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Voir la personne derrière la pathologie : enjeux anthropologiques et psychologiques d’une recommandation de bonne pratique
Nous proposons dans cette contribution une lecture spinoziste de la recommandation de bonne pratique « Voir la personne derriere la pathologie ». Il nous a semble interessant, en effet, de nous poser la question suivante : lorsqu’on recommande de prendre soin de la personne qu’est le patient derriere l’organe malade, qu’est-ce que cela implique, d’un point de vue anthropologique et psychologique, pour la personne qu’est le soignant ? Est-ce que cela ne risque pas d’etre vecu comme une mise en danger personnelle, pour celui qui est au contact de situations dramatiques au quotidien de sa pratique professionnelle ? Ces questionnements nous invitent a suivre deux pistes reflexives. Premierement, penser une nouvelle anthropologie ethique de la relation de soins, par-dela les grands principes desincarnes de la bioethique. Deuxiemement, redonner une place au corps organique et affectif du soignant dans la relation de soins, ainsi qu’a ce que ce dernier sent de la situation au-dela ou aux cotes de l’imagerie et des analyses medicales. Ces pistes reflexives ont elles-memes donne lieu a des experimentations pratiques : proposer aux soignants de faire l’experience d’autres manieres d’etre affectes, et leur proposer de contribuer activement a une reflexion ethique participative sur leur pratique. Cela implique en retour de sortir de l’immediatete des effets attendus, et d’inscrire l’ethique en sante dans une temporalite longue, dans un devenir sans cesse realimente.