellement des antibiotiques conduisent à rechercher des solutions nouvelles. Les connaissances actuelles sur la phagothérapie et de multiples travaux récents offrent des perspectives modernes. Cette convergence stimule l’intérêt des médecins pour cette ancienne approche thérapeutique, mais une réévaluation avec les méthodes actuelles doit être entreprise car, aujourd’hui, le contexte de la recherche médicale est bien différent de celui des débuts de la phagothérapie.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>La phagothérapie jugée désuète, inefficace, voire dangereuse avait pourtant, il y a plus de 50 ans, connu des succès dans le traitement de nombreuses infections. L’une des caractéristiques majeures réside dans l’étroite spécificité d’un bactériophage, alors qu’un antibiotique peut offrir un spectre large. Les antibiotiques, substances chimiques, se sont révélés relativement faciles à préparer et à utiliser. Ainsi, l’antibiothérapie standardisée et d’emploi pratique a rapidement connu un large succès. Cette évolution a conduit au désintérêt, puis à l’abandon de la phagothérapie. Depuis les années 1980, alors que l’on observait le développement rapide de nouveaux mécanismes de résistance, le désengagement des firmes pharmaceutiques pour la recherche de nouveaux antibiotiques s’est amorcé. Devant ces faits et grâce à l’ouverture des frontières des pays de l’Est, l’Occident a manifesté une curiosité nouvelle pour un domaine thérapeutique qu’il avait délaissé. Aujourd’hui, l’utilisation de nouveaux modèles expérimentaux, selon des protocoles rigoureux, permet d’obtenir des résultats positifs indiscutables chez l’animal. La biologie moléculaire permet de mieux comprendre le rôle des phages dans notre environnement et de contrôler l’activité potentiellement néfaste de certains d’entre eux. Pour réintroduire la phagothérapie chez l’Homme, il est nécessaire d’entreprendre des études cliniques selon les normes modernes et d’en discuter les modalités d’application. La phagothérapie en pratique se heurte aujourd’hui à des exigences réglementaires qui ne lui accordent pas sa place à côté des médicaments traditionnels. Enfin, si la commercialisation des bactériophages est envisagée, seront-ils considérés comme des médicaments banals et pourra-t-on utiliser des phages génétiquement modifiés (PGM) sans conséquence ?</p></div><div><h3>Objectives</h3><p>A historical summary will be followed by a general description of the bacteriophage and current improvement in its potential use with therapeutic perspectives (phagotherapy).</p></div><div><h3>Méthods</h3><p>Few examples of therapeutic use of phages and from recent articles and medical literature as well as personal experience, their potential anti-infectious activity will be discussed.</p></div><div><h3>Résults</h3><p>Phages are particular viruses able to kill bacteria. Discovered during the 1st World War, they have been used worldwide to treat several infectious diseases (phagotherapy). With the discovery of penicillins and the large development of antibiotic therapy, phagotherapy has been abandoned in Western countries, whereas in Soviet Union, their use was developing. The extension of antibiotic resistance and the decrease of discovery of newer drugs have resulted in search of new therapeutic ways and the revisited place of phagotherapy has taken a new interest in current research, with potential promising new therapeutic approaches.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>As phagotherapy considered for long as nonefficacious, even somewhat dangerous, it had, however, demonstrated success in the treatment of infectious diseases. One characteristic playing a negative role in the development of phagotherapy is its strict specificity, compared to antibiotics, which may have a large anti-infective spectrum. Otherwise antibiotics, which are chemical drugs, relatively easy to be produced, have contributed to the decline of phagotherapy. Since the 1980s, the development of new mechanisms of resistance has resulted in a diminished research for new molecules in pharmaceutical industry. Thanks to the opening borders with Soviet Union and allied countries, Western countries have shown a renewed interest in a forgotten therapeutic method. Today experimental models using precise experimental protocols have produced positive results in animals. To be able to include phagotherapy in man, clinical studies, based on modern protocols, are requested and results need to be discussed. Official committees dealing with drugs can establish obstacles when data are compared to traditional treatments. If phagotherapy is approved, however, should they be considered as usual treatments, particularly if genetically modified phages become available and which consequences can be expected?</p></div>","PeriodicalId":50747,"journal":{"name":"Antibiotiques","volume":"10 4","pages":"Pages 209-218"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2008-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1016/j.antib.2008.08.002","citationCount":"1","resultStr":"{\"title\":\"La phagothérapie au XXIe siècle. Première partie : que pourrait-elle apporter aujourd’hui ?\",\"authors\":\"A. 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Avec l’apparition de la pénicilline et le déploiement prodigieux de l’antibiothérapie, le traitement par les phages a été abandonné par les pays occidentaux, tandis que les pays de l’ex-URSS continuaient à le développer. L’extension des résistances bactériennes et le faible renouvellement des antibiotiques conduisent à rechercher des solutions nouvelles. Les connaissances actuelles sur la phagothérapie et de multiples travaux récents offrent des perspectives modernes. Cette convergence stimule l’intérêt des médecins pour cette ancienne approche thérapeutique, mais une réévaluation avec les méthodes actuelles doit être entreprise car, aujourd’hui, le contexte de la recherche médicale est bien différent de celui des débuts de la phagothérapie.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>La phagothérapie jugée désuète, inefficace, voire dangereuse avait pourtant, il y a plus de 50 ans, connu des succès dans le traitement de nombreuses infections. L’une des caractéristiques majeures réside dans l’étroite spécificité d’un bactériophage, alors qu’un antibiotique peut offrir un spectre large. Les antibiotiques, substances chimiques, se sont révélés relativement faciles à préparer et à utiliser. Ainsi, l’antibiothérapie standardisée et d’emploi pratique a rapidement connu un large succès. Cette évolution a conduit au désintérêt, puis à l’abandon de la phagothérapie. Depuis les années 1980, alors que l’on observait le développement rapide de nouveaux mécanismes de résistance, le désengagement des firmes pharmaceutiques pour la recherche de nouveaux antibiotiques s’est amorcé. Devant ces faits et grâce à l’ouverture des frontières des pays de l’Est, l’Occident a manifesté une curiosité nouvelle pour un domaine thérapeutique qu’il avait délaissé. Aujourd’hui, l’utilisation de nouveaux modèles expérimentaux, selon des protocoles rigoureux, permet d’obtenir des résultats positifs indiscutables chez l’animal. La biologie moléculaire permet de mieux comprendre le rôle des phages dans notre environnement et de contrôler l’activité potentiellement néfaste de certains d’entre eux. Pour réintroduire la phagothérapie chez l’Homme, il est nécessaire d’entreprendre des études cliniques selon les normes modernes et d’en discuter les modalités d’application. La phagothérapie en pratique se heurte aujourd’hui à des exigences réglementaires qui ne lui accordent pas sa place à côté des médicaments traditionnels. Enfin, si la commercialisation des bactériophages est envisagée, seront-ils considérés comme des médicaments banals et pourra-t-on utiliser des phages génétiquement modifiés (PGM) sans conséquence ?</p></div><div><h3>Objectives</h3><p>A historical summary will be followed by a general description of the bacteriophage and current improvement in its potential use with therapeutic perspectives (phagotherapy).</p></div><div><h3>Méthods</h3><p>Few examples of therapeutic use of phages and from recent articles and medical literature as well as personal experience, their potential anti-infectious activity will be discussed.</p></div><div><h3>Résults</h3><p>Phages are particular viruses able to kill bacteria. Discovered during the 1st World War, they have been used worldwide to treat several infectious diseases (phagotherapy). With the discovery of penicillins and the large development of antibiotic therapy, phagotherapy has been abandoned in Western countries, whereas in Soviet Union, their use was developing. The extension of antibiotic resistance and the decrease of discovery of newer drugs have resulted in search of new therapeutic ways and the revisited place of phagotherapy has taken a new interest in current research, with potential promising new therapeutic approaches.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>As phagotherapy considered for long as nonefficacious, even somewhat dangerous, it had, however, demonstrated success in the treatment of infectious diseases. One characteristic playing a negative role in the development of phagotherapy is its strict specificity, compared to antibiotics, which may have a large anti-infective spectrum. Otherwise antibiotics, which are chemical drugs, relatively easy to be produced, have contributed to the decline of phagotherapy. Since the 1980s, the development of new mechanisms of resistance has resulted in a diminished research for new molecules in pharmaceutical industry. Thanks to the opening borders with Soviet Union and allied countries, Western countries have shown a renewed interest in a forgotten therapeutic method. Today experimental models using precise experimental protocols have produced positive results in animals. To be able to include phagotherapy in man, clinical studies, based on modern protocols, are requested and results need to be discussed. Official committees dealing with drugs can establish obstacles when data are compared to traditional treatments. 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La phagothérapie au XXIe siècle. Première partie : que pourrait-elle apporter aujourd’hui ?
Objectifs
près un rappel historique, et l’exposé de quelques notions concernant le bactériophage, faire le point des connaissances modernes sur son utilisation dans une perspective thérapeutique (phagothérapie).
Méthodes
Quelques rappels sur les bactériophages et leur utilisation en thérapeutique anti-infectieuse seront faits. À partir d’articles et livres récents, mais aussi d’expériences personnelles, les arguments justifiant un nouvel intérêt pour cette discipline seront présentés.
Résultats
Les bactériophages (ou phages) sont des virus particuliers, capables de tuer les bactéries. Découverts pendant la Première Guerre mondiale, ils ont été rapidement et mondialement utilisés pour traiter de nombreuses maladies bactériennes sous le nom de phagothérapie. Avec l’apparition de la pénicilline et le déploiement prodigieux de l’antibiothérapie, le traitement par les phages a été abandonné par les pays occidentaux, tandis que les pays de l’ex-URSS continuaient à le développer. L’extension des résistances bactériennes et le faible renouvellement des antibiotiques conduisent à rechercher des solutions nouvelles. Les connaissances actuelles sur la phagothérapie et de multiples travaux récents offrent des perspectives modernes. Cette convergence stimule l’intérêt des médecins pour cette ancienne approche thérapeutique, mais une réévaluation avec les méthodes actuelles doit être entreprise car, aujourd’hui, le contexte de la recherche médicale est bien différent de celui des débuts de la phagothérapie.
Discussion
La phagothérapie jugée désuète, inefficace, voire dangereuse avait pourtant, il y a plus de 50 ans, connu des succès dans le traitement de nombreuses infections. L’une des caractéristiques majeures réside dans l’étroite spécificité d’un bactériophage, alors qu’un antibiotique peut offrir un spectre large. Les antibiotiques, substances chimiques, se sont révélés relativement faciles à préparer et à utiliser. Ainsi, l’antibiothérapie standardisée et d’emploi pratique a rapidement connu un large succès. Cette évolution a conduit au désintérêt, puis à l’abandon de la phagothérapie. Depuis les années 1980, alors que l’on observait le développement rapide de nouveaux mécanismes de résistance, le désengagement des firmes pharmaceutiques pour la recherche de nouveaux antibiotiques s’est amorcé. Devant ces faits et grâce à l’ouverture des frontières des pays de l’Est, l’Occident a manifesté une curiosité nouvelle pour un domaine thérapeutique qu’il avait délaissé. Aujourd’hui, l’utilisation de nouveaux modèles expérimentaux, selon des protocoles rigoureux, permet d’obtenir des résultats positifs indiscutables chez l’animal. La biologie moléculaire permet de mieux comprendre le rôle des phages dans notre environnement et de contrôler l’activité potentiellement néfaste de certains d’entre eux. Pour réintroduire la phagothérapie chez l’Homme, il est nécessaire d’entreprendre des études cliniques selon les normes modernes et d’en discuter les modalités d’application. La phagothérapie en pratique se heurte aujourd’hui à des exigences réglementaires qui ne lui accordent pas sa place à côté des médicaments traditionnels. Enfin, si la commercialisation des bactériophages est envisagée, seront-ils considérés comme des médicaments banals et pourra-t-on utiliser des phages génétiquement modifiés (PGM) sans conséquence ?
Objectives
A historical summary will be followed by a general description of the bacteriophage and current improvement in its potential use with therapeutic perspectives (phagotherapy).
Méthods
Few examples of therapeutic use of phages and from recent articles and medical literature as well as personal experience, their potential anti-infectious activity will be discussed.
Résults
Phages are particular viruses able to kill bacteria. Discovered during the 1st World War, they have been used worldwide to treat several infectious diseases (phagotherapy). With the discovery of penicillins and the large development of antibiotic therapy, phagotherapy has been abandoned in Western countries, whereas in Soviet Union, their use was developing. The extension of antibiotic resistance and the decrease of discovery of newer drugs have resulted in search of new therapeutic ways and the revisited place of phagotherapy has taken a new interest in current research, with potential promising new therapeutic approaches.
Discussion
As phagotherapy considered for long as nonefficacious, even somewhat dangerous, it had, however, demonstrated success in the treatment of infectious diseases. One characteristic playing a negative role in the development of phagotherapy is its strict specificity, compared to antibiotics, which may have a large anti-infective spectrum. Otherwise antibiotics, which are chemical drugs, relatively easy to be produced, have contributed to the decline of phagotherapy. Since the 1980s, the development of new mechanisms of resistance has resulted in a diminished research for new molecules in pharmaceutical industry. Thanks to the opening borders with Soviet Union and allied countries, Western countries have shown a renewed interest in a forgotten therapeutic method. Today experimental models using precise experimental protocols have produced positive results in animals. To be able to include phagotherapy in man, clinical studies, based on modern protocols, are requested and results need to be discussed. Official committees dealing with drugs can establish obstacles when data are compared to traditional treatments. If phagotherapy is approved, however, should they be considered as usual treatments, particularly if genetically modified phages become available and which consequences can be expected?