{"title":"“思想物理学”与“理论反人文主义”:祖拉比什维利的“斯宾诺莎”与阿尔都塞的“斯宾诺莎”","authors":"Raphaël Chappé","doi":"10.4000/ASTERION.3457","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"L’objet de cet article est de comparer deux approches de Spinoza mises en place par les philosophes francais Louis Althusser et Francois Zourabichvili. Malgre les ecarts substantiels entre ces approches, il existe entre elles des convergences significatives. Celles-ci tiennent d’une part a la lecture anti-humaniste de Spinoza par ces deux philosophes, c’est-a-dire au refus de poser un sujet maitre et auteur de ses pensees et de ses actes, concept premier pour forger une essence normative de l’homme. Il y a d’autre part convergence entre ces deux philosophes en raison de leur conception de la vie psychique : une conception spinoziste, voire une conception qui prolonge le spinozisme. La philosophie francaise – Canguilhem apres Politzer – a formule un ensemble de reproches a l’encontre de la psychologie. Or Spinoza fournit, dans une demarche actualisante, des outils critiques contre toutes les formes de precipitation psychologique. Et en meme temps, il indique, de l’interieur de la philosophie, une voie permettant de cerner la vie psychique dans son mouvement propre. Il ne s’agit donc pas d’un reductionnisme : les phenomenes psychiques ont une existence specifique, une teneur qui les fait resister a un enregimentement trop rapide sous la juridiction d’une cause externe et heterogene. Zourabichvili et Althusser reinvestissent alors – chacun a sa facon – l’articulation spinozienne entre contestation des prerogatives du sujet moderne et identification d’un domaine psychique irreductible.","PeriodicalId":53745,"journal":{"name":"Asterion-Philosophie Histoire des Idees Pensee Politique","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.1000,"publicationDate":"2018-11-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"« Physique de la pensée » et « anti-humanisme théorique » : le « Spinoza » de Zourabichvili face à celui d’Althusser\",\"authors\":\"Raphaël Chappé\",\"doi\":\"10.4000/ASTERION.3457\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"L’objet de cet article est de comparer deux approches de Spinoza mises en place par les philosophes francais Louis Althusser et Francois Zourabichvili. Malgre les ecarts substantiels entre ces approches, il existe entre elles des convergences significatives. Celles-ci tiennent d’une part a la lecture anti-humaniste de Spinoza par ces deux philosophes, c’est-a-dire au refus de poser un sujet maitre et auteur de ses pensees et de ses actes, concept premier pour forger une essence normative de l’homme. Il y a d’autre part convergence entre ces deux philosophes en raison de leur conception de la vie psychique : une conception spinoziste, voire une conception qui prolonge le spinozisme. La philosophie francaise – Canguilhem apres Politzer – a formule un ensemble de reproches a l’encontre de la psychologie. Or Spinoza fournit, dans une demarche actualisante, des outils critiques contre toutes les formes de precipitation psychologique. Et en meme temps, il indique, de l’interieur de la philosophie, une voie permettant de cerner la vie psychique dans son mouvement propre. Il ne s’agit donc pas d’un reductionnisme : les phenomenes psychiques ont une existence specifique, une teneur qui les fait resister a un enregimentement trop rapide sous la juridiction d’une cause externe et heterogene. Zourabichvili et Althusser reinvestissent alors – chacun a sa facon – l’articulation spinozienne entre contestation des prerogatives du sujet moderne et identification d’un domaine psychique irreductible.\",\"PeriodicalId\":53745,\"journal\":{\"name\":\"Asterion-Philosophie Histoire des Idees Pensee Politique\",\"volume\":\" \",\"pages\":\"\"},\"PeriodicalIF\":0.1000,\"publicationDate\":\"2018-11-16\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Asterion-Philosophie Histoire des Idees Pensee Politique\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.4000/ASTERION.3457\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"0\",\"JCRName\":\"PHILOSOPHY\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Asterion-Philosophie Histoire des Idees Pensee Politique","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/ASTERION.3457","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"0","JCRName":"PHILOSOPHY","Score":null,"Total":0}
« Physique de la pensée » et « anti-humanisme théorique » : le « Spinoza » de Zourabichvili face à celui d’Althusser
L’objet de cet article est de comparer deux approches de Spinoza mises en place par les philosophes francais Louis Althusser et Francois Zourabichvili. Malgre les ecarts substantiels entre ces approches, il existe entre elles des convergences significatives. Celles-ci tiennent d’une part a la lecture anti-humaniste de Spinoza par ces deux philosophes, c’est-a-dire au refus de poser un sujet maitre et auteur de ses pensees et de ses actes, concept premier pour forger une essence normative de l’homme. Il y a d’autre part convergence entre ces deux philosophes en raison de leur conception de la vie psychique : une conception spinoziste, voire une conception qui prolonge le spinozisme. La philosophie francaise – Canguilhem apres Politzer – a formule un ensemble de reproches a l’encontre de la psychologie. Or Spinoza fournit, dans une demarche actualisante, des outils critiques contre toutes les formes de precipitation psychologique. Et en meme temps, il indique, de l’interieur de la philosophie, une voie permettant de cerner la vie psychique dans son mouvement propre. Il ne s’agit donc pas d’un reductionnisme : les phenomenes psychiques ont une existence specifique, une teneur qui les fait resister a un enregimentement trop rapide sous la juridiction d’une cause externe et heterogene. Zourabichvili et Althusser reinvestissent alors – chacun a sa facon – l’articulation spinozienne entre contestation des prerogatives du sujet moderne et identification d’un domaine psychique irreductible.