A. Cottu , S. Guillet , J.F. Viallard , E. Riviere , S. Cheze , D. Gobert , A. Néel , J. Graveleau , J.P. Marolleau , F. Lefrere , G. Moulis , J.C. Lega , A. Moignet-Autrel , A. Robbins , E. Crickx , E. Boutin , N. Noël , M. Malphettes , L. Galicier , S. Audia , M. Mahevas
{"title":"免疫性血小板减少症患者停用促血小板生成素受体激动剂治疗后的长期缓解率:STOPAGO 研究的长期随访,一项前瞻性多中心队列研究。","authors":"A. Cottu , S. Guillet , J.F. Viallard , E. Riviere , S. Cheze , D. Gobert , A. Néel , J. Graveleau , J.P. Marolleau , F. Lefrere , G. Moulis , J.C. Lega , A. Moignet-Autrel , A. Robbins , E. Crickx , E. Boutin , N. Noël , M. Malphettes , L. Galicier , S. Audia , M. Mahevas","doi":"10.1016/j.revmed.2024.04.409","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Les agonistes du récepteur de la thrombopoïétine (ARTPO) sont des traitements efficaces dans la thrombopénie immunologique (PTI), mais du fait de leur mécanisme d’action, ceux-ci ont été initialement considérés comme uniquement suspensifs. Ce dogme a été remis en question par plusieurs études récentes mais la plupart ont inclus des PTI nouvellement diagnostiqués pour lesquels une rémission spontanée peut se produire indépendamment des traitements. Dans ce contexte, l’étude prospective multicentrique française STOPAGO a montré que chez des patients atteints de PTI chronique en réponse complète stable depuis un an, les ARTPO pouvaient être interrompus sans rechute dans 50 % des cas après un an de suivi <span>[1]</span>. Les rechutes survenaient principalement dans les 4 semaines suivant l’arrêt des ARTPO, sans événement hémorragique sévère observé. En cas de rechute, la reprise de l’ARTPO permettait d’obtenir une nouvelle réponse complète chez 90 % des patients. L’objectif de ce travail est d’actualiser ces données avec un suivi à long terme.</p></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><p>L’étude STOPAGO (#<span>NCT03119974</span><svg><path></path></svg>) était prospective interventionnelle ouverte multicentrique, conduite dans 20 centres en France appartenant au réseau du CERECAI. 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Une rémission prolongée et une rémission complète prolongée étaient obtenues chez respectivement 27/48 (56 %) et 15/48 (31 %) patients à 6 mois, et 25/48 (52 %) et 14/48 (29 %) patients à 12 mois. Les 25 patients en rémission prolongée à 12 mois ont pu être suivis pour une durée médiane supplémentaire de 5 ans (de 3,3 à 6,3 ans). Parmi ces derniers, tous sauf 2 avaient reçu de l’eltrombopag, pendant en médiane 2,1 [1,1–4,1] ans avant l’arrêt. À 4 ans après l’arrêt de l’ARTPO, la rémission prolongée et la rémission complète prolongée étaient obtenues chez respectivement 22/46 (48 %) et 17/46 (37 %) patients (2 patients perdus de vue après 3 ans). Seulement 2 (8 %) des patients en rémission à 12 mois ont rechuté au cours de l’extension du suivi. Aucun n’a présenté de syndrome hémorragique au moment de la rechute. Le premier a rechuté 5 ans après l’arrêt de l’eltrombopag et était de nouveau en réponse complète 5 semaines après la reprise de celui-ci. Le second a rechuté 2 ans après l’arrêt de l’eltrombopag dans un contexte de grippe. La reprise de l’eltrombopag et de 3 autres lignes thérapeutiques a été inefficace motivant récemment l’initiation d’un traitement par fostamatinib. Au cours du suivi, sont survenus une grossesse (sans rechute ni thrombopénie néonatale), une infection à SARS-CoV-2, un lymphome B à petites cellules et une sclérodermie sans rechute du PTI.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Nos résultats montrent le maintien d’un taux de réponse prolongé à distance de l’arrêt des ARTPO chez près de 50 % des patients avec un PTI chronique en réponse complète initiale sous traitement. Ces données actualisées confirment que les rechutes surviennent en majorité de manière précoce les premières semaines après l’arrêt, tandis que les rechutes tardives sont rares (2/25 patients). 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Mahevas\",\"doi\":\"10.1016/j.revmed.2024.04.409\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><h3>Introduction</h3><p>Les agonistes du récepteur de la thrombopoïétine (ARTPO) sont des traitements efficaces dans la thrombopénie immunologique (PTI), mais du fait de leur mécanisme d’action, ceux-ci ont été initialement considérés comme uniquement suspensifs. Ce dogme a été remis en question par plusieurs études récentes mais la plupart ont inclus des PTI nouvellement diagnostiqués pour lesquels une rémission spontanée peut se produire indépendamment des traitements. Dans ce contexte, l’étude prospective multicentrique française STOPAGO a montré que chez des patients atteints de PTI chronique en réponse complète stable depuis un an, les ARTPO pouvaient être interrompus sans rechute dans 50 % des cas après un an de suivi <span>[1]</span>. Les rechutes survenaient principalement dans les 4 semaines suivant l’arrêt des ARTPO, sans événement hémorragique sévère observé. En cas de rechute, la reprise de l’ARTPO permettait d’obtenir une nouvelle réponse complète chez 90 % des patients. L’objectif de ce travail est d’actualiser ces données avec un suivi à long terme.</p></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><p>L’étude STOPAGO (#<span>NCT03119974</span><svg><path></path></svg>) était prospective interventionnelle ouverte multicentrique, conduite dans 20 centres en France appartenant au réseau du CERECAI. Les patients inclus étaient des adultes avec un PTI persistant ou chronique en réponse complète prolongée (plaquettes<!--> <!-->><!--> <!-->100 G/L<!--> <!-->><!--> <!-->2 mois) grâce à un traitement par ARTPO (eltrombopag ou romiplostim) commencé depuis au moins 3 mois. Après inclusion, la décroissance de l’ARTPO était initiée selon un protocole standardisé permettant une interruption du traitement en moins de 10 semaines. La rémission prolongée était définie par un taux de plaquettes<!--> <!-->><!--> <!-->30 G/L et l’absence de saignement, et la rémission complète prolongée par un taux de plaquettes<!--> <!-->><!--> <!-->100 G/L et l’absence de saignement. Les données actualisées de suivi à long terme après la dernière inclusion ont été collectées par les investigateurs des centres participants.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Quarante-huit patients, dont 61 % de femmes, ont été inclus dans l’étude STOPAGO entre septembre 2017 et février 2020. Une rémission prolongée et une rémission complète prolongée étaient obtenues chez respectivement 27/48 (56 %) et 15/48 (31 %) patients à 6 mois, et 25/48 (52 %) et 14/48 (29 %) patients à 12 mois. Les 25 patients en rémission prolongée à 12 mois ont pu être suivis pour une durée médiane supplémentaire de 5 ans (de 3,3 à 6,3 ans). Parmi ces derniers, tous sauf 2 avaient reçu de l’eltrombopag, pendant en médiane 2,1 [1,1–4,1] ans avant l’arrêt. À 4 ans après l’arrêt de l’ARTPO, la rémission prolongée et la rémission complète prolongée étaient obtenues chez respectivement 22/46 (48 %) et 17/46 (37 %) patients (2 patients perdus de vue après 3 ans). Seulement 2 (8 %) des patients en rémission à 12 mois ont rechuté au cours de l’extension du suivi. Aucun n’a présenté de syndrome hémorragique au moment de la rechute. Le premier a rechuté 5 ans après l’arrêt de l’eltrombopag et était de nouveau en réponse complète 5 semaines après la reprise de celui-ci. Le second a rechuté 2 ans après l’arrêt de l’eltrombopag dans un contexte de grippe. La reprise de l’eltrombopag et de 3 autres lignes thérapeutiques a été inefficace motivant récemment l’initiation d’un traitement par fostamatinib. Au cours du suivi, sont survenus une grossesse (sans rechute ni thrombopénie néonatale), une infection à SARS-CoV-2, un lymphome B à petites cellules et une sclérodermie sans rechute du PTI.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Nos résultats montrent le maintien d’un taux de réponse prolongé à distance de l’arrêt des ARTPO chez près de 50 % des patients avec un PTI chronique en réponse complète initiale sous traitement. Ces données actualisées confirment que les rechutes surviennent en majorité de manière précoce les premières semaines après l’arrêt, tandis que les rechutes tardives sont rares (2/25 patients). 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Taux de rémissions prolongées à l’arrêt d’un traitement par agoniste du récepteur de la thrombopoïétine au cours de la thrombopénie immunologique : suivi à long-terme de l’étude STOPAGO, cohorte prospective multicentrique
Introduction
Les agonistes du récepteur de la thrombopoïétine (ARTPO) sont des traitements efficaces dans la thrombopénie immunologique (PTI), mais du fait de leur mécanisme d’action, ceux-ci ont été initialement considérés comme uniquement suspensifs. Ce dogme a été remis en question par plusieurs études récentes mais la plupart ont inclus des PTI nouvellement diagnostiqués pour lesquels une rémission spontanée peut se produire indépendamment des traitements. Dans ce contexte, l’étude prospective multicentrique française STOPAGO a montré que chez des patients atteints de PTI chronique en réponse complète stable depuis un an, les ARTPO pouvaient être interrompus sans rechute dans 50 % des cas après un an de suivi [1]. Les rechutes survenaient principalement dans les 4 semaines suivant l’arrêt des ARTPO, sans événement hémorragique sévère observé. En cas de rechute, la reprise de l’ARTPO permettait d’obtenir une nouvelle réponse complète chez 90 % des patients. L’objectif de ce travail est d’actualiser ces données avec un suivi à long terme.
Patients et méthodes
L’étude STOPAGO (#NCT03119974) était prospective interventionnelle ouverte multicentrique, conduite dans 20 centres en France appartenant au réseau du CERECAI. Les patients inclus étaient des adultes avec un PTI persistant ou chronique en réponse complète prolongée (plaquettes > 100 G/L > 2 mois) grâce à un traitement par ARTPO (eltrombopag ou romiplostim) commencé depuis au moins 3 mois. Après inclusion, la décroissance de l’ARTPO était initiée selon un protocole standardisé permettant une interruption du traitement en moins de 10 semaines. La rémission prolongée était définie par un taux de plaquettes > 30 G/L et l’absence de saignement, et la rémission complète prolongée par un taux de plaquettes > 100 G/L et l’absence de saignement. Les données actualisées de suivi à long terme après la dernière inclusion ont été collectées par les investigateurs des centres participants.
Résultats
Quarante-huit patients, dont 61 % de femmes, ont été inclus dans l’étude STOPAGO entre septembre 2017 et février 2020. Une rémission prolongée et une rémission complète prolongée étaient obtenues chez respectivement 27/48 (56 %) et 15/48 (31 %) patients à 6 mois, et 25/48 (52 %) et 14/48 (29 %) patients à 12 mois. Les 25 patients en rémission prolongée à 12 mois ont pu être suivis pour une durée médiane supplémentaire de 5 ans (de 3,3 à 6,3 ans). Parmi ces derniers, tous sauf 2 avaient reçu de l’eltrombopag, pendant en médiane 2,1 [1,1–4,1] ans avant l’arrêt. À 4 ans après l’arrêt de l’ARTPO, la rémission prolongée et la rémission complète prolongée étaient obtenues chez respectivement 22/46 (48 %) et 17/46 (37 %) patients (2 patients perdus de vue après 3 ans). Seulement 2 (8 %) des patients en rémission à 12 mois ont rechuté au cours de l’extension du suivi. Aucun n’a présenté de syndrome hémorragique au moment de la rechute. Le premier a rechuté 5 ans après l’arrêt de l’eltrombopag et était de nouveau en réponse complète 5 semaines après la reprise de celui-ci. Le second a rechuté 2 ans après l’arrêt de l’eltrombopag dans un contexte de grippe. La reprise de l’eltrombopag et de 3 autres lignes thérapeutiques a été inefficace motivant récemment l’initiation d’un traitement par fostamatinib. Au cours du suivi, sont survenus une grossesse (sans rechute ni thrombopénie néonatale), une infection à SARS-CoV-2, un lymphome B à petites cellules et une sclérodermie sans rechute du PTI.
Conclusion
Nos résultats montrent le maintien d’un taux de réponse prolongé à distance de l’arrêt des ARTPO chez près de 50 % des patients avec un PTI chronique en réponse complète initiale sous traitement. Ces données actualisées confirment que les rechutes surviennent en majorité de manière précoce les premières semaines après l’arrêt, tandis que les rechutes tardives sont rares (2/25 patients). Ces résultats plaident en faveur d’une stratégie d’arrêt des ARTPO chez les patients avec un PTI chronique en rémission complète stable.