E. Humbert , E. Vigarios , C. Girard , J.C. Fricain , S. Poynard , F. Campana , M. Masson Regnault , C. Bernardeschi , V. Seta , F. Plantier , M. Samimi
{"title":"增殖性疣状白斑病谱系病变的系统治疗疗效:25 例病例的回顾性研究","authors":"E. Humbert , E. Vigarios , C. Girard , J.C. Fricain , S. Poynard , F. Campana , M. Masson Regnault , C. Bernardeschi , V. Seta , F. Plantier , M. Samimi","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.522","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La leucoplasie proliférative verruqueuse (LPV) est une entité rare définie cliniquement par des lésions blanches de la cavité buccale évoluant lentement sur un mode exophytique, multifocal, extensif, et dont l’aspect histologique suit un continuum (hyperkératose, hyperplasie verruqueuse, carcinome verruqueux, carcinome épidermoïde). La chirurgie est limitée par le caractère multifocal, extensif, récidivant des lésions qui évoluent fréquemment vers la transformation carcinomateuse. L’utilisation de traitements systémiques a été rapportée dans des cas isolés ou des petites séries de cas. Notre objectif était d’évaluer l’efficacité des traitements systémiques chez des patients ayant une lésion du spectre LPV.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Cette étude multicentrique rétrospective a inclus des patients ayant reçu un traitement systémique pour une LPV de la cavité orale (selon les critères anatomo-cliniques de Cerero 2010). L’efficacité était définie cliniquement comme une réduction totale ou partielle (patients répondeurs), une stabilité ou une progression (patients non répondeurs).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Dans 10 centres hospitaliers, 25 patients correspondaient aux critères d’inclusion (date de diagnostic 2007–2022). Les lésions étaient majoritairement multifocales (76,0%), étendues (76,0%), extensives (92,0%) et avaient évolué vers un carcinome verruqueux ou épidermoïde (80,0%). Près de 80% des patients avaient reçu un traitement local (essentiellement chirurgie) avant l’administration du traitement systémique. Ces 25 patients avaient reçu 43 lignes de traitements systémiques (une ligne, 48%; deux lignes, 28%, trois lignes, 24%), en monothérapie (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->35; 81%) ou en association (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->8, 19%). Les réponses aux lignes de traitements sont listées.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>En accord avec l’histoire naturelle des LPV, les lésions étaient récidivantes ou en échec des traitements locaux (><!--> <!-->75% des cas) et évoluaient vers une transformation carcinomateuse (80% des cas). En raison du caractère lentement progressif de cette maladie, nous avons défini comme répondeurs les patients ayant une réduction complète ou partielle des lésions, tandis que les maladies « stables » étaient considérées comme une « non réponse ». Les traitements administrés étaient hétérogènes; globalement, l’acitrétine, le méthotrexate (voie orale hebdomadaire) et les anti-EGFR permettaient une réduction des lésions dans 50% des cas. Dans la littérature, les séries de cas décrivaient des réponses au méthotrexate administré par voie intra-artérielle ou intra-veineuse ou à doses élevées, avec une efficacité qui semble supérieure à celle de la voie orale hebdomadaire. A contrario, une série de 12 patients traités par acitrétine décrivait des réponses dans la quasi-totalité des cas. Nous n’avons pas trouvé de publication de traitement des LPV par des anti-EGFR, cette alternative ayant permis des réponses dans plus de 50% des cas dans notre série.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Cette série décrit l’efficacité des monothérapies par méthotrexate, acitrétine et anti-EGFR dans le traitement des LPV, permettant des réductions tumorales dans environ 50% des cas. Les limites de l’étude sont l’hétérogénéité des lésions du spectre de la LPV, l’hétérogénéité des traitements (multiples lignes, association)et l’évaluation rétrospective de l’efficacité sans évaluation mesurable type RECIST.</div></div>","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Pages A90-A91"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Efficacité des traitements systémiques des lésions du spectre de la leucoplasie proliférative verruqueuse: étude rétrospective de 25 cas\",\"authors\":\"E. Humbert , E. Vigarios , C. Girard , J.C. Fricain , S. Poynard , F. Campana , M. Masson Regnault , C. Bernardeschi , V. Seta , F. Plantier , M. Samimi\",\"doi\":\"10.1016/j.fander.2024.09.522\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><h3>Introduction</h3><div>La leucoplasie proliférative verruqueuse (LPV) est une entité rare définie cliniquement par des lésions blanches de la cavité buccale évoluant lentement sur un mode exophytique, multifocal, extensif, et dont l’aspect histologique suit un continuum (hyperkératose, hyperplasie verruqueuse, carcinome verruqueux, carcinome épidermoïde). La chirurgie est limitée par le caractère multifocal, extensif, récidivant des lésions qui évoluent fréquemment vers la transformation carcinomateuse. L’utilisation de traitements systémiques a été rapportée dans des cas isolés ou des petites séries de cas. Notre objectif était d’évaluer l’efficacité des traitements systémiques chez des patients ayant une lésion du spectre LPV.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Cette étude multicentrique rétrospective a inclus des patients ayant reçu un traitement systémique pour une LPV de la cavité orale (selon les critères anatomo-cliniques de Cerero 2010). L’efficacité était définie cliniquement comme une réduction totale ou partielle (patients répondeurs), une stabilité ou une progression (patients non répondeurs).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Dans 10 centres hospitaliers, 25 patients correspondaient aux critères d’inclusion (date de diagnostic 2007–2022). Les lésions étaient majoritairement multifocales (76,0%), étendues (76,0%), extensives (92,0%) et avaient évolué vers un carcinome verruqueux ou épidermoïde (80,0%). Près de 80% des patients avaient reçu un traitement local (essentiellement chirurgie) avant l’administration du traitement systémique. Ces 25 patients avaient reçu 43 lignes de traitements systémiques (une ligne, 48%; deux lignes, 28%, trois lignes, 24%), en monothérapie (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->35; 81%) ou en association (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->8, 19%). Les réponses aux lignes de traitements sont listées.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>En accord avec l’histoire naturelle des LPV, les lésions étaient récidivantes ou en échec des traitements locaux (><!--> <!-->75% des cas) et évoluaient vers une transformation carcinomateuse (80% des cas). En raison du caractère lentement progressif de cette maladie, nous avons défini comme répondeurs les patients ayant une réduction complète ou partielle des lésions, tandis que les maladies « stables » étaient considérées comme une « non réponse ». Les traitements administrés étaient hétérogènes; globalement, l’acitrétine, le méthotrexate (voie orale hebdomadaire) et les anti-EGFR permettaient une réduction des lésions dans 50% des cas. Dans la littérature, les séries de cas décrivaient des réponses au méthotrexate administré par voie intra-artérielle ou intra-veineuse ou à doses élevées, avec une efficacité qui semble supérieure à celle de la voie orale hebdomadaire. A contrario, une série de 12 patients traités par acitrétine décrivait des réponses dans la quasi-totalité des cas. Nous n’avons pas trouvé de publication de traitement des LPV par des anti-EGFR, cette alternative ayant permis des réponses dans plus de 50% des cas dans notre série.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Cette série décrit l’efficacité des monothérapies par méthotrexate, acitrétine et anti-EGFR dans le traitement des LPV, permettant des réductions tumorales dans environ 50% des cas. Les limites de l’étude sont l’hétérogénéité des lésions du spectre de la LPV, l’hétérogénéité des traitements (multiples lignes, association)et l’évaluation rétrospective de l’efficacité sans évaluation mesurable type RECIST.</div></div>\",\"PeriodicalId\":100088,\"journal\":{\"name\":\"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC\",\"volume\":\"4 8\",\"pages\":\"Pages A90-A91\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2024-11-14\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2667062324007827\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2667062324007827","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
Efficacité des traitements systémiques des lésions du spectre de la leucoplasie proliférative verruqueuse: étude rétrospective de 25 cas
Introduction
La leucoplasie proliférative verruqueuse (LPV) est une entité rare définie cliniquement par des lésions blanches de la cavité buccale évoluant lentement sur un mode exophytique, multifocal, extensif, et dont l’aspect histologique suit un continuum (hyperkératose, hyperplasie verruqueuse, carcinome verruqueux, carcinome épidermoïde). La chirurgie est limitée par le caractère multifocal, extensif, récidivant des lésions qui évoluent fréquemment vers la transformation carcinomateuse. L’utilisation de traitements systémiques a été rapportée dans des cas isolés ou des petites séries de cas. Notre objectif était d’évaluer l’efficacité des traitements systémiques chez des patients ayant une lésion du spectre LPV.
Matériel et méthodes
Cette étude multicentrique rétrospective a inclus des patients ayant reçu un traitement systémique pour une LPV de la cavité orale (selon les critères anatomo-cliniques de Cerero 2010). L’efficacité était définie cliniquement comme une réduction totale ou partielle (patients répondeurs), une stabilité ou une progression (patients non répondeurs).
Résultats
Dans 10 centres hospitaliers, 25 patients correspondaient aux critères d’inclusion (date de diagnostic 2007–2022). Les lésions étaient majoritairement multifocales (76,0%), étendues (76,0%), extensives (92,0%) et avaient évolué vers un carcinome verruqueux ou épidermoïde (80,0%). Près de 80% des patients avaient reçu un traitement local (essentiellement chirurgie) avant l’administration du traitement systémique. Ces 25 patients avaient reçu 43 lignes de traitements systémiques (une ligne, 48%; deux lignes, 28%, trois lignes, 24%), en monothérapie (n = 35; 81%) ou en association (n = 8, 19%). Les réponses aux lignes de traitements sont listées.
Discussion
En accord avec l’histoire naturelle des LPV, les lésions étaient récidivantes ou en échec des traitements locaux (> 75% des cas) et évoluaient vers une transformation carcinomateuse (80% des cas). En raison du caractère lentement progressif de cette maladie, nous avons défini comme répondeurs les patients ayant une réduction complète ou partielle des lésions, tandis que les maladies « stables » étaient considérées comme une « non réponse ». Les traitements administrés étaient hétérogènes; globalement, l’acitrétine, le méthotrexate (voie orale hebdomadaire) et les anti-EGFR permettaient une réduction des lésions dans 50% des cas. Dans la littérature, les séries de cas décrivaient des réponses au méthotrexate administré par voie intra-artérielle ou intra-veineuse ou à doses élevées, avec une efficacité qui semble supérieure à celle de la voie orale hebdomadaire. A contrario, une série de 12 patients traités par acitrétine décrivait des réponses dans la quasi-totalité des cas. Nous n’avons pas trouvé de publication de traitement des LPV par des anti-EGFR, cette alternative ayant permis des réponses dans plus de 50% des cas dans notre série.
Conclusion
Cette série décrit l’efficacité des monothérapies par méthotrexate, acitrétine et anti-EGFR dans le traitement des LPV, permettant des réductions tumorales dans environ 50% des cas. Les limites de l’étude sont l’hétérogénéité des lésions du spectre de la LPV, l’hétérogénéité des traitements (multiples lignes, association)et l’évaluation rétrospective de l’efficacité sans évaluation mesurable type RECIST.