{"title":"小说中的历史:从无政府主义到档案","authors":"M. Laronde","doi":"10.1080/09639489.2022.2077322","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"RÉSUMÉ Avec Algérie ! Algérie ! (2007), Éric Michel retrace des évènements de la guerre d’Algérie, en Algérie comme en France, de 1954 jusqu’aux massacres d’octobre 1961 à Paris. Cette naturalisation de l’Histoire collective par la fiction rejoint le roman historique où « l’événement est objet de récit » (Ricœur) et l’écriture « raconte » l’Histoire en transformant la fiction en discours liminal, un discours ambigu qui « brouille la ligne de partage » entre fiction et Histoire (Rancière). L’analyse recense les différentes formes d’archives qui constituent la base de l’écriture et permettent au lecteur d’historiciser les éléments du récit qui sont liés à l’Histoire de l’Algérie. Pour Alice Zeniter, L’art de perdre (2017a) n’a pas pour motivation de raconter la guerre d’Algérie mais d’« écrire un roman qui soit une trajectoire de migration » (2017b) sur trois générations. L’enquête de Naïma sur ses origines algériennes sur Internet, en bibliothèque, chez les historiens, fait de la fiction une « anarchive » (« une alternative aux archives officielles », Brozgal) où l’alliance entre mémoire, postmémoire et écriture de fiction « renvoie[nt] à une manière de ‘faire l’histoire’ » (Certeau). Les deux romans se conjuguent pour faire de l’anarchive un complément de l’archive dans l’écriture d’une Histoire « vivante ».","PeriodicalId":44362,"journal":{"name":"Modern & Contemporary France","volume":"31 1","pages":"91 - 103"},"PeriodicalIF":0.3000,"publicationDate":"2022-06-21","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"L’Histoire dans la fiction : de l’anarchive à l’archive\",\"authors\":\"M. Laronde\",\"doi\":\"10.1080/09639489.2022.2077322\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"RÉSUMÉ Avec Algérie ! Algérie ! (2007), Éric Michel retrace des évènements de la guerre d’Algérie, en Algérie comme en France, de 1954 jusqu’aux massacres d’octobre 1961 à Paris. Cette naturalisation de l’Histoire collective par la fiction rejoint le roman historique où « l’événement est objet de récit » (Ricœur) et l’écriture « raconte » l’Histoire en transformant la fiction en discours liminal, un discours ambigu qui « brouille la ligne de partage » entre fiction et Histoire (Rancière). L’analyse recense les différentes formes d’archives qui constituent la base de l’écriture et permettent au lecteur d’historiciser les éléments du récit qui sont liés à l’Histoire de l’Algérie. Pour Alice Zeniter, L’art de perdre (2017a) n’a pas pour motivation de raconter la guerre d’Algérie mais d’« écrire un roman qui soit une trajectoire de migration » (2017b) sur trois générations. L’enquête de Naïma sur ses origines algériennes sur Internet, en bibliothèque, chez les historiens, fait de la fiction une « anarchive » (« une alternative aux archives officielles », Brozgal) où l’alliance entre mémoire, postmémoire et écriture de fiction « renvoie[nt] à une manière de ‘faire l’histoire’ » (Certeau). Les deux romans se conjuguent pour faire de l’anarchive un complément de l’archive dans l’écriture d’une Histoire « vivante ».\",\"PeriodicalId\":44362,\"journal\":{\"name\":\"Modern & Contemporary France\",\"volume\":\"31 1\",\"pages\":\"91 - 103\"},\"PeriodicalIF\":0.3000,\"publicationDate\":\"2022-06-21\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Modern & Contemporary France\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.1080/09639489.2022.2077322\",\"RegionNum\":4,\"RegionCategory\":\"历史学\",\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"Q2\",\"JCRName\":\"HISTORY\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Modern & Contemporary France","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1080/09639489.2022.2077322","RegionNum":4,"RegionCategory":"历史学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q2","JCRName":"HISTORY","Score":null,"Total":0}
L’Histoire dans la fiction : de l’anarchive à l’archive
RÉSUMÉ Avec Algérie ! Algérie ! (2007), Éric Michel retrace des évènements de la guerre d’Algérie, en Algérie comme en France, de 1954 jusqu’aux massacres d’octobre 1961 à Paris. Cette naturalisation de l’Histoire collective par la fiction rejoint le roman historique où « l’événement est objet de récit » (Ricœur) et l’écriture « raconte » l’Histoire en transformant la fiction en discours liminal, un discours ambigu qui « brouille la ligne de partage » entre fiction et Histoire (Rancière). L’analyse recense les différentes formes d’archives qui constituent la base de l’écriture et permettent au lecteur d’historiciser les éléments du récit qui sont liés à l’Histoire de l’Algérie. Pour Alice Zeniter, L’art de perdre (2017a) n’a pas pour motivation de raconter la guerre d’Algérie mais d’« écrire un roman qui soit une trajectoire de migration » (2017b) sur trois générations. L’enquête de Naïma sur ses origines algériennes sur Internet, en bibliothèque, chez les historiens, fait de la fiction une « anarchive » (« une alternative aux archives officielles », Brozgal) où l’alliance entre mémoire, postmémoire et écriture de fiction « renvoie[nt] à une manière de ‘faire l’histoire’ » (Certeau). Les deux romans se conjuguent pour faire de l’anarchive un complément de l’archive dans l’écriture d’une Histoire « vivante ».