M. Vuillemey , T. Goronflot , J. Cassecuel , P. Celerier , L. Misery , A. Dupuy , Y. Le Corre , E. Hainault , A. Khammari , G. Quéreux
{"title":"黑色素瘤的辅助治疗:利用国家数据库进行的真实生存情况比较研究","authors":"M. Vuillemey , T. Goronflot , J. Cassecuel , P. Celerier , L. Misery , A. Dupuy , Y. Le Corre , E. Hainault , A. Khammari , G. Quéreux","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.528","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Depuis 2018 l’immunothérapie (IT) et la thérapie ciblée (TC) sont indiquées en adjuvant pour les mélanomes stade III ou IV pauci-métastatiques. Leur bénéfice contre placebo a été prouvé dans les essais cliniques mais ces traitements n’ont pas été testés les uns versus les autres. Par ailleurs, très peu d’études évaluent cette prise en charge en vie réelle. Nous avons donc décidé de mener une étude sur les traitements adjuvants du mélanome en vie réelle.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Dans cette cohorte, nous avons inclus tous les patients atteints d’un mélanome stade III ou IV (8<sup>e</sup> AJCC), en rémission complète après chirurgie curative initiale entre le 01/01/2018 et le 31/12/2022, issus de 6 centres d’une base nationale. Pour chacun de ces patients ont été recueillis des données sociodémographiques, les caractéristiques du mélanome, les traitements reçus et l’évolution. Pour chaque groupe (IT, TC, abstention) le critère de jugement principal était la survie sans récidive (SSR). La survie globale (SG) représentait le critère secondaire. L’analyse a été réalisée selon la méthode de Kaplan–Meier et en intention de traiter. Les groupes ont été appariés sur l’âge, le sexe, le stade et l’histologie (ulcération).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Nous avons inclus 350 patients. Le sex-ratio était de 1,2 ; l’âge moyen était de 65,6 ans (±14,4) ; 151 (43 %) étaient BRAF mutés ; 259 patients (74 %) ont reçu un traitement adjuvant dont 76,4 % (198) par IT et 23,6 % (61) par TC. La médiane de suivi totale était de 33 mois. Après appariement, la SSR était significativement meilleure chez les patients traités que dans le groupe abstention (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0008). La SSR à 3 ans était de 41,7 % sous TC, 52,2 % sous IT et 43,3 % pour les abstentions, sans différence significative. L’analyse en sous-groupe ne montrait pas de différence significative de la SSR à 3 ans selon le stade III (67,5 %, IC95 %[50,3–90,6]) ou IV (35,9 % IC95 %[19,4–66,4]), l’indice de Breslow et le statut BRAF (sauvage<!--> <!-->=<!--> <!-->39,9 % IC95 %[27,7–57,4], muté<!--> <!-->=<!--> <!-->56,4 %, IC95 %[45,0–70,6]). Il existait une différence significative en SG entre le groupe adjuvant et le groupe non traité (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0029).</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Notre analyse en vie réelle objective un bénéfice non significatif en SSR et en SG chez les patients traités en adjuvant par rapport aux patients non traités. Ces résultats qui diffèrent des essais cliniques pourraient s’expliquer par le faible échantillon mais également par la non sélection des patients, notamment sur les traitements systémiques reçus auparavant (20,4 % dans notre étude). Nous ne montrons pas de différence significative de la SSR sous IT versus TC, ce qui conforte les résultats d’une étude récente avec 954 patients (Bloem et al., ASCO 2024). La SSR à 3 ans est inférieure à celle des essais avec le nivolumab (51,7 %) le pembrolizumab (63,7 %) et le dabrafénib tramétinib (59 %).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Notre étude en vie réelle ne montre pas de bénéfice clinique significatif à un traitement adjuvant par IT ou TC versus abstention ; la nouvelle approche thérapeutique en néoadjuvant semble plus prometteuse.</div></div>","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Pages A95-A96"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Traitement adjuvant du mélanome : étude comparative de survie en vie réelle à partir d’une base nationale\",\"authors\":\"M. Vuillemey , T. Goronflot , J. Cassecuel , P. Celerier , L. Misery , A. Dupuy , Y. Le Corre , E. Hainault , A. Khammari , G. 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Pour chacun de ces patients ont été recueillis des données sociodémographiques, les caractéristiques du mélanome, les traitements reçus et l’évolution. Pour chaque groupe (IT, TC, abstention) le critère de jugement principal était la survie sans récidive (SSR). La survie globale (SG) représentait le critère secondaire. L’analyse a été réalisée selon la méthode de Kaplan–Meier et en intention de traiter. Les groupes ont été appariés sur l’âge, le sexe, le stade et l’histologie (ulcération).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Nous avons inclus 350 patients. Le sex-ratio était de 1,2 ; l’âge moyen était de 65,6 ans (±14,4) ; 151 (43 %) étaient BRAF mutés ; 259 patients (74 %) ont reçu un traitement adjuvant dont 76,4 % (198) par IT et 23,6 % (61) par TC. La médiane de suivi totale était de 33 mois. Après appariement, la SSR était significativement meilleure chez les patients traités que dans le groupe abstention (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0008). La SSR à 3 ans était de 41,7 % sous TC, 52,2 % sous IT et 43,3 % pour les abstentions, sans différence significative. L’analyse en sous-groupe ne montrait pas de différence significative de la SSR à 3 ans selon le stade III (67,5 %, IC95 %[50,3–90,6]) ou IV (35,9 % IC95 %[19,4–66,4]), l’indice de Breslow et le statut BRAF (sauvage<!--> <!-->=<!--> <!-->39,9 % IC95 %[27,7–57,4], muté<!--> <!-->=<!--> <!-->56,4 %, IC95 %[45,0–70,6]). Il existait une différence significative en SG entre le groupe adjuvant et le groupe non traité (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0029).</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Notre analyse en vie réelle objective un bénéfice non significatif en SSR et en SG chez les patients traités en adjuvant par rapport aux patients non traités. Ces résultats qui diffèrent des essais cliniques pourraient s’expliquer par le faible échantillon mais également par la non sélection des patients, notamment sur les traitements systémiques reçus auparavant (20,4 % dans notre étude). Nous ne montrons pas de différence significative de la SSR sous IT versus TC, ce qui conforte les résultats d’une étude récente avec 954 patients (Bloem et al., ASCO 2024). La SSR à 3 ans est inférieure à celle des essais avec le nivolumab (51,7 %) le pembrolizumab (63,7 %) et le dabrafénib tramétinib (59 %).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Notre étude en vie réelle ne montre pas de bénéfice clinique significatif à un traitement adjuvant par IT ou TC versus abstention ; la nouvelle approche thérapeutique en néoadjuvant semble plus prometteuse.</div></div>\",\"PeriodicalId\":100088,\"journal\":{\"name\":\"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC\",\"volume\":\"4 8\",\"pages\":\"Pages A95-A96\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2024-11-14\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2667062324007888\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2667062324007888","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
Traitement adjuvant du mélanome : étude comparative de survie en vie réelle à partir d’une base nationale
Introduction
Depuis 2018 l’immunothérapie (IT) et la thérapie ciblée (TC) sont indiquées en adjuvant pour les mélanomes stade III ou IV pauci-métastatiques. Leur bénéfice contre placebo a été prouvé dans les essais cliniques mais ces traitements n’ont pas été testés les uns versus les autres. Par ailleurs, très peu d’études évaluent cette prise en charge en vie réelle. Nous avons donc décidé de mener une étude sur les traitements adjuvants du mélanome en vie réelle.
Matériel et méthodes
Dans cette cohorte, nous avons inclus tous les patients atteints d’un mélanome stade III ou IV (8e AJCC), en rémission complète après chirurgie curative initiale entre le 01/01/2018 et le 31/12/2022, issus de 6 centres d’une base nationale. Pour chacun de ces patients ont été recueillis des données sociodémographiques, les caractéristiques du mélanome, les traitements reçus et l’évolution. Pour chaque groupe (IT, TC, abstention) le critère de jugement principal était la survie sans récidive (SSR). La survie globale (SG) représentait le critère secondaire. L’analyse a été réalisée selon la méthode de Kaplan–Meier et en intention de traiter. Les groupes ont été appariés sur l’âge, le sexe, le stade et l’histologie (ulcération).
Résultats
Nous avons inclus 350 patients. Le sex-ratio était de 1,2 ; l’âge moyen était de 65,6 ans (±14,4) ; 151 (43 %) étaient BRAF mutés ; 259 patients (74 %) ont reçu un traitement adjuvant dont 76,4 % (198) par IT et 23,6 % (61) par TC. La médiane de suivi totale était de 33 mois. Après appariement, la SSR était significativement meilleure chez les patients traités que dans le groupe abstention (p = 0,0008). La SSR à 3 ans était de 41,7 % sous TC, 52,2 % sous IT et 43,3 % pour les abstentions, sans différence significative. L’analyse en sous-groupe ne montrait pas de différence significative de la SSR à 3 ans selon le stade III (67,5 %, IC95 %[50,3–90,6]) ou IV (35,9 % IC95 %[19,4–66,4]), l’indice de Breslow et le statut BRAF (sauvage = 39,9 % IC95 %[27,7–57,4], muté = 56,4 %, IC95 %[45,0–70,6]). Il existait une différence significative en SG entre le groupe adjuvant et le groupe non traité (p = 0,0029).
Discussion
Notre analyse en vie réelle objective un bénéfice non significatif en SSR et en SG chez les patients traités en adjuvant par rapport aux patients non traités. Ces résultats qui diffèrent des essais cliniques pourraient s’expliquer par le faible échantillon mais également par la non sélection des patients, notamment sur les traitements systémiques reçus auparavant (20,4 % dans notre étude). Nous ne montrons pas de différence significative de la SSR sous IT versus TC, ce qui conforte les résultats d’une étude récente avec 954 patients (Bloem et al., ASCO 2024). La SSR à 3 ans est inférieure à celle des essais avec le nivolumab (51,7 %) le pembrolizumab (63,7 %) et le dabrafénib tramétinib (59 %).
Conclusion
Notre étude en vie réelle ne montre pas de bénéfice clinique significatif à un traitement adjuvant par IT ou TC versus abstention ; la nouvelle approche thérapeutique en néoadjuvant semble plus prometteuse.