P. Rousset , C. Nardin , E. Maubec , V. Heidelberger , A. Picard , L. Troin , E. Gérard , N. Kramkimel , M. Steff , G. Quéreux , C. Gaudy-Marqueste , C. Lesage , C. Mignard , G. Jeudy , T. Jouary , M. Saint-Jean , B. Baroudjian , E. Archier , L. Mortier , C. Lebbé , H. Montaudié
{"title":"抗PD-1和来伐替尼联合疗法在晚期黑色素瘤中的疗效和安全性:LENVAMEL,一项由皮肤癌症研究组(GCC)开展的多中心真实生活回顾性研究","authors":"P. Rousset , C. Nardin , E. Maubec , V. Heidelberger , A. Picard , L. Troin , E. Gérard , N. Kramkimel , M. Steff , G. Quéreux , C. Gaudy-Marqueste , C. Lesage , C. Mignard , G. Jeudy , T. Jouary , M. Saint-Jean , B. Baroudjian , E. Archier , L. Mortier , C. Lebbé , H. Montaudié","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.512","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les options thérapeutiques pour les patients atteints d’un mélanome métastatique résistant à l’immunothérapie et parfois aussi à la thérapie ciblée sont limitées. Des études suggèrent une activité anti-tumorale de l’association pembrolizumab<!--> <!-->+<!--> <!-->lenvatinib chez des patients immunorésistants. Aussi, avons-nous évalué les données d’efficacité et de tolérance en vie réelle de l’association anti-PD-1<!--> <!-->+<!--> <!-->lenvatinib dans cette population.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Cette étude française multicentrique, rétrospective, en vie réelle, a été menée entre 09/2020 et 07/2023. Le critère de jugement primaire était le taux de réponse objective selon les critères RECIST (v.1.1). Les critères de jugement secondaires étaient les effets secondaires liés au traitement, la survie sans progression, la survie globale et la durée de réponse.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi les 67 patients inclus (âge médian de 69 ans), 85% présentaient une maladie de stade IV M1c ou M1d. Les caractéristiques initiales sont présentées. Le suivi médian était de 5 mois. Le taux de réponse objective était de 28,4% (95%CI, 18–41%), incluant 3 réponses complètes (4,5%) et 16 réponses partielles (23,9%). Le taux de réponse objective était de 71,4% (95%CI, 29–96%) pour les primitifs muqueux (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->7 patients), 32,8% (95%CI, 21–46%) pour les patients prétraités par anti-PD-1<!--> <!-->+<!--> <!-->anti-CTLA-4 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->58 patients), et 31,5% (95%CI, 20–46%) pour les mélanomes BRAF sauvage (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->54 patients). La durée médiane de réponse était de 3,1 mois (IQR, 1,3–4,3). La médiane de survie sans progression et de survie globale était de 3,1 mois (95% CI, 2,5–3,7) et 9,8 mois (95% CI, 5,6–13,9) respectivement. Des effets secondaires de grade 3-4 sont survenus chez 16 patients (24%), les plus fréquents étant l’asthénie (43,3%), les nausées/vomissements (26,8%), la diarrhée (20,9%) et l’hypertension artérielle (20,9%). Aucune toxicité de grade 5 n’a été déclarée.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Nos résultats sont comparables à ceux de l’essai de phase II LEAP-004 qui démontrait un taux de réponse de 21% de l’association pembrolizumab et lenvatinib au sein d’une cohorte de 103 patients immuno-résistants. Les patients prétraités par anti-PD-1+ anti-CTLA-4 et ceux atteints d’un mélanome BRAF sauvage paraissent mieux répondre à cette stratégie. Notre travail suggère également des résultats prometteurs pour les patients atteints d’un mélanome muqueux. Ces résultats sont à pondérer au faible effectif de patients dans ce sous-groupe.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Notre étude montre que l’association anti-PD-1<!--> <!-->+<!--> <!-->lenvatinib offre un taux de réponse intéressant pour un profil de tolérance acceptable, avec des toxicités gérables, au sein d’une population immuno-résistante aux caractéristiques pronostiques péjoratives. Nos résultats, bien que limités par un suivi court, soutiennent ainsi cette option thérapeutique, non encore approuvée par les autorités sanitaires, dans les mélanomes réfractaires. Ils appuient également la nécessité de développer de nouvelles stratégies plus efficaces.</div></div>","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Pages A84-A85"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Efficacité et tolérance de l’association anti-PD-1 et lenvatinib dans le mélanome avancé: LENVAMEL, une étude rétrospective multicentrique en vie réelle menée par le Groupe de cancérologie cutanée (GCC)\",\"authors\":\"P. Rousset , C. Nardin , E. Maubec , V. Heidelberger , A. Picard , L. Troin , E. Gérard , N. Kramkimel , M. Steff , G. Quéreux , C. Gaudy-Marqueste , C. Lesage , C. Mignard , G. Jeudy , T. Jouary , M. Saint-Jean , B. Baroudjian , E. Archier , L. Mortier , C. Lebbé , H. Montaudié\",\"doi\":\"10.1016/j.fander.2024.09.512\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><h3>Introduction</h3><div>Les options thérapeutiques pour les patients atteints d’un mélanome métastatique résistant à l’immunothérapie et parfois aussi à la thérapie ciblée sont limitées. Des études suggèrent une activité anti-tumorale de l’association pembrolizumab<!--> <!-->+<!--> <!-->lenvatinib chez des patients immunorésistants. Aussi, avons-nous évalué les données d’efficacité et de tolérance en vie réelle de l’association anti-PD-1<!--> <!-->+<!--> <!-->lenvatinib dans cette population.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Cette étude française multicentrique, rétrospective, en vie réelle, a été menée entre 09/2020 et 07/2023. Le critère de jugement primaire était le taux de réponse objective selon les critères RECIST (v.1.1). Les critères de jugement secondaires étaient les effets secondaires liés au traitement, la survie sans progression, la survie globale et la durée de réponse.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi les 67 patients inclus (âge médian de 69 ans), 85% présentaient une maladie de stade IV M1c ou M1d. Les caractéristiques initiales sont présentées. Le suivi médian était de 5 mois. Le taux de réponse objective était de 28,4% (95%CI, 18–41%), incluant 3 réponses complètes (4,5%) et 16 réponses partielles (23,9%). Le taux de réponse objective était de 71,4% (95%CI, 29–96%) pour les primitifs muqueux (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->7 patients), 32,8% (95%CI, 21–46%) pour les patients prétraités par anti-PD-1<!--> <!-->+<!--> <!-->anti-CTLA-4 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->58 patients), et 31,5% (95%CI, 20–46%) pour les mélanomes BRAF sauvage (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->54 patients). La durée médiane de réponse était de 3,1 mois (IQR, 1,3–4,3). La médiane de survie sans progression et de survie globale était de 3,1 mois (95% CI, 2,5–3,7) et 9,8 mois (95% CI, 5,6–13,9) respectivement. Des effets secondaires de grade 3-4 sont survenus chez 16 patients (24%), les plus fréquents étant l’asthénie (43,3%), les nausées/vomissements (26,8%), la diarrhée (20,9%) et l’hypertension artérielle (20,9%). Aucune toxicité de grade 5 n’a été déclarée.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Nos résultats sont comparables à ceux de l’essai de phase II LEAP-004 qui démontrait un taux de réponse de 21% de l’association pembrolizumab et lenvatinib au sein d’une cohorte de 103 patients immuno-résistants. Les patients prétraités par anti-PD-1+ anti-CTLA-4 et ceux atteints d’un mélanome BRAF sauvage paraissent mieux répondre à cette stratégie. Notre travail suggère également des résultats prometteurs pour les patients atteints d’un mélanome muqueux. Ces résultats sont à pondérer au faible effectif de patients dans ce sous-groupe.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Notre étude montre que l’association anti-PD-1<!--> <!-->+<!--> <!-->lenvatinib offre un taux de réponse intéressant pour un profil de tolérance acceptable, avec des toxicités gérables, au sein d’une population immuno-résistante aux caractéristiques pronostiques péjoratives. Nos résultats, bien que limités par un suivi court, soutiennent ainsi cette option thérapeutique, non encore approuvée par les autorités sanitaires, dans les mélanomes réfractaires. Ils appuient également la nécessité de développer de nouvelles stratégies plus efficaces.</div></div>\",\"PeriodicalId\":100088,\"journal\":{\"name\":\"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC\",\"volume\":\"4 8\",\"pages\":\"Pages A84-A85\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2024-11-14\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2667062324007724\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2667062324007724","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
Efficacité et tolérance de l’association anti-PD-1 et lenvatinib dans le mélanome avancé: LENVAMEL, une étude rétrospective multicentrique en vie réelle menée par le Groupe de cancérologie cutanée (GCC)
Introduction
Les options thérapeutiques pour les patients atteints d’un mélanome métastatique résistant à l’immunothérapie et parfois aussi à la thérapie ciblée sont limitées. Des études suggèrent une activité anti-tumorale de l’association pembrolizumab + lenvatinib chez des patients immunorésistants. Aussi, avons-nous évalué les données d’efficacité et de tolérance en vie réelle de l’association anti-PD-1 + lenvatinib dans cette population.
Matériel et méthodes
Cette étude française multicentrique, rétrospective, en vie réelle, a été menée entre 09/2020 et 07/2023. Le critère de jugement primaire était le taux de réponse objective selon les critères RECIST (v.1.1). Les critères de jugement secondaires étaient les effets secondaires liés au traitement, la survie sans progression, la survie globale et la durée de réponse.
Résultats
Parmi les 67 patients inclus (âge médian de 69 ans), 85% présentaient une maladie de stade IV M1c ou M1d. Les caractéristiques initiales sont présentées. Le suivi médian était de 5 mois. Le taux de réponse objective était de 28,4% (95%CI, 18–41%), incluant 3 réponses complètes (4,5%) et 16 réponses partielles (23,9%). Le taux de réponse objective était de 71,4% (95%CI, 29–96%) pour les primitifs muqueux (n = 7 patients), 32,8% (95%CI, 21–46%) pour les patients prétraités par anti-PD-1 + anti-CTLA-4 (n = 58 patients), et 31,5% (95%CI, 20–46%) pour les mélanomes BRAF sauvage (n = 54 patients). La durée médiane de réponse était de 3,1 mois (IQR, 1,3–4,3). La médiane de survie sans progression et de survie globale était de 3,1 mois (95% CI, 2,5–3,7) et 9,8 mois (95% CI, 5,6–13,9) respectivement. Des effets secondaires de grade 3-4 sont survenus chez 16 patients (24%), les plus fréquents étant l’asthénie (43,3%), les nausées/vomissements (26,8%), la diarrhée (20,9%) et l’hypertension artérielle (20,9%). Aucune toxicité de grade 5 n’a été déclarée.
Discussion
Nos résultats sont comparables à ceux de l’essai de phase II LEAP-004 qui démontrait un taux de réponse de 21% de l’association pembrolizumab et lenvatinib au sein d’une cohorte de 103 patients immuno-résistants. Les patients prétraités par anti-PD-1+ anti-CTLA-4 et ceux atteints d’un mélanome BRAF sauvage paraissent mieux répondre à cette stratégie. Notre travail suggère également des résultats prometteurs pour les patients atteints d’un mélanome muqueux. Ces résultats sont à pondérer au faible effectif de patients dans ce sous-groupe.
Conclusion
Notre étude montre que l’association anti-PD-1 + lenvatinib offre un taux de réponse intéressant pour un profil de tolérance acceptable, avec des toxicités gérables, au sein d’une population immuno-résistante aux caractéristiques pronostiques péjoratives. Nos résultats, bien que limités par un suivi court, soutiennent ainsi cette option thérapeutique, non encore approuvée par les autorités sanitaires, dans les mélanomes réfractaires. Ils appuient également la nécessité de développer de nouvelles stratégies plus efficaces.