C. Skayem , R. Salle , S. Fouéré , J.D. Bouaziz , T.A. Duong , J.N. Dauendorffer
{"title":"红色阴囊综合征:38 例系列病例,附临床特征和治疗反应详情","authors":"C. Skayem , R. Salle , S. Fouéré , J.D. Bouaziz , T.A. Duong , J.N. Dauendorffer","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.486","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le syndrome du scrotum rouge (SSR) est rare (moins de 50 cas décrits) et caractérisée par un érythème du scrotum associé à des douleurs à type de brûlures et dont le traitement n’est pas codifié.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Il s’agit d’une étude rétrospective. Nous avons extrait des dossiers médicaux informatisés les caractéristiques cliniques et les réponses aux différents traitements des patients présentant un SSR pris en charge de 2014 à 2024.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>38 patients d’âge médian 54 ans [20–71]) ont été inclus. L’érythème scrotal douloureux évoluait depuis 24 mois en moyenne [1 mois à 12 ans]. Dix patients avaient une rosacée faciale associée (26,3 %). Une application préalable de dermocorticoïdes (DC) a été le facteur déclenchant chez 15 patients(39,4 %) ; 4 patients (10,5 %) ont indiqué que les vêtements serrés aggravaient leurs symptômes. Quatre patients (10,5 %) étaient soulagés par l’eau froide, 2 patients (5,2%) par l’eau chaude. Vingt-quatre patients (63 %) présentaient des symptômes persistants alors que 14 patients (37 %) avaient des symptômes intermittents. Six patients (16 %) avaient un prurit associé aux douleurs. L’érythème était diffus chez 35 patients (92 %) et épargnait le raphé scrotal chez 3 patients (8 %). Une xérose du scrotum était observée chez 3 patients (8 %). Chez quatre patients(10,5 %), l’érythème débordait le scrotum: région périnéale (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2), face interne des cuisses (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1), plis inguinaux (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1) et fourreau du pénis(<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1). La durée médiane de tous les traitements était de 3 mois [de 1 à 6 mois]. La doxycycline a été le traitement le plus prescrit en première intention et l’amitriptyline en deuxième intention.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Nous décrivons la plus grande série de cas de SSR. Bien que souvent évoqué dans le SSR, une application préalable de DC n’a pas été retrouvée chez 60 % des patients. Le SSR est parfois considéré comme une manifestation extra-faciale de rosacée mais la prévalence de la rosacée chez les patients avec SSR n’a jamais été rapportée. Dans notre série, elle s’élève à 26 %. Notre étude est la première à décrire la prise en charge et le devenir des patients après différentes lignes de traitements et un long suivi: 50 % des patients sous doxycycline ont eu une réponse complète sans récidive alors qu’un échec était noté chez 25%. En cas d’échec ou de récidive après le traitement par doxycycline, l’amitriptyline s’est révélée efficace dans la plupart des cas, bien que des récidives fréquentes aient été observées. Les traitements considérés comme efficaces pour le SSR sont la doxycycline, la prégabaline et la gabapentine. Cependant, les taux de récidive n’ont jamais été décrits. Notre étude a démontré des récidives fréquentes avec ces traitements réputés efficaces, soulignant le défi thérapeutique représenté par le SSR.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Cette série de 38 cas précise les caractéristiques cliniques du SSR et permet d’estimer le taux d’association à la rosacée. L’hétérogénéité des prescriptions et des réponses souligne la nécessité d’une approche standardisée et de futures études comparatives entre les différents traitements.</div></div>","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Pages A67-A68"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Syndrome du scrotum rouge : série de 38 cas précisant les caractéristiques cliniques et la réponse aux traitements\",\"authors\":\"C. Skayem , R. Salle , S. Fouéré , J.D. Bouaziz , T.A. Duong , J.N. 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Syndrome du scrotum rouge : série de 38 cas précisant les caractéristiques cliniques et la réponse aux traitements
Introduction
Le syndrome du scrotum rouge (SSR) est rare (moins de 50 cas décrits) et caractérisée par un érythème du scrotum associé à des douleurs à type de brûlures et dont le traitement n’est pas codifié.
Matériel et méthodes
Il s’agit d’une étude rétrospective. Nous avons extrait des dossiers médicaux informatisés les caractéristiques cliniques et les réponses aux différents traitements des patients présentant un SSR pris en charge de 2014 à 2024.
Résultats
38 patients d’âge médian 54 ans [20–71]) ont été inclus. L’érythème scrotal douloureux évoluait depuis 24 mois en moyenne [1 mois à 12 ans]. Dix patients avaient une rosacée faciale associée (26,3 %). Une application préalable de dermocorticoïdes (DC) a été le facteur déclenchant chez 15 patients(39,4 %) ; 4 patients (10,5 %) ont indiqué que les vêtements serrés aggravaient leurs symptômes. Quatre patients (10,5 %) étaient soulagés par l’eau froide, 2 patients (5,2%) par l’eau chaude. Vingt-quatre patients (63 %) présentaient des symptômes persistants alors que 14 patients (37 %) avaient des symptômes intermittents. Six patients (16 %) avaient un prurit associé aux douleurs. L’érythème était diffus chez 35 patients (92 %) et épargnait le raphé scrotal chez 3 patients (8 %). Une xérose du scrotum était observée chez 3 patients (8 %). Chez quatre patients(10,5 %), l’érythème débordait le scrotum: région périnéale (n = 2), face interne des cuisses (n = 1), plis inguinaux (n = 1) et fourreau du pénis(n = 1). La durée médiane de tous les traitements était de 3 mois [de 1 à 6 mois]. La doxycycline a été le traitement le plus prescrit en première intention et l’amitriptyline en deuxième intention.
Discussion
Nous décrivons la plus grande série de cas de SSR. Bien que souvent évoqué dans le SSR, une application préalable de DC n’a pas été retrouvée chez 60 % des patients. Le SSR est parfois considéré comme une manifestation extra-faciale de rosacée mais la prévalence de la rosacée chez les patients avec SSR n’a jamais été rapportée. Dans notre série, elle s’élève à 26 %. Notre étude est la première à décrire la prise en charge et le devenir des patients après différentes lignes de traitements et un long suivi: 50 % des patients sous doxycycline ont eu une réponse complète sans récidive alors qu’un échec était noté chez 25%. En cas d’échec ou de récidive après le traitement par doxycycline, l’amitriptyline s’est révélée efficace dans la plupart des cas, bien que des récidives fréquentes aient été observées. Les traitements considérés comme efficaces pour le SSR sont la doxycycline, la prégabaline et la gabapentine. Cependant, les taux de récidive n’ont jamais été décrits. Notre étude a démontré des récidives fréquentes avec ces traitements réputés efficaces, soulignant le défi thérapeutique représenté par le SSR.
Conclusion
Cette série de 38 cas précise les caractéristiques cliniques du SSR et permet d’estimer le taux d’association à la rosacée. L’hétérogénéité des prescriptions et des réponses souligne la nécessité d’une approche standardisée et de futures études comparatives entre les différents traitements.