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Les Eglises devaient alors elles-memes composer une liturgie si le cas se presentait, avec une constante : l’instruction prealable au bapteme, conformement aux Ecritures. Le formulaire adopte permet une harmonisation des pratiques. Le texte « quatre-en-un » consiste en plusieurs questions-reponses communes aux quatre categories, alternees de questions-reponses specifiques en fonction de la croyance d’origine. Ainsi, avant de confesser la nouvelle confession, le converti doit renier son ancien etat et toute doctrine contraire a celle des Eglises reformees. A ce jour, peu de baptemes de convertis anterieurs a 1644 sont connus pour l’Ouest, espace geographique privilegie de notre etude, et pour Paris. Leur nombre est encore bien inferieur pour les decennies qui suivent, jusqu’a la Revocation. La conception de la liturgie semble francaise ; un formulaire concernant les memes categories est mentionne pour l’Eglise wallonne de Rotterdam (Provinces-Unies), fin 1661, soit posterieur a 1644-1645, tandis que la plus ancienne version (wallonne) imprimee connue date de 1673. 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« Toutefois et quand il aura plû à Dieu donner à son Église la joye de quelque conversion »
Fin 1644-debut 1645, le synode national des Eglises reformees de France a Charenton adopte un formulaire pour le bapteme d’adultes convertis au christianisme. Quatre categories sont visees : paiens, juifs, « mahometans » et anabaptistes non-baptises. Cet article s’interesse a son contenu, aux probables motifs pour cette decision et au contexte : quelle realite represente le bapteme de ces personnes au sein des Eglises reformees ? La question se pose d’autant plus que la reglementation royale restreint en theorie du moins le sejour des musulmans et juifs en France et celui des protestants dans le Nouveau Monde. Des les premiers synodes, le bapteme de « mores » a fait l’objet de debats. Les Eglises devaient alors elles-memes composer une liturgie si le cas se presentait, avec une constante : l’instruction prealable au bapteme, conformement aux Ecritures. Le formulaire adopte permet une harmonisation des pratiques. Le texte « quatre-en-un » consiste en plusieurs questions-reponses communes aux quatre categories, alternees de questions-reponses specifiques en fonction de la croyance d’origine. Ainsi, avant de confesser la nouvelle confession, le converti doit renier son ancien etat et toute doctrine contraire a celle des Eglises reformees. A ce jour, peu de baptemes de convertis anterieurs a 1644 sont connus pour l’Ouest, espace geographique privilegie de notre etude, et pour Paris. Leur nombre est encore bien inferieur pour les decennies qui suivent, jusqu’a la Revocation. La conception de la liturgie semble francaise ; un formulaire concernant les memes categories est mentionne pour l’Eglise wallonne de Rotterdam (Provinces-Unies), fin 1661, soit posterieur a 1644-1645, tandis que la plus ancienne version (wallonne) imprimee connue date de 1673. Les recherches de tels baptemes et d’eventuels debats a leur sujet sont a poursuivre pour toutes les Eglises de l’Ouest, pour les autres provinces synodales, ainsi que pour des Eglises francophones hors de France.