A. Hamon , C.N. De , R. Ibrahim , E. Canoui , E. Lafont , F. Lanternier , A. Dinh , O. Lortholary , M. Garzaro
{"title":"成人流感嗜血杆菌肺炎--一种复发风险很高的感染:法国一家多中心医院的研究结果","authors":"A. Hamon , C.N. De , R. Ibrahim , E. Canoui , E. Lafont , F. Lanternier , A. Dinh , O. Lortholary , M. Garzaro","doi":"10.1016/j.revmed.2024.04.331","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Les pneumopathies dues à <em>Haemophilus influenzae</em> sont des pathologies fréquentes mais mal décrites. 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De plus, 49,6 % étaient immunodéprimés, (17,0 % avaient une immunodépression cellulaire, 17,8 % une immunodépression humorale et 14,8 % avaient immunodépression combinée).</p><p>La durée moyenne d’antibiothérapie reçue par les patients pour un épisode était de 8,1 jours.</p><p>Quarante et un patients (30,4 %) ont présenté au moins une récurrence de pneumopathie à <em>H. influenzae</em> (23 certaines, 18 probables).</p><p>Les facteurs associés à une récurrence étaient le contact prolongé avec de jeunes enfants (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,003), un déficit immunitaire primitif (100 % de déficit combiné ou humoral) (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,006), une hémopathie maligne (87,5 % d’hémopathie maligne B et de myélome) (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,021), un dosage pondéral en IgA faible (<<!--> <!-->0,7<!--> <!-->g/L) (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001), un dosage pondéral en IgM faible (<<!--> <!-->0,4<!--> <!-->g/L) (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,002).</p><p>Les patients avec des pneumopathies récurrentes étaient significativement plus jeunes (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,005) et avaient un indice de masse corporel significativement plus faible (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,010) que les patients n’ayant présenté de récurrence. 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De plus, 49,6 % étaient immunodéprimés, (17,0 % avaient une immunodépression cellulaire, 17,8 % une immunodépression humorale et 14,8 % avaient immunodépression combinée).</p><p>La durée moyenne d’antibiothérapie reçue par les patients pour un épisode était de 8,1 jours.</p><p>Quarante et un patients (30,4 %) ont présenté au moins une récurrence de pneumopathie à <em>H. influenzae</em> (23 certaines, 18 probables).</p><p>Les facteurs associés à une récurrence étaient le contact prolongé avec de jeunes enfants (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,003), un déficit immunitaire primitif (100 % de déficit combiné ou humoral) (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,006), une hémopathie maligne (87,5 % d’hémopathie maligne B et de myélome) (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,021), un dosage pondéral en IgA faible (<<!--> <!-->0,7<!--> <!-->g/L) (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001), un dosage pondéral en IgM faible (<<!--> <!-->0,4<!--> <!-->g/L) (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,002).</p><p>Les patients avec des pneumopathies récurrentes étaient significativement plus jeunes (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,005) et avaient un indice de masse corporel significativement plus faible (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,010) que les patients n’ayant présenté de récurrence. 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Pneumopathies à H. influenzae de l’adulte, une infection à haut risque de récurrence : résultats d’une étude française hospitalière multicentrique
Introduction
Les pneumopathies dues à Haemophilus influenzae sont des pathologies fréquentes mais mal décrites. L’objectif de cette étude est de décrire la sévérité des pneumopathies à H. influenzae et la fréquence des récurrences après le traitement d’un premier épisode.
Patients et méthodes
Nous avons conduit une étude rétrospective multicentrique incluant des patients de 6 hôpitaux universitaires parisiens, ayant consulté entre le 1er septembre 2022 et le 31 août 2023.
Les patients éligibles étaient identifiés via les registres des laboratoires de bactériologie et via le système de codage informatique (PMSI).
Une pneumopathie à Haemophilus influenzae (Hi) était définie par la combinaison de 5 items : la présence de symptômes respiratoires aigus, un syndrome inflammatoire, une nouvelle image pulmonaire compatible avec une bronchopneumopathie, un prélèvement respiratoire positif à Hi et un traitement antibiotique à visée respiratoire débuté par le clinicien.
Une récurrence certaine était définie par la réapparition des symptômes dans les 3 mois, avec un nouveau prélèvement respiratoire positif à Hi. Une récurrence probable était définie par la réapparition des symptômes dans le mois, sans aucune documentation microbiologique. La sévérité était définie par la nécessité d’une oxygénothérapie avec un débit > 3 L/min, un passage en réanimation ou un décès imputable à l’infection pulmonaire.
Résultats
Au total, 135 patients (âge moyen : 59,4 ans, 60,7 % d’hommes) avec un premier épisode de pneumopathie à H. influenzae ont été inclus. Parmi eux, 34,8 % avaient une pneumopathie sévère (14,1 % étaient hospitalisés en réanimation). De plus, 49,6 % étaient immunodéprimés, (17,0 % avaient une immunodépression cellulaire, 17,8 % une immunodépression humorale et 14,8 % avaient immunodépression combinée).
La durée moyenne d’antibiothérapie reçue par les patients pour un épisode était de 8,1 jours.
Quarante et un patients (30,4 %) ont présenté au moins une récurrence de pneumopathie à H. influenzae (23 certaines, 18 probables).
Les facteurs associés à une récurrence étaient le contact prolongé avec de jeunes enfants (p = 0,003), un déficit immunitaire primitif (100 % de déficit combiné ou humoral) (p = 0,006), une hémopathie maligne (87,5 % d’hémopathie maligne B et de myélome) (p = 0,021), un dosage pondéral en IgA faible (< 0,7 g/L) (p < 0,001), un dosage pondéral en IgM faible (< 0,4 g/L) (p = 0,002).
Les patients avec des pneumopathies récurrentes étaient significativement plus jeunes (p = 0,005) et avaient un indice de masse corporel significativement plus faible (p = 0,010) que les patients n’ayant présenté de récurrence. Une pathologie pulmonaire chronique, la BPCO, le tabac, la co-infection virale n’étaient pas significativement liés à un risque de récurrence.
Conclusion
Nos résultats préliminaires suggèrent un risque important de récurrence pour les pneumopathies à Hi (30,4 %). Notre travail suggère un rôle important de l’immunité humorale.
期刊介绍:
Official journal of the SNFMI, La revue de medecine interne is indexed in the most prestigious databases. It is the most efficient French language journal available for internal medicine specialists who want to expand their knowledge and skills beyond their own discipline. It is also the main French language international medium for French research works. The journal publishes each month editorials, original articles, review articles, short communications, etc. These articles address the fundamental and innumerable facets of internal medicine, spanning all medical specialties. Manuscripts may be submitted in French or in English.
La revue de medecine interne also includes additional issues publishing the proceedings of the two annual French meetings of internal medicine (June and December), as well as thematic issues.